Richard roi du Lenglen, Caro a dû s'employer

Gasquet, que d'émotions !

Ce dimanche, les supporters français se sont rués sous le toit fraîchement inauguré du court Suzanne-Lenglen pour encourager l'une de leurs idoles. A 37 ans, Richard Gasquet sait encore concocter la recette idéale pour faire se lever la foule : quelques revers au ras des lignes, des montées au filet bien senties et une bonne dose de suspense. À l'image par exemple de la première manche, au cours de laquelle il a d'abord été breaké (2-3), avant de s'adjuger le tie-break sur sa troisième balle de set (7/6(5)).

Dans le deuxième set, le Biterrois a rapidement eu trois balles de break, puis quatre, puis cinq... Jusqu'à sept au total, sans jamais parvenir à les convertir. Un second jeu décisif et de nouvelles gourmandises lui ont permis de nettement se détacher, sur un dernier coup droit croisé gagnant (7/6(2)).

Pour ajouter encore un peu de saveur dans la troisième manche, "Richie" s'est fait breaker. Mais sa réaction immédiate a poussé le public à rehausser le curseur sonore jusqu'à un ultime passing de revers, synonyme de deuxième tour dans un tournoi du Grand Chelem, le premier depuis l'US Open 2022 (7/6(5), 7/6(2), 6/4 en 3h23).

"Le public a encore été incroyable, ce sont des émotions phénoménales, a-t-il glissé ému à l'issue de la rencontre. La balle de match était un moment incroyable pour moi et je veux remercier tout le monde. Cette victoire est pour vous !"

Garcia au caractère

Quelques minutes avant le succès de "Richie" et plusieurs heures après la défaite d’Ugo Humbert face à Lorenzo Sonego, Caroline Garcia a bataillé pour venir à bout de la surprenante et coriace qualifiée allemande Eva Lys, finalement battue 4/6, 7/5, 6/2 en 2h12, ce dimanche.

Sur un court Philippe-Chatrier dont le toit avait été laissé fermé en raison du risque de pluie, la Française était plutôt bien rentrée dans sa partie en breakant à 1-1, avant que les choses ne se compliquent sérieusement. Evidemment, il y avait de la nervosité chez "Caro". Mais il y avait aussi beaucoup de talent chez son adversaire, fille d'un ancien joueur de Coupe Davis ukrainien et qui, pour son premier Roland-Garros à 22 ans, a prouvé que son parcours qualificatif sans perdre le moindre set n'était pas un hasard.

A 6/4, 3-2, balle de 4-2 en sa faveur, la 145e joueuse mondiale était sur le point d’éclore dans le grand monde du tennis. Mais la Lyonnaise, qui n'a rien lâché malgré la tension palpable, a sauvé d'une bonne première cette précieuse balle de break pour haranguer le public, consciente de l'importance du moment. Mise sous pression, l'Allemande a fini par manquer d'air alors que se rapprochait l'atmosphère des sommets. À 5-5, elle a commis une série rédhibitoire de huit fautes. Garcia n'a eu qu'à se baisser pour ramasser les fleurs de Lys.

Le plus dur était passé pour la Française, plus facilement dominatrice dans le 3e set, bouclé par un ace, son 17e de la partie. "Eva a fait un super match, elle est jeune et joue avec beaucoup d’agressivité, ce qui m’a posé beaucoup de problèmes, a-t-elle réagi, radieuse, au micro d’Alex Corretja. Mais j’ai réussi à rester dans mon match et je suis heureuse d’avoir remporté ce superbe combat." Une victoire qui lui permettra d’affronter au deuxième tour la finaliste de l’édition 2020, Sofia Kenin.