Tremblements de terre à répétition sur le Rocher ! 24h après le séisme de l’élimination du numéro un mondial Novak Djokovic par Dan Evans, c’est une réplique encore plus forte qui a secoué le Rocher monégasque ce vendredi soir. Rafael Nadal, n°3 mondial et onze fois vainqueur en Principauté, a quitté prématurément Monte-Carlo, battu en trois sets (6/2, 4/6, 6/2) par Andrey Rublev (n°8) en quarts de finale, 2h32 après le début d'un match à rebondissements.
Rublev s'offre Nadal
Après Novak Djokovic jeudi, Rafael Nadal a trébuché à Monte-Carlo ce vendredi, sorti par Andrey Rublev
Vendredi matin, tous les signaux étaient au vert pour Rafael Nadal avant son quart de finale face à Andrey Rublev à Monte-Carlo… Satisfait de sa préparation, le Majorquin n’avait passé que 2h15 sur le court pour se débarrasser de Federico Delbonis et Grigor Dimitrov, ne perdant que 5 jeux en deux tours…
Et pourtant… C’est bien le Russe qui s’est imposé en trois sets face à un Rafael Nadal méconnaissable.
Emprunté, maladroit et frustré pendant plus d’une heure, l’Espagnol n’a jamais vraiment trouvé le rythme face à l’un des hommes forts du circuit depuis l’an dernier.
Irrégulier au service et beaucoup trop imprécis dans l'échange à l’image des 13 fautes directes dont 5 double-fautes commises en huit jeux dans la première manche perdue 6/2, Rafael Nadal n’était que l’ombre de lui-même pendant plus d’une heure sur le court Rainier III.
Andrey Rublev qui n’avait jamais pris un set à l’Espagnol lors de leurs deux précédentes rencontres (sur dur), a lui parfaitement saisi sa chance. En confiance depuis plusieurs mois, le Russe, 8e mondial, comptait 22 victoires en 26 matchs avant ce quart de finale. Face au numéro trois mondial, meilleur joueur de l’histoire sur terre battue, il n’a nourri aucun complexe, exploitant au maximum son statut d’outsider. "Je ne sais pas quoi dire, je ne peux pas imaginer ce que c’est d’être dans la position de Rafa, d’être le meilleur sur terre battue et d’avoir cette pression à chaque fois. Ça doit être très dur, je suis impressionné de la façon dont il joue sous cette pression permanente. C’est nettement plus facile quand on n’a rien à perdre", a commenté le Russe à la sortie du court après avoir signé l’une des plus belles victoires de sa carrière, lui qui avait déjà battu Roger Federer à Cincinnati en 2018 alors que le Suisse était encore n°3 mondial.
Impressionnant, l’élève de Fernando Vicente a fait preuve d’une extrême solidité en fond de court et constamment mis sous pression l’Espagnol. Fidèle à sa réputation de guerrier, "Rafa" n’a rien lâché. Il s’est même invectivé à plusieurs reprises (chose assez rare pour le souligner) et encouragé sans relâche pour renverser le deuxième set en recollant à un set partout (6/4) après avoir sauvé une balle de 5-2… Mais l’espoir fut de courte durée pour les supporters du Majorquin, rapidement distancé dans le set décisif.
Direction Barcelone pour Nadal
"Il a très bien joué, il le méritait plus que moi. Je me suis battu. C’est le point positif. J’étais là jusqu’au bout. Mais vous ne pouvez pas espérer gagner contre un joueur comme lui en perdant votre service je ne sais combien de fois, trop de fois. Six, sept fois ? C’est beaucoup trop, a commenté Rafael Nadal en conférence de presse. J'ai manqué une opportunité de bien lancer ma saison sur terre mais ce n'est pas le moment de se plaindre. La seule chose que je peux faire c'est de partir à Barcelone et continuer à m'entraîner encore et encore pour corriger ce qui n'a pas été aujourd'hui."
Rublev sur sa lancée
Qualifié pour sa deuxième demi-finale consécutive en Masters 1000 (battu par Hubert Hurkacz à Miami), Andrey Rublev, quatrième joueur seulement à avoir battu Rafael Nadal à Monte-Carlo savourait sans excès cette victoire de prestige. "Si on regarde l'identité du joueur, Rafa, qui est le meilleur joueur de terre de l'histoire, c'est évidemment l'une de mes plus belles victoires, avec Roger... Mais si on analyse ça différemment, de son point de vue à lui... je suis sûr qu'il n'a pas joué à son niveau moyen aujourd'hui... "
Le Moscovite se satisfaisait surtout de sa capacité à gérer ses émotions sur ce tournoi. "Quand je menais 6/2, 3-1, je savais que Rafa allait sûrement revenir. Mais cette semaine je contrôle vraiment bien mes émotions. Je savais que si je disais quelque chose ou que je montrais mes émotions après le deuxième set, le troisième set serait perdu, ça ferait 6/2 pour lui… Donc je suis content de m’être maîtrisé. Mais je suis quelqu’un de très émotif. Ça peut être complètement différent d’un jour à l’autre. C’est quelque chose sur lequel je travaille…" En demi-finale c'est cette fois dans la peau du favori qu'Andrey Rublev entrera sur le terrain face au surprenant (mais redoutable sur terre battue) Casper Ruud, n°27, novice à ce niveau.
Dans l’autre partie du tableau, Stefanos Tsitsipas, n°5, devra se méfier de l’autre surprise de la semaine, le Britannique Dan Evans, n°33, qui a confirmé son exploit face à Djokovic en sortant David Goffin en quarts de finale. Une chose est sûre, le Masters 1000 de Monte-Carlo couronnera un nouveau prince dimanche…