ATP / WTA : une année 2025 déjà prometteuse

Le coup d’envoi de la saison 2025 a été donné la semaine dernière : les premiers champions de l’année ont pris leurs marques avant l’Open d’Australie.

Aryna Sabalenka, trophée / WTA 500 Brisbane©William West/AFP
 - Marion Theissen

Aryna Sabalenka brille déjà en Australie, la délégation américaine aussi épatante qu'en 2024 et Alexandre Müller décroche le premier titre de sa carrière sur le circuit : voici tout ce qu’il ne fallait pas manquer lors de cette semaine de rentrée sur la planète tennis !

L’histoire d’amour continue entre Sabalenka et l’Australie

La romance a débuté en janvier 2023. Cette année-là, le premier tournoi WTA de la saison s’était tenu à Adelaïde – la cinquième plus grande ville du pays, à environ 800 km au nord-ouest de Melbourne. C’est là, face à Linda Noskova, qu’Aryna Sabalenka a remporté son premier titre Down Under, s’attirant dans le même temps la sympathie d’un public conquis par la puissance de son jeu et par son sourire communicateur. Elle ne le savait pas encore, mais son irrésistible passion réciproque avec l’Australie ne faisait que commencer. Ensuite, elle a décroché l’Open d’Australie en 2023 – le premier – puis en 2024 et enfin le tournoi WTA 500 de Brisbane, le week-end dernier, donc.

"Je me suis bien sentie cette semaine, mentalement et physiquement, a-t-elle déclaré après avoir soulevé ce premier trophée de l’année. Je suis prête pour aller à l’Open d’Australie. Gagner ce trophée avant de disputer un Majeur, c’est très important". Cette semaine, pour ce tournoi inaugural, "Saba" a tenté de nouvelles choses. Si c’est la puissance qui la caractérise le plus, elle et son équipe ont davantage travaillé les autres éléments de son jeu au cours de ces derniers mois. Une nouvelle stratégie qui a pris un peu de temps avant de fonctionner, mais qu’elle est parvenue à maîtriser à merveille en finale alors qu’elle était menée d’un set et d’un break contre la jeune Polina Kudermetova. "C’est vraiment l’idéal de pouvoir varier son jeu. Ça permet de ne pas être décontenancée lorsqu’il faut passer à un plan B. Travailler là-dessus et sur mon slice, pouvoir changer de rythme aussi, ça va être extrêmement bénéfique pour mon jeu".

Une victoire 4/6, 6/3, 6/2, un 11e succès consécutif en Australie et une 41e victoire tous tournois confondus Down Under : Aryna Sabalenka a parfaitement entamé son année et peut désormais se mettre en route pour tenter de décrocher un troisième Majeur australien de suite – une prouesse qui n’a plus été accomplie depuis Martina Hingis entre 1997 et 1999. L’histoire d’amour entre la reine sur dur et Melbourne ne fait-elle que commencer ?

Sa toute jeune adversaire jouait elle le huitième match d’une semaine réussie qui restera forcément dans ses plus beaux souvenirs. Après s’être brillamment extraite des qualifications, la jeune sœur de Veronika – ancienne n°9 mondiale – a décroché un ticket pour la première finale de sa carrière et est même parvenue à prendre un set à l’actuelle meilleure joueuse de la planète. Direction Melbourne à présent, où elle dispute les qualifications de l’Open d’Australie et affrontera la Suissesse Susan Bandecchi au premier tour. Une étape du tournoi qu’elle connaît bien puisqu’elle est déjà passée par les "qualifs" du Grand Chelem australien ces deux dernières années : en 2023, elle a même intégré le tableau principal, où elle s’était inclinée lors de son premier match, contre Olivia Gadecki. Cette finale lui a forcément donné des ailes et va peut-être lui permettre d’évoluer dans une nouvelle dimension pour tenter de continuer à créer la surprise au pays des kangourous.

Coco Gauff et Taylor Fritz, le combo gagnant

Les États-Unis ont parfaitement entamé 2025. À Sydney, l’équipe emmenée par Coco Gauff et Taylor Fritz a été couronnée championne de la United Cup pour la deuxième fois en trois éditions, après avoir notamment terminé en tête du groupe A et éliminé la Pologne en finale.

Un succès notamment acquis grâce à la performance de la championne 2023 de l’US Open, nommée MVP du tournoi et qui a triomphé de toutes ses adversaires – en simple et en double – sans perdre le moindre set (cinq victoires en simple, deux en double). Le tout conclu par une victoire en finale contre Iga Swiatek, la troisième seulement de sa carrière contre la n°2 mondiale. Un succès qui lui permet aussi d’ajouter un nouveau record à son – déjà très fourni – palmarès : elle est devenue la plus jeune joueuse depuis Daria Kasatkina en 2017 à remporter trois matchs consécutifs contre des membres du Top 2. Objectif Open d’Australie à présent pour la récente championne des Finales WTA : "avant chaque Grand Chelem, je pense toujours que je peux gagner, a-t-elle déclaré. J’ai prouvé à l’US Open que je pouvais le faire et ce début de saison me donner forcément beaucoup de confiance. Je joue un bon tennis et je vais arriver à Melbourne avec de grandes ambitions".

