A l’heure où tous les regards se tournent vers les joueurs de la Next Gen – voire de la Next Next Gen – lors des différentes levées du Grand Chelem, la prochaine édition de Wimbledon (27 juin – 10 juillet) pourrait faire basculer de nombreux fans dans une certaine nostalgie. En effet, si Rafael Nadal et Novak Djokovic font toujours office de favoris, trois autres grandes figures du tennis mondial prendront part à l’édition 2022 : Serena Williams, Stan Wawrinka et Andy Murray.
Serena, Andy et Stan : les anciens font de la résistance
Réjouissons-nous : Serena Williams, Andy Murray et Stan Wawrinka participeront à l’édition 2022 de Wimbledon !
Andy Murray : pour l’amour du jeu et du combat
"On me demande tout le temps si c’est mon dernier Wimbledon, mon dernier match. Non ! Je vais continuer à jouer. J’ai envie de jouer. J’aime jouer. Je peux encore jouer au plus haut niveau". Il y a un an presque jour pour jour, Andy Murray reverdissait et affichait un sourire juvénile au sortir de sa victoire au premier tour de Wimbledon face à Nikoloz Basilashvili. S’il s’était finalement arrêté au troisième tour (son meilleur parcours en Grand Chelem depuis qu’il évolue avec une prothèse métallique au niveau de la hanche), l’enfant du pays avait promis qu’il reviendrait et si possible dans de meilleures dispositions.
Et le Britannique est un homme de parole. En avril, il a repris sa collaboration avec Ivan Lendl – coach avec lequel il a gagné ses plus grands titres – avant de logiquement faire l’impasse sur les tournois de Rome et Roland-Garros afin de se préparer au mieux pour la saison sur gazon. Une stratégie qui a rapidement porté ses fruits. "Cette année, je me suis déjà entraîné trois semaines sur gazon, sans avoir trop de problèmes physiques gênants pour ma préparation. J'ai enchaîné beaucoup de matchs la semaine dernière, et j'espère encore quelques-uns de plus dans les deux semaines qui arrivent" a-t-il analysé après son succès au premier tour du tournoi de Stuttgart. Une compétition plus que rassurante en termes de niveau de jeu et de force mentale puisque le numéro un mondial est parvenu jusqu’en finale, éliminant au passage Alexander Bublik, Stefanos Tsitsipas ou encore Nick Kyrgios.
Si une nouvelle alerte aux abdominaux l’a privé d’une lutte à armes égales face à Matteo Berrettini et d’une participation au Queen’s, le désormais 51e joueur mondial a toutes les raisons d’espérer briller chez lui, au All England Club. "Je me suis vraiment bien entraîné ces derniers mois et j’ai travaillé sur beaucoup de choses avec mon équipe. Je suis bien dans mon tennis. Et physiquement, je me sens bien dans l’ensemble. J’ai juste malheureusement contracté cette légère blessure, c’est frustrant" a confié le double vainqueur de Wimbledon (2013, 2016) ce lundi. Les images de son entraînement avec un autre "revenant" ont fini de convaincre ses fans.
Stan Wawrinka : l’éloge de la patience
Lorsqu’on parle d’amour du combat, difficile de ne pas évoquer le retour de Stan Wawrinka. Le Vaudois de 37 ans, privé de tennis pendant un an suite à une double opération du pied gauche, avait suscité l’admiration en annonçant sa reprise officielle sur la terre battue de Marbella, fin mars. Un come-back dicté par son envie irrépressible de jouer, peu importe les difficultés évidentes qu’il allait rencontrer. "Si je perds et que mon niveau est correct, ce ne sera pas une catastrophe ou la fin du monde comme si j’étais au top de ma forme. Je suis lucide. Je sais que cela risque de prendre du temps pour arriver là où je veux être" avait-il déclaré avant son premier tour face à Elias Ymer.
Dur au mal, le vainqueur de Roland-Garros 2015 a depuis subi quelques revers sans toutefois perdre de vue l’objectif noble de retrouver le niveau de jeu qui a fait sa gloire. Un renouveau aperçu à Rome où il est parvenu à enchaîner ses deux premières victoires consécutives de la saison face à Reilly Opelka et Laslo Djere. S’il n’est pas parvenu à capitaliser en se faisant éliminer par Corentin Moutet dès le premier tour du Grand Chelem parisien, il n’a rien perdu de sa volonté au moment d’entamer une nouvelle saison sur gazon. Une surface qui historiquement ne lui sied guère mais sur laquelle il vient probablement de signer son succès le plus probant, au Queen’s. Opposé à Frances Tiafoe dès son entrée en lice, "Stan the Man" a livré un combat dantesque ponctué de quelques coups gagnants exceptionnels pour s’imposer au bout du suspense (7/6, 6/7, 7/6 en 2h47).
Bénéficiaire d’une wild-card à Wimbledon (il est actuellement 265e mondial), il risque de tomber sur un gros morceau dès son entrée en lice, dans un Majeur où il n’a jamais passé le cap des quarts de finale. Mais l’essentiel est ailleurs pour un Wawrinka en quête de sensations et de régularité et dont le revers magique comblera à coup sûr des spectateurs londoniens ravis de le revoir sur les terrains.
Serena Williams : la cerise sur le gâteau
Si les réjouissantes participations d’Andy Murray et Stan Wawrinka étaient attendues, l’annonce la plus folle de ce Wimbledon 2022 est sans aucun doute la participation de Serena Williams ! Un an après son abandon au premier tour de l’édition 2021, l’Américaine aux 23 titres du Grand Chelem a annoncé elle-même sa venue à Londres sur ses réseaux sociaux avant de recevoir une invitation officielle de la part du tournoi.
Si le retour de la joueuse titrée à sept reprises en simple au All England Club est un événement, c’est aussi parce que les rumeurs concernant une possible retraite se faisaient de plus en plus insistantes ces dernières semaines. Que nenni, à 40 ans et neuf mois dans quelques jours, la cadette des sœurs Williams n’en a pas fini avec son incroyable carrière. Une aventure qui reprend même dès cette semaine du côté d’Eastbourne où Serena prend part au double en compagnie de la joueuse en forme du moment, Ons Jabeur. Un véritable cadeau pour la troisième joueuse mondiale, qui n’a pas caché son bonheur de pouvoir jouer avec l’ancienne patronne du circuit. "C'était difficile mais je sais garder les secrets et ça valait le coup ! C'est un tel honneur qu'elle m'ait choisie pour son retour, je suis vraiment heureuse et j'espère que nous allons faire un super tournoi ensemble. Je suis nerveuse, enthousiaste… Je ressens toutes les émotions qu’on peut avoir lorsqu’on est au côté d’une telle légende, j'ai vraiment hâte" s’est réjouie la Tunisienne avant d’ajouter avec le sourire "C’est la reine, elle choisira son côté et j’obéirai !".
Reste désormais à savoir comment se passera le come-back de la reine, qui maitrise cet exercice à la perfection, à l’image de son retour en 2018 quelques mois seulement après la naissance de sa fille Olympia. Cette saison-là, elle avait notamment disputé les finales de Wimbledon et l’US Open. Difficile d’imaginer un tel parcours au vu des exigences actuelles du très haut niveau mais nul doute qu’aucune joueuse ne voudra croiser la route de la 1204e joueuse mondiale lors de cette édition 2022.