Une belle frayeur pour Tsitsipas

On ne sait s'il doit en pleurer ou s'en targuer, si c'est une performance ou une contre-performance, mais c'est un fait : Lorenzo Musetti aura désormais mené deux sets à rien à Roland-Garros face aux deux finalistes de l'édition 2021, avant de s'incliner en cinq sets. Sorti par Novak Djokovic en huitièmes de finale l'année dernière alors qu'il avait remporté les deux premières manches, le jeune Italien de 20 ans a connu la même mésaventure face à Stefanos Tsitsipas, ce mardi en session de soirée, s'inclinant 5/7, 4/6, 6/2, 6/3, 6/2 en 3h34, dans un match qui s'est fini peu après 0h30.

Entre ces deux esthètes des courts, on n'ira pas jusqu'à dire qu'un tel scénario était couru d'avance, mais disons qu'il y avait un fort faisceau de probabilités. Tsitsipas, qui s'était vu infliger le même sort par Novak Djokovic l'an dernier en finale, est lui-même un coutumier de ce genre de remontées : il en avait déjà réussi une au 1er tour de Roland-Garros en 2020 contre Munar, et une autre, plus fameuse, contre un autre Espagnol (Nadal), en quart de finale de l'Open d'Australie 2021.

Même lorsqu'il s'est retrouvé dos au mur face à un Musetti qui déroulait alors, sur le court Philippe-Chatrier, le fabuleux tennis qu'on lui connaît, il n'a pas vraiment paru en panique. Il a tout de suite montré les muscles, mis un peu plus d'intensité dans ses frappes et fait le break d'entrée de 3e set, pour bien montrer qu'il n'allait rien lâcher.

A partir de là, le prodige transalpin, blessé à la cuisse peu de temps avant Roland-Garros et peut-être encore un peu court, a progressivement décliné physiquement. Et le suspense, finalement, n'a pas perduré très longtemps. Musetti devra encore attendre un peu avant d'épingler un premier top 10 à son palmarès.

Arrivé à Roland-Garros avec dans les bagages le plus grand nombre de victoires décrochées en 2022 (31), Tsitsipas, seul joueur à avoir par ailleurs disputé deux finales en Masters 1 000 lors de la saison sur terre battue (dont un titre à Monte Carlo), aurait vécu une défaite comme un vrai coup d'arrêt, lui dont on disait qu'il avait hérité d'un tableau soi-disant en or.

Encore fallait-il éviter cet énorme piège du 1er tour. Le Grec l'a parfaitement fait. Reste à savoir, maintenant, s'il ne paiera pas à un moment cette débauche d'énergie dès son entame de tournoi…

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