Après les éliminations de Novak Djokovic et Rafael Nadal, respectivement sortis en huitièmes et en quarts de finale par Dan Evans et Andrey Rublev, il était écrit qu’un nouveau joueur serait sacré à Monte-Carlo.
Tsitsipas, prince héritier
Vainqueur de son premier Masters 1000 et en tête de la Race depuis ce lundi, Stefanos Tsitsipas, couronné dimanche sur la terre battue du Monte-Carlo Country Club est le nouveau prince du circuit ATP.
Opposé à Andrey Rublev en finale, Stefanos Tsitsipas a laissé peu de place au suspense tant il a dominé la finale de la tête et des épaules.
Après deux finales perdues en Masters 1000, le Grec, mu par une volonté inébranlable tout au long de la semaine, n’a cette fois pas laissé passer sa chance. Vainqueur 6/3, 6/3 en 1h11, il a imposé son jeu tout puissance et en variations face à un Andrey Rublev émoussé par une semaine éprouvante, pour s'offrir son sixième titre ATP, le premier depuis Marseille 2020.
"Je me suis senti fatigué après mes matchs, épuisé. Mais ce n’est pas une excuse. Il était juste meilleur que moi, c’est tout, a confié Andrey Rublev qui a sûrement payé dimanche ses combats en trois sets contre Roberto Bautista Agut en huitièmes et Rafael Nadal en quarts.
Joueur ayant remporté le plus de matchs depuis début 2020 avec 65 succès (devant Djokovic et Tsitsipas, 51), Andrey Rublev n’a cette fois pas réussi à prendre de vitesse Stefanos Tsitsipas comme il avait pu le faire à Hambourg l’an dernier par exemple.
N’arrivant pas à mettre le poids habituel dans ses balles pour enrayer la belle mécanique du Grec, Andrey Rublev n’a jamais été en mesure de bousculer le numéro cinq mondial qui a contrôlé cette finale tout comme il avait contrôlé ses matchs précédents.
Moins percutant et plus irrégulier que dans ses précédents matchs, Andrey Rublev ne s’est procuré aucune balle de break face au Grec qui lui n’a pas laissé passer les trois occasions qu’il s’est créées. Mais cette finale en demi-teinte ne doit pas faire oublier les progrès du Russe, désormais bien installé à la 7e place mondiale.
"Andrey, je sais que ce n’est pas facile. Je comprends. J’ai été dans cette position et je voudrais te rappeler le grand athlète que tu es et les matchs incroyables que nous avons joué face à face dans le passé, a tenté de le réconforter Tsitsipas lors de la remise des prix.
Je suis persuadé que nous rejouerons de tels matchs et que nous ferons grandir le sport ensemble en progressant ensemble."
Telle mère, tel fils...
"Je crois que c’est la meilleure semaine de ma vie jusqu’à maintenant, a ajouté le Grec, vainqueur sans perdre un set de la semaine et ému de rejoindre sa mère, victorieuse chez les juniors en 1981, au palmarès du prestigieux tournoi monégasque. C’est incroyable. La première fois que je suis venu ici au Monte-Carlo Country Club, avec ma mère, je crois que j’avais six ans. Elle m’a montré son nom gravé. Je me souviens que la première fois que je l’ai vu j’étais très impressionné. C’était vraiment cool !
Je n’y ai pas pensé au début du tournoi mais ça m’a traversé l’esprit pendant que je jouais ma demi-finale. Je me disais que ça serait vraiment cool d’y être tous les deux. Telle mère, tel fils ! Ça m’a donné un supplément de motivation, l’envie d’en faire encore plus pour être là avec ma mère."
Un attaquant terrien naturel
Certains diront qu’il n’a pas le jeu type du terrien… Mais Stefanos Tsitsipas n’est pas juste un attaquant au style délié. S’il maîtrise les services-volées et les revers à plat long de ligne, il use aussi beaucoup du lift, si important sur terre battue, en coup droit comme en revers...
Surtout, il maîtrise à la perfection les variations de rythme et les changements d’angles, encore plus précieux sur ocre. Et ce n’est pas complètement un hasard si c’est sur cette surface, celle qu’il préfère en bon tacticien, que Stefanos Tsitsipas a ouvert son compteur en Masters 1000 après trois finales perdues… "Sur terre, il faut bien visualiser le court et attendre son tour. Il faut s’appliquer en défense, jouer des angles et du lift."
Tombeur de Rafael Nadal en demi-finale à Madrid en 2019 puis tout proche de renverser Novak Djokovic en cinq sets en demi-finale à Roland-Garros en septembre dernier, le Grec, vainqueur du Masters en 2019 et désormais en tête de la Race affiche ses ambitions à quelques semaines du Grand Chelem parisien. "Tout commence à Monte-Carlo", a-t-il écrit sur la caméra à l’issue de sa victoire contre Rublev dimanche… On a déjà hâte de voir la suite !