Ce dimanche 5 juin, le 14e sacre de Rafael Nadal est venu clôturer une édition 2022 particulièrement réussie. Découvrez une sélection – non exhaustive – des faits marquants vus par la rédaction de rolandgarros.com.
Roland-Garros 2022 : les meilleurs moments de la rédac’
Mobilisée pour que vous ne manquiez rien de cette magnifique édition 2022, la rédaction de rolandgarros.com dévoile ses meilleurs souvenirs du tournoi.
Tsonga – Simon, le parfait 'au revoir'
Au lendemain du tirage au sort des tableaux du simple messieurs et dames, fans et observateurs craignaient le pire pour le clan tricolore. Mais c’est bien connu, impossible n’est pas français. Les jeunes pousses Diane Parry et Hugo Gaston ont ainsi renversé des montagnes et réjoui des spectateurs dont le rôle dans leurs succès n’est pas à minimiser.
De belles émotions poussées à leur paroxysme lors du dernier baroud d’honneur de Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon à Roland-Garros. Pour le premier, il s’agissait même d’un ultime combat en carrière, d’un adieu aux larmes. Face au futur finaliste Casper Ruud, "Jo" a retrouvé des parcelles de sa splendeur en servant comme à ses plus beaux jours et en tirant sans compter les dernières cartouches de son coup droit bazooka, dont lui-seul a le secret. Un match que le Français a fini en larmes, rattrapé bien sûr par le moment mais aussi par son corps, une blessure soudaine à l’épaule l’empêchant de terminer la rencontre comme il l’aurait souhaité. Un moment très fort, magnifié par l’ambiance du court Philippe-Chatrier et par l’émouvante cérémonie qui s’est tenue en l’honneur du champion.
Un instant hors du temps auquel a participé Gilles Simon, venu saluer son ami en compagnie des autres membres du "Big French". Un événement qui a donné des ailes à celui qui disputait son dernier Roland-Garros (il mettra un terme définitif à sa carrière en fin de saison). Engagé en dernière rotation sur le Simonne-Mathieu contre Pablo Carreño Busta, le Niçois a transcendé le public, passé des larmes à la folie en quelques heures. Dans une ambiance de stade de football – "Il n’y avait que des génies ce soir !" a-t-il notamment lancé lors de l’interview d’après-match – il a vécu l’un des plus grands frissons de sa carrière en s’offrant sa première victoire sur une tête de série en Grand Chelem depuis Wimbledon 2015, une éternité.
Une bagarre épique en cinq sets (6/4, 6/4, 4/6, 6/1, 6/4) et 3h54 de jeu puis une 500e rugissante face à Steve Johnson avant de finalement logiquement s’incliner au troisième tour face à un Marin Cilic retrouvé. Pour lui comme pour nous, nul doute qu’on ne pouvait pas rêver plus belle sortie Porte d’Auteuil.
Carlos Alcaraz, le cran et le public avec lui
Carlos Alcaraz a perdu en quart de finale de ce Roland-Garros. Enoncé ainsi sèchement, c'est presque une déception pour le meilleur joueur des deux mois précédemment écoulés, arrivé à Roland-Garros dans le costume de favori "bis", ou "super outsider" – comme vous préférez. Mais au fond, non, l'Espagnol n'a pas déçu. Il a même donné sur ce Roland des preuves supplémentaires de l'immense champion qu'il deviendra avec certitude.
La manière dont il a renversé miraculeusement la situation au 2e tour face à son compatriote Albert Ramos-Viñolas en sauvant une balle de match, et a bien failli le refaire en quart de finale face à un immense Alexander Zverev, est l'apanage des grands. Comme sa manière d'embarquer le public, séduit par son cran et son intelligence tactique. A vrai dire, Paris l'a adoubé dès sa première entrée sur le court en lui réservant une ovation. Du jamais vu pour un joueur qui n'a pas encore gagné un seul Grand Chelem.
Qu'il gagne ou qu'il perde, avec Carlos Alcaraz, il se passe décidément toujours quelque chose. Un frisson. Une émotion. A 19 ans, il a montré qu'il n'était pas encore totalement abouti, avec des progrès à faire sur le plan de la constance en revers et dans sa gestion des matchs en cinq sets. Mais on a presque envie de dire : heureusement. Et à l'année prochaine.
La jeunesse (presque) au pouvoir
Si le prodige espagnol a fait chavirer la foule durant sa quinzaine, il n’est pas le seul à avoir posé les fondations d’un avenir doré. La fougue et l’impertinence du Danois Holger Rune lui ont permis de se faire un nom et de prendre le meilleur sur Denis Shapovalov et Stefanos Tsitsipas, rien que ça. Si son nom était déjà bien ancré dans tous les esprits, Félix Auger-Aliassime a quant à lui impressionné par son caractère et son jeu entreprenant, de son premier tour où il a frôlé la déconvenue jusqu’à son épique huitième de finale face au roi Rafa. Enfin, même s’il a dû abandonner sur blessure contre Andrey Rublev, Jannik Sinner a confirmé ses excellentes dispositions sur la terre battue parisienne, où il n’a jamais fait moins bien qu’un huitième de finale en trois participations.
