Si vous aimez le foot et avez (au moins) 40 ans, son nom vous dit forcément quelque chose. L’Argentin Roman Andres Burruchaga est le fils de Jorge Burruchaga, superbe footballeur des années 80. Ce dernier a notamment fait les beaux jours du FC Nantes et de la sélection albiceleste, avec laquelle il a marqué le but mythique qui a offert le titre de champion du monde à sa sélection en 1986 face à l’Allemagne de l'Ouest, à Mexico.
Qualifications 2024 : Burruchaga poursuit son but
Fils d'un célèbre footballeur argentin, Roman Andres Burruchaga a signé l’une des perfs de ce premier tour des qualifications en sortant Juncheng Shang.
Se faire un prénom
Eternel dilemme que connaissent de nombreux enfants de la gloire : rester dans l'ombre ou se faire un prénom… Roman Burruchaga, qui a donc opté pour le tennis, est encore loin d’avoir le niveau de notoriété de son père. Mais petit à petit, il est en train de se faire une place dans le monde qu’il a choisi. Ce mardi, il a en tout cas réussi une performance notable en sortant le jeune Chinois Juncheng Shang, tête de série n°5, 6/4, 7/6(5) en 2h04.
Certes, ce dernier était diminué physiquement. Arborant un strap à la cuisse droite, il a interrompu le match en plein jeu (à 4-3, 40-40 en sa faveur, sur son service) pour faire appel au médecin, avant de quitter le court entre les deux sets. Mais il s’est battu jusqu’au bout, avec le talent qu’on lui connaît, forçant Burruchaga à déployer des trésors de pugnacité et de patience pour boucler la rencontre au tie-break du 2e set, après avoir laissé filer trois balles de match au jeu précédent.
Fan de Djokovic et collaboration avec Mayer
Il ne faudrait surtout pas attribuer son succès à la réussite, et encore moins croire qu’il est arrivé par hasard. Depuis un an et le début d’une fructueuse collaboration avec l’ancien joueur argentin Leonardo Mayer, Burruchaga, grand fan de Novak Djokovic dans sa jeunesse, connaît une progression exponentielle qui lui a fait gagner plus de 100 places au classement ATP. A 22 ans, le voilà désormais à la 145e place mondiale, plus très loin du grand monde.
Sept fois demi-finaliste en Challenger depuis début 2023, le natif de Buenos Aires a passé un gros cap supplémentaire en début d’année en terrassant son compatriote Diego Schwartzman au 1er tour du tournoi de Cordoba, où il faisait ses débuts sur le circuit principal après s’être extrait des qualifications. Une victoire célébrée bras levés et yeux fermés, dans une posture christique rappelant étrangement celle de son père – présent dans les tribunes – après avoir inscrit son fameux but décisif en finale de la Coupe du Monde.
Entre le père et le fils, la ressemblance existe même si le style diffère, tant sur le plan capillaire que sur la manière d’exercer leur art. Roman a le cheveu plus court et un jeu plus pragmatique. Un tennis de pur terrien, basé sur la régularité et la combativité, avec toutefois une vision du jeu qui rappelle sa filiation. Le genre de joueur "étalon" qu’on ne bat jamais sans aller au charbon, et qui constitue un vrai danger dans les qualifications de Roland-Garros.
Au prochain tour, Roman Andres Burruchaga partira cette fois favori face au Japonais Yasutaka Uchiyama, 214e mondial. Une victoire le rapprochait d'une éventuelle première qualification pour son premier tableau principal en Grand Chelem, une catégorie de tournoi dans laquelle il n’avait encore jamais gagné un match. A partir de là, tout deviendrait possible. Et même, pourquoi pas, de voir débarquer à l’improviste Jorge Burruchaga dans les travées de Roland-Garros...