Pourquoi Medvedev peut renverser Djokovic à Melbourne

En démonstration face à Stefanos Tsitsipas en demi-finale, Daniil Medvedev pourrait décrocher dimanche, face à Novak Djokovic, un premier titre en Grand Chelem.

Daniil Medvedev Australian Open 2021©Tennis Australia / Scott Barbour
 - Amandine Reymond

"Homme à battre à Melbourne" selon les propres dires de Novak Djokovic, Daniil Medvedev sera bien au rendez-vous de la finale de l'Open d'Australie 2021 face au maître des lieux, huit fois vainqueur "Down Under". Et au vu du niveau et de la confiance affichés par le Russe depuis plusieurs mois, le Serbe a raison de se méfier. On vous explique pourquoi.

Parce qu’il a déjà l’expérience d’une finale de Grand Chelem… 

Battu en cinq sets par Rafael Nadal en finale de l’US Open 2019 après un match d’anthologie remporté 7/5, 6/3, 5/7, 4/6, 6/4 par l'Espagnol, Daniil Medvedev a tiré les leçons de cette bataille.

"J’ai beaucoup appris de cette expérience, ce n’est pas comme si vous vous disiez ‘ok j’aurais dû tenter un revers long de ligne à 5-4’ mais c’était ma première grande finale contre l’un des plus grands… Dimanche je vais jouer contre l’un des autres plus grands. Contre Rafa j’avais joué un match fou, cette expérience me servira peut-être à faire tourner les choses en ma faveur et non contre moi si nous avons encore un match fou dimanche.

Parce qu’il est invaincu depuis octobre 2020…

Depuis sa défaite contre Kevin Anderson en quarts de finale du tournoi de Vienne, Daniil Medvedev a remporté les 20 matchs qu’il a disputés pour décrocher les titres au Rolex Paris Masters, au Masters et à l’ATP Cup avec la Russie et signer au passage 12 victoires sur des membres du top 10 ! C’est peu dire que le Russe est en confiance… 

"Cette série restera avec moi à la fin de ma carrière, bien sûr ça ne restera pas dans les annales du tennis car Rafa, Roger, Novak ont tous mis la barre très haut, mais pour moi c’est une belle réussite. Pour être honnête avant Paris je ne me sentais pas bien du tout. Je ne sentais pas mon tennis, je perdais des matchs serrés où je n’avais pas de bonnes sensations mais avec beaucoup de travail j’ai réussi à inverser cette dynamique et pour l’instant ça perdure donc j’espère que je vais faire durer le 'momentum' encore un peu !"

Parce qu’il a déjà battu Novak Djokovic…

En sept rencontres, Daniil Medvedev s’est imposé trois fois contre le numéro un mondial dont la dernière à Londres lors de la phase de poules du Masters où il l’avait dominé en deux sets 6/3, 6/3. 

"Je n’aurai pas de pression car il n’a jamais perdu en finale ici et remporté huit titres ! C’est plutôt lui qui aura la pression car il veut se rapprocher de Roger et Rafa, souriait Medvedev à l’évocation de cette finale. Je suis le "challenger" et j’en suis content. J’aime bien jouer contre Novak. Depuis notre premier affrontement quand j’étais classé 60e mondial, nous avons toujours eu des matchs durs physiquement et mentalement. Et c’est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire. Donc l’affronter en finale c’est superbe. Je suis ravi. On verra bien ce qu’il se passera dimanche."

Avant de nuancer… "Quand je dis que je n’ai pas la pression ce n’est pas tout à fait vrai (sourire) Evidemment qu’on aura tous les deux la pression en entrant sur le court. Je veux vraiment gagner mon premier Grand Chelem. Il veut son 18e. Plein de choses vont entrer en jeu mais d’un point de vue général je n’ai rien à perdre pour être honnête."

Parce qu’il a des armes redoutables 

Très efficace au service, Daniil Medvedev a réussi 74 aces depuis le début du tournoi (dont 17 en demi-finale), c’est moins que les 100 aces claqués par Novak Djokovic mais le Russe a un meilleur pourcentage de points gagnés derrière sa première balle que le Serbe (81% contre 77%) et il a prouvé contre Stefanos Tsitsipas qu’il savait serrer le jeu au bon moment sur ses engagements, à l’image des deux aces claqués à 30/40 4-3 en faveur du Grec qui a reconnu avoir été souvent déstabilisé par la science du jeu de son adversaire également très à l’aise dans l’échange. 

"Il lit extrêmement bien le jeu, il a un service énorme, un peu comme John Isner, et il est également très bon du fond du court. Donc même si vous retournez, vous n’êtes pas sûr de gagner le point. Il vous fait vraiment travailler dur. Il rend les choses vraiment difficiles. Il vous embrouille, il joue de façon très intelligente, c’est intéressant à voir", analysait Stefanos Tsitsipas après sa défaite. 

Parce qu’il croit en ses chances…

Tous les éléments cités ci-dessus ont permis à Daniil Medvedev d’augmenter son capital confiance. Désormais, il en est convaincu, il a la possibilité de gagner ce premier titre du Grand Chelem qui le fait tant rêver mais il sait aussi qu’il n’aura pas le droit à l’erreur dimanche sur la Rod Laver Arena. 

"Quand Novak dit qu’il ne donnera rien à personne, je le crois. Je ne vais pas penser le contraire. Je le crois vraiment. Je sais donc que pour espérer le battre, il faut jouer son meilleur tennis, être à son meilleur niveau physique pendant 4 ou 5 heures et être présent au maximum mentalement pendant 5 heures. On ne sait jamais comment le match peut tourner. Mais le fait de l’avoir affronté sept fois avant, de l’avoir battu trois fois... tous ces petits détails me donnent une chance de gagner dimanche. Même si, je le répète, il faudra que je montre le meilleur de moi-même. On ne sait jamais avant le match si on sera capable de le faire. J’espère que je le ferai. Et si c’est le cas, j’aurai mes chances de gagner."