Un vent de fraîcheur dont a également bénéficié le tableau féminin. Rapidement privé de ses meilleures têtes de série – exceptée Iga Swiatek mais nous y reviendrons – le simple dames s’est trouvé de jeunes égéries dont les ambitions ne feront que croitre dans les prochains mois. Appelée à dominer le tennis mondial, Coco Gauff a franchi un nouveau palier en atteignant la finale et en faisant preuve d’une maturité déconcertante sur et en dehors des courts.
Finaliste du dernier US Open, Leylah Fernandez a prouvé que ses qualités pouvaient s’exporter sur n’importe quelle surface, à l’image de sa bataille remportée face à Amanda Anisimova, qui a pour sa part définitivement validé son come-back. Enfin, si ces révélations étaient tout de même plus ou moins attendues, notons le très beau parcours de Qinwen Zheng (19 ans), tombeuse de Simona Halep et seule joueuse à avoir réussi à faire trembler la nouvelle reine incontestée du circuit.
1ga, reine invincible
Absence de réelle concurrence, couronnement évident et couru d’avance… Avant le début du tableau principal, certaines voix se sont élevées pour minimiser le possible sacre d’Iga Swiatek. Seulement dans le tennis plus que dans n’importe quel autre sport, rien n’est jamais écrit d’avance. Et si à la fin, la nouvelle patronne a effectivement été titrée pour la deuxième fois à Roland-Garros, elle ne doit cet incroyable accomplissement qu’à son jeu irrésistible, sa formidable imperméabilité à la pression et son mental d’acier. Autant de qualités qui lui ont permis d’enchaîner 35 victoires de rang depuis février et donc, d’accrocher un deuxième Grand Chelem à un palmarès déjà bien étoffé.
Une période bénie qui ferait presque oublier que la Polonaise vient seulement de fêter ses 21 printemps à Paris. Et c’est aussi cette jeunesse, cette absence de complexe et cette spontanéité dans ses réponses en bord de court ou en conférence de presse qui ont réjoui le circuit au cours de la quinzaine. Le public ne s’y est pas trompé non plus, faisant du phénomène son chouchou, en l’ovationnant comme il se doit avant, pendant et après ses impressionnants succès. Un nouveau statut qui n’est pas sans rappeler celui de son idole, Rafael Nadal, une nouvelle fois source d’inspiration pour elle pendant ce tournoi.
Rafael Nadal, persévérance et abnégation
Rafael Nadal a remporté son 14e Roland-Garros. Cette phrase peut vous donner une impression de "déjà-vu". On l’entend souvent d’ailleurs "C’est toujours le même qui gagne…". Oui c’est vrai, 14 Roland-Garros ça fait beaucoup ! Tellement que c’en est presque incroyable !
Mais il ne faut surtout pas banaliser la performance du Majorquin. Pour s’imposer 14 fois sur les courts de la Porte d’Auteuil, il a très souvent dû puiser au fond de lui-même. Et cette levée 2022 ne fait pas exception. On a tous encore en tête les images de "Rafa" vaincu par la douleur lors de son huitième de finale contre Denis Shapovalov à Rome, deux semaines avant le début du tableau principal à Paris.
Une douleur au pied gauche liée au syndrome de Muller-Weiss qui le handicape depuis le début de sa carrière et qui a bien failli le priver d’un nouveau titre à Paris. Mais on a tous aussi en mémoire la capacité de résilience et la résistance à la douleur du champion espagnol. Une force de caractère hors-norme dont il a encore une fois fait preuve pour triompher à Paris dimanche 5 juin. Contraint d’anesthésier son pied avant chaque match, il a pu compter sur le soutien sans faille du public parisien, jamais aussi bruyant que lors de chaque apparition de l’Espagnol cette année.
Un soutien qui l’a aidé à traverser un tableau peut-être plus relevé que jamais, à l’image de ses adversaires en deuxième semaine. Félix Auger-Aliassime, Novak Djokovic, Alexander Zverev et Casper Ruud, pourtant tous membres du top 10, ont cédé face à la détermination et au talent du maître des lieux. Un roi de Roland-Garros qu’on ne se lassera jamais d’admirer sur ses terres, sa terre.
Le public
Après deux éditions en jauge réduite suite aux restrictions liées à la crise sanitaire, le public de Roland-Garros a repris possession de son tournoi. Les allées, les Annexes et les tribunes des courts principaux ont vibré au rythme des chants, des encouragements et des applaudissements tout au long des trois semaines de cette édition 2022.
Les drapeaux, les "olé", les olas, les cris, les gestes de stress ou de soulagement, les explosions de joie : autant d’éléments qui ont fidèlement accompagné les joueurs durant leurs prestations, souvent mémorables. Un soutien qui a grandement participé à la beauté et à la dramaturgie de nombreuses affiches.
Cet événement n’aurait pas été le même sans votre participation sur place ou depuis votre canapé et il ne nous reste plus qu’un mot à écrire pour clôturer cette cuvée : merci.