Ugo Humbert : "J’ai beaucoup de chance, j’adore ça et je me régale !"

Auteur d’une saison exceptionnelle en 2024, le n°1 français s’est confié sur ses ambitions à quelques jours de son premier tour à l’Open d’Australie contre Matteo Gigante.

Ugo Humbert, Open d'Australie 2024, Simple Messieurs, 2eme Tour©Corinne Dubreuil / FFT
 - Sacha Weinstein

Ugo Humbert a encore franchi un cap l’an passé. Nous l’avons retrouvé à Melbourne Park, tout sourire, pour évoquer ses deux titres sur le circuit ATP (Dubaï et Marseille) et les deux finales disputées – dont celle du Rolex Paris Masters face à Alexander Zverev au terme d’une semaine inoubliable à Paris. Il aborde aussi sa préparation, la présaison 2025 et ses objectifs pour les mois à venir.

Ugo, tout d’abord, très bonne année ! Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour 2025 ?

La santé, c’est le plus important ! Et puis, continuer de vivre de belles surprises aussi, ce serait bien (sourire).

Vous avez réalisé la meilleure saison de votre carrière en 2024 avec deux titres en ATP 500, une finale de Masters 1000 et un huitième de finale à Wimbledon. S’il ne fallait retenir qu’un instant de cette année, ce serait lequel ?

Je dirais le Rolex Paris Masters, au mois d’octobre. C'était quand même le moment le plus fort de mon année, surtout parce que c’était en France donc il y avait encore plus d’émotions que sur les autres titres. C’était très fort, avec une grosse victoire contre Carlos Alcaraz (6/1, 3/6, 7/5 en huitièmes de finale, NDLR) : un événement qui restera gravé à jamais, même s’il n’y a pas eu le titre au bout. De plus, toute ma famille était présente ainsi que mon équipe. Ce sont des choses qui comptent beaucoup pour moi.

On sait que vous avez beaucoup travaillé durant la présaison. Comment se sont passées ces premières rencontres en Australie, lors de la United Cup ?

Ce n’est jamais facile de s’adapter. Tout d’abord à cause du décalage horaire, mais aussi parce qu’il faut jouer sous cette chaleur. Tu t’entraînes super bien pendant un mois, tu te dis : “physiquement, je suis bien”, tu arrives en Australie et au bout d’une heure et demie d’entraînement, tu souffres à cause de la chaleur (rires). Ça demande juste un peu de temps. Je me suis quand même bien senti, il y a eu quelques très bons passages, et j’ai continué de faire le job pour être prêt pour le premier Grand Chelem de l’année.

Vous avez intégré Fabrice Martin à votre équipe cette année : sur quels aspects va-t-il pouvoir vous prêter main-forte ?

Il va surtout m’aider sur l’état d’esprit. Il veille à ce que je garde celui que j’avais à la fin de l’année dernière. C’est quelqu’un d’ultra-positif, qui a une superbe énergie et de très belles valeurs donc c’est incroyable pour moi de pouvoir partager ça et j’ai beaucoup de chance de l’avoir à mes côtés. Sur le plan tennistique, on travaille beaucoup sur le jeu vers l’avant, on accentue ma présence au filet. Ça ne va pas être la base de mon jeu, mais c’est quelque chose que je peux améliorer. Je sens que j’ai déjà progressé pendant l’intersaison.

Avec votre nouveau classement (14e) et votre superbe année 2024, vous allez débuter de nombreux tournois avec le statut de l’un des favoris. Est-ce que c’est difficile à porter ou bien aimez-vous endosser ce rôle ?

C’est tout nouveau pour moi. En début d’année dernière j’ai eu un peu de mal, ça m’a fait bizarre et je me suis mis pas mal de pression. Maintenant, ça va beaucoup mieux. Aujourd’hui, je peux même dire que j’adore avoir ce statut de favori, c’est quelque chose qu’il faut apprendre à gérer. Je sais que j’ai beaucoup de chance, j’adore ça et je me régale !

La saison sur dur commence, mais projetons-nous plus loin : sur la terre battue. Ce n’est pas votre surface de prédilection, mais est-ce que ce cap franchi en 2024 peut vous permettre d’avoir le même déclic sur ocre en 2025 ?

Je trouve qu’il y a eu des progrès. Déclic ou pas déclic, je ne me pose pas forcément la question. Il y a deux ans, je me suis prouvé que je pouvais bien jouer sur cette surface, j’ai battu des bons terriens, j’ai gagné deux gros Challengers et j’ai atteint les quarts de finale à Monte-Carlo l’année dernière (défaite contre Casper Ruud, NDLR). Je pense que c’est une surface où je peux bien jouer, mais je sais aussi que ça ne sera pas la meilleure. Je m’attends à faire de bons résultats, et je pense qu’on me prend aussi au sérieux sur terre battue, ce qui n’était pas le cas au début de ma carrière ! (Rires).

Ugo Humbert, Rolex Monte-Carlo Masters 2024, Simple Messieurs, 1/4 de Finale©Corinne Dubreuil / FFT

Vous n’êtes pas très âgé et pourtant vous êtes déjà le chef de file d’une jeune génération qui vous suit. Est-ce que ce regain d’énergie du tennis français sur le circuit ATP est une source d’émulation entre vous ?

Bien sûr ! Je suis arrivé sur le circuit à 21 ans et je me sentais un peu seul. Lorsque j'étais en 25e ou 30e position au classement, j'étais n°1 français et je sentais que ça manquait de jeunes joueurs pour se tirer vers le haut. Là, avec Giovanni Mpetshi Perricard et les deux Arthur (Fils et Cazaux), il y a toute une génération qui arrive. On joue tous bien, on se tire vers le haut, et je trouve que c’est extrêmement positif pour le tennis français.

Et dernière question : est-ce que le FC Metz va remonter en Ligue 1 cette année ?

(Rires) Je les suis et je suis au taquet ! Ils sont quatrièmes, j’espère qu’ils vont remonter, ce serait bien. Il faut terminer dans les deux premières places ou être barragistes, mais ce n’est jamais facile de disputer un barrage !