4 choses à savoir sur Tamara Zidansek

Première demi-finaliste, la Slovène est une personnalité à découvrir. Et elle a déjà écrit l'histoire de son pays.

Tamara Zidansek, Roland-Garros 2021©Julien Crosnier / FFT
 - Iris Chartreau

La meilleure joueuse de l’histoire de la Slovénie

Tamara Zidansek, 85e mondiale, est la joueuse la moins bien classée encore en lice. La Slovène qui n’avait jamais fait mieux qu’un deuxième tour en Grand Chelem en huit participations à un tableau principal, s'est donc hissée en demi-finales pour la première fois, à 23 ans. Elle est devenue la première joueuse slovène à parvenir à ce stade de la compétition en Grand Chelem depuis l'indépendance de ce pays en 1991. Une performance qui lui permettra -au moins- de faire son entrée parmi les cinquante meilleures joueuses du monde.

Zidansek a fait mieux que Katarina Srebotnik, ancienne 20e joueuse mondiale, "seulement" trois fois huitième de finaliste (Roland-Garros 2002 et 2008, US Open 2008). On aurait pu aussi évoquer Mima Jausovec, née à Maribor, mais la championne de Roland-Garros en 1977 jouait à l’époque sous les couleurs de la Yougoslavie.

Tamara Zidansek a donc déjà marqué l’histoire de ce pays de deux millions d’habitants, deux fois plus petit que la Suisse. La 85e joueuse mondiale a d’ailleurs reçu beaucoup de messages de félicitations. "Cela signifie beaucoup pour moi, je peux faire passer le message aux jeunes et à tout le monde en Slovénie que nous pouvons le faire. Nous sommes un petit pays, nous n'avons pas beaucoup de joueurs, mais nous avons bons joueurs."

Une battante sur le court

Pour se réussir la meilleure performance de sa carrière, Tamara Zidansek a dû se battre. Bousculée à plusieurs reprises, elle a à chaque fois trouvé la réponse dans l'adversité. Dès son entrée en lice, la Slovène a livré un véritable combat face à Bianca Andreescu (7e). Après avoir sauvé deux balles de break à 7-7 dans la troisième manche, elle a conclu sur le service adverse 6/7(1), 7/6(2), 9/7, après 3h20 de jeu. Il s’agit d'ailleurs du plus long match du tournoi chez les femmes jusqu’à présent.

Au troisième tour, face à Katerina Siniakova, elle su maîtriser ses nerfs et se remettre dans le droit chemin après six points seulement remportés dans la première manche, concédée sur le score sans appel de 6/0. Finalement, Zidansek a renversé le scénario du match pour s’imposer 0/6, 7/6(5), 6/2.

Lors de son huitième de finale contre Sorana Cirstea, elle a sauvé une balle de set dans la première manche à 5-6, avant d’arracher le tie-break et de l’emporter en deux manches. Et que dire de son quart de finale contre Paula Baudosa, où elle n'a jamais paniqué lorsqu'elle a vu son adversaire revenir au score et égaliser à une manche partout alors qu'elle avait mené un set et 4-2. Rebelote dans le troisième set où elle a refait un break de retard dans une fin de match à haute tension.

Tamara Zidansek, Roland-Garros 2021©Julien Crosnier / FFT

Une ancienne snowboardeuse qui aime glisser sur terre battue

En avril dernier, "Tami" disputait la deuxième finale de sa carrière à Bogota (défaite en trois sets par Osorio Serrano). Une deuxième finale sur terre battue après Nuremberg en 2019. Ces bons résultats sur ocre, sa surface favorite, s’expliquent en partie par l’efficacité de son coup droit très lifté. La Slovène qui a grandi à vingt minutes des pistes, a pratiqué le snowboard à un bon niveau avant d’opter pour le tennis. Parce qu’elle "n’aime pas du tout le froid", Tamara a choisi d’aller glisser sur des terrains aux climats plus tempérés. Et ça marche.

Tamara Zidansek, Roland-Garros 2021©Clément Mahoudeau / FFT

2021 : une équipe étoffée

A 23 ans, Tamara a passé un cap. Lors de l’édition automnale de Roland-Garros, elle avait entraperçu l’exploit face à Garbiñe Muguruza avant de céder à 8-6 dans la troisième manche. Le mois dernier à Madrid, elle s’est à nouveau illustrée en prenant un set à la numéro un mondiale Ashleigh Barty. En dominant Bianca Andreescu au premier tour, elle a battu non seulement sa première top 10 de sa carrière, mais aussi une ancienne gagnante en Grand Chelem. "Ma carrière a toujours progressé graduellement, tout comme on construit une maison", explique-t-elle.

Récemment, elle a décidé de changer son équipe en mettant un terme à sa collaboration avec Zoran Krajnc, son entraîneur depuis dix ans. Son manager, Marjan Cuk a pris le rôle de coach, aux côtés de l'Espagnol Pancho Alvariño, qui a notamment travaillé avec l’ancienne numéro 1 mondiale, Dinara Safina. Zidansek s’est aussi attachée les services de l'ancien capitaine de l'équipe nationale de Coupe Davis, Miho Mlakar, ainsi que depuis janvier 2020, d’une psychologue qui la suit quotidiennement. La Slovène est d'ailleurs inscrite à une licence de psychologie, à distance.