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Si le mérite existe en sport, alors le sacre de Simona Halep est des plus mérités. Et méritoire.
A sa troisième tentative en finale de Roland-Garros, sa quatrième en finale majeure en ajoutant l'Open d'Australie en janvier, Simona Halep est devenue une championne du Grand chelem. Admirable démonstration de caractère, surtout qu'elle est passée à deux jeux d'un quatrième échec face à Sloane Stephens (3/6 6/4 6/1).
Comment imaginer ce qu'a dû ressentir Simona Halep en voyant le retour de service de Sloane Stephens rester dans le filet, à ce moment précis où sa raquette lui est tombée des mains ? Ils ne sont pas nombreux à savoir ce que cela procure d'effacer trois échecs en finale de Grand chelem par un titre à la quatrième tentative. Par la résilience que cela suppose, la capacité à encaisser chaque échec et s'en relever, il faut un caractère hors normes, admirable, exceptionnel.
Et pour savoir dans quelle mesure se mélangent joie, délivrance, soulagement, fierté ou encore apaisement au moment où le but est enfin atteint, il faut s'appeler Ivan Lendl, Andre Agassi, Kim Clijsters, Andy Murray ou encore Goran Ivanisevic. C'est dire à quel point Simona Halep est en bonne compagnie ce samedi soir, après sa victoire sur Sloane Stephens en finale de Roland-Garros (3/6 6/4 6/1).
"J'ai rêvé de ce moment dès que j'ai commencé à jouer au tennis. Je suis tellement contente que cela arrive à Roland-Garros, à Paris", a t-elle lâché, le souffle un brin coupé, au micro du speaker en bord de court.
Roland-Garros. Son tournoi préféré, là où elle a triomphé en juniors en 2008. Ce tournoi où elle a failli s'imposer dès 2014, ne s'inclinant qu'au bout du suspense face à Maria Sharapova dans la deuxième plus longue finale de l'histoire. Ce tournoi où Jelena Ostapenko lui a joué un bien mauvais tour l'an passé, la Lettonne renversant un match dans lequel elle était menée 6/4 3-0...
Mais Simona Halep s'est à chaque fois relevée. Combative, opiniâtre championne comme la terre battue les affectionne tant. "On apprécie encore plus la saveur des choses quand elles viennent après un chemin un peu chaotique", a dit son entraîneur, Darren Cahill. Et le public réputé exigeant de Roland-Garros a visiblement été sensible à ce parcours, acclamant chaleureusement sa nouvelle reine.
Un accomplissement... mais pas pour autant une finalité. Lendl, Agassi, Clijsters, Murray, Ivanisevic : parmi ce club select que Simona Halep rejoint ce 9 juin 2018, seul le Croate s'est arrêté à un seul Grand chelem. Mais il était alors en fin de carrière. Pour Simona Halep, plus que jamais n°1 mondiale à 26 ans, ce titre à Roland-Garros a plutôt des allures de commencement.