Des aspirations certainement très similaires à celles de son compatriote, Taylor Fritz, auteur de la plus belle saison de sa carrière en 2024. S’il a perdu l’une de ses cinq confrontations, c’est lui qui a ramené le point de la victoire finale en s’imposant 6/4, 5/7, 7/6(4) contre Hubert Hurkacz. "J’estime jouer à un niveau de 7/10. Je sers vraiment très très bien, mais le reste de mon jeu peut encore s’améliorer," a déclaré le récent finaliste des Finales ATP. Direction Melbourne pour constater la progression du quatrième joueur mondial.

Le rebond de Clara Tauson

Ancienne n°1 mondiale chez les juniors, Clara Tauson s’est de nouveau élancée vers la victoire lors du WTA 250 d’Auckland. Après une balle de match sauvée au deuxième tour contre Sofia Kenin et un succès en quarts de finale face à la tête de série n°1, Madison Keys, elle s’est hissée sur la dernière marche contre Naomi Osaka. Un match très attendu entre les deux joueuses qui reviennent à leur meilleur niveau mais qui a été écourté à la suite de l’abandon de la Japonaise – victorieuse du premier set 6/4 – , touchée aux abdominaux. "Ce n’est jamais la manière dont on veut gagner un match, surtout pas une finale. J’avais encore des choses à montrer aujourd’hui, a indiqué la Danoise. Mais c’est une très belle manière de commencer la saison, mon premier titre depuis 2021, ça faisait longtemps !" Longtemps freinée par les blessures, Tauson était même sortie du Top 100 en 2022. Mais son regain de puissance et de réussite était prévisible : à Roland-Garros l’an passé, elle a fait un premier bond au classement, en se hissant en huitièmes de finale et à la 71e place. Cette fois-ci, celle qui n'avait plus disputé de finale depuis trois ans prouve qu’il faudra compter sur elle en 2025 en devenant la première joueuse de son pays à remporter le titre néo-zélandais – sa compatriote Caroline Wozniacki a disputé la finale à deux reprises en 2015 et 2018.

Une semaine garnie d’émotions positives aussi pour Naomi Osaka, qui n’avait plus atteint la finale d’un tournoi depuis celui de Miami en 2022 – une rencontre alors perdue contre Iga Swiatek. Un an exactement après son retour de grossesse, la Japonaise a préféré mettre un terme à la rencontre par précaution mais retiendra certainement ses matchs gagnés avec la manière lors de cette première semaine de compétition. "Je n’avais jamais disputé la finale d’un tournoi la semaine juste avant Melbourne, donc c’est une première pour moi ! Je suis très heureuse de ma régularité, même s’il y a encore des choses à améliorer," a déclaré l’ancienne n°1 mondiale dont le dernier titre remonte justement à l’Open d’Australie 2021…

Jiri Lehecka, plein de promesses

Tombeur d’Holger Rune (n°3) et de Grigor Dimitrov (n°2), Jiri Lehecka s’est emparé du trophée de l’ATP 250 de Brisbane après une nouvelle finale écourtée. Touché au dos, c’est Reilly Opelka qui a été contraint d’abandonner après une semaine tonitruante et un retour qui n’est pas passé inaperçu. "Ce n’est jamais évident de terminer un match de cette manière, je sais ce que tu ressens Reilly, a compati le Tchèque, après le match. C’est un honneur de te voir jouer à ce niveau-là de nouveau et si ton corps te le permet, tu seras encore en finale pendant des années".

De son côté, il a décroché le deuxième titre de sa carrière, après Adelaïde l’an passé. En soulevant ce trophée, il est devenu le deuxième plus jeune joueur titré dans l’état du Queensland à 23 ans : une nouvelle preuve que l’Australie lui réussit plutôt bien.

La première mémorable d’Alexandre Müller

Les bras levés, les larmes aux yeux et un immense sourire de part et d’autre de son visage : la joie d’Alexandre Müller a illuminé la soirée à Hong Kong, ce dimanche. Tombeur de Kei Nishikori en finale (2/6, 6/1, 6/3), le Français a décroché son tout premier titre sur le circuit, pour sa deuxième finale (après Marrakech, en 2023). "Je suis très heureux, j’ai fait tellement de sacrifices depuis que je suis jeune pour arriver ici. La pré-saison s’est très bien passée et le travail a payé," a-t-il déclaré à l’ATP.

Pourtant, aucun match n’a été facile pour le joueur tricolore. Bousculé lors de chacune de ses rencontres, il a réussi la prouesse de remporter chaque confrontation en ayant perdu le premier set. Une performance qu’il pourra ajouter à son palmarès : il est devenu le troisième joueur de l’ère Open à remporter le titre après avoir perdu la première manche de chaque match joué. Anecdotique ? Ça l’a en tout cas aidé à parfaitement se préparer avant la première très grosse échéance de l’année où il arrivera vêtu du costume de celui qui occupe son meilleur classement en carrière (56e).

Et puisque l’on parle de classement, son adversaire a certes été déchu sur la dernière marche, mais il repart de ce premier tournoi de l’année avec le plus grand bond de la semaine. Trente-deux places de plus pour Kei Nishikori, qui fait son entrée dans le Top 100 pour la première fois depuis juin 2022 (74e) après avoir disputé sa première finale sur le circuit depuis six ans.

Un début de saison plein de surprises et de rebondissements – déjà – et qui devrait se poursuivre à Melbourne, pour la première levée du Grand Chelem de l’année : le tableau principal de l’Open d’Australie débute ce dimanche 12 janvier.

Alexandre Müller, trophée / ATP 250 Hong Kong©Peter Parks/AFP