WTA : que peut-on attendre de cette saison 2025 ?

Sabalenka toujours au sommet ?

On se souviendra de 2023 comme de l’année du déclic pour Aryna Sabalenka, qui soulevait alors son tout premier titre du Grand Chelem. Le début de quelque chose de grand. En 2024, elle n’a cessé d’impressionner par sa puissance physique, mais aussi par sa force mentale et surtout sa régularité. Maintenant qu’elle a rempli l’un des objectifs qui lui tenait le plus à cœur en terminant l’année au sommet de la hiérarchie mondiale, difficile d’imaginer qu’elle lève le pied pour cette année 2025. En Australie d’abord, elle visera le triplé – une prouesse qui n’a plus été accomplie depuis Martina Hingis entre 1997 et 1999. Sur terre battue ensuite, il n’est pas hasardeux d’imaginer que la reine sur dur en 2024 visera l’excellence sur l’ocre – où elle n’a plus soulevé le moindre trophée depuis le WTA 1000 de Madrid, en mai 2023. Sur gazon enfin, elle tentera de décrocher un premier titre, après avoir fait l’impasse en 2024 à Wimbledon.

"La seule chose que je souhaite, c’est de parvenir à apporter sur le court toutes les choses que j’ai travaillé lors de la pré-saison, a-t-elle déclaré à la WTA juste avant son entrée en lice au tournoi de Brisbane. Gardez l’esprit ouvert ! En 2025, je deviens gauchère avec un revers à une main !" Une plaisanterie qui laisse présager la nouvelle progression de la double championne de l’Open d’Australie. "J’ai profité de ce temps de repos, mais je me suis rapidement remise au travail, remise aux choses que j’aime : jouer au tennis et accomplir mes objectifs". Cette fois-ci, elle débute l’année dans le costume de grande favorite, avec le dossard n°1 bien accroché dans le dos pour la première fois de sa carrière, mais sans pression. Ou alors avec l’état d’esprit de celle qui a désormais appris à la gérer. "J’ai passé ce stade. Quand vous êtes dans le Top 5, il y a toujours une sorte de pression avec les points du classement et les titres à défendre. Désormais, je préfère me concentrer sur moi-même, j’ai compris que c’était ainsi que j’étais capable de jouer mon meilleur tennis," a-t-elle encore ajouté. Et pour l’instant sur ses premières sorties à Brisbane, elle réalise un sans-faute.

Iga Swiatek et le défi Fissette

Si le duel Sabalenka - Swiatek sera certainement le plus attendu de l’année sur le circuit féminin – les deux femmes se sont d’ailleurs entraînées ensemble lors de la pré-saison, à Abu Dhabi – l’association de la Polonaise avec Wim Fissette sera aussi très scrutée.

Pour beaucoup, l’année 2024 d’Iga Swiatek s’apparente pourtant à un rêve : quatre victoires en WTA 1000 (Doha, Indian Wells, Madrid, Rome), un titre du Grand Chelem à Roland-Garros et une médaille de bronze glanée lors des Jeux olympiques à Paris, en somme une année réussie. Mais pas suffisamment pour celle qui a également été déchue de son trône depuis le 21 octobre 2024. Couronnée en Majeur à quatre reprises auprès de Tomasz Wiktorowski, elle a donc décider d’évoluer avec le Belge cette année. Ce qu’elle espère améliorer grâce à cette nouvelle association ? "Je crois que c’est plutôt évident, avait-elle déclaré en novembre dernier. Je veux encore progresser au service, comme je l’ai fait ces dernières années. Je ne suis pas encore une joueuse complète, tactiquement je peux encore tellement apprendre pour varier davantage mes coups sur le court. Wim a de belles idées à ce sujet !"

En parlant de nouveau coach pour débuter l’exercice 2025, Elena Rybakina aussi s’apprête à écrire une nouvelle page de sa carrière. Après une année 2024 en dents de scie, ponctuée par des blessures et des maladies, la championne de l’édition 2022 de Wimbledon évoluera désormais aux côtés de Goran Ivanisevic, ancien entraîneur de Novak Djokovic notamment. Lui aussi titré à Wimbledon – en 2001 – il pourrait apporter à la joueuse du Kazakhstan le regain d’énergie dont elle a besoin pour rebondir en 2025.

En quête de confirmation

Quatre fois championne en Grand Chelem, Noami Osaka avait déjà marqué les esprits en faisant son grand retour sur les courts en 2024 – elle était même parvenue à s’offrir une balle de match contre Swiatek lors du deuxième tour de Roland-Garros 2024. Sortie du classement après sa grossesse, elle est revenue au 57e rang mondial en une saison : de quoi viser encore plus loin en 2025 et pourquoi pas à Melbourne, où elle a déjà soulevé le trophée à deux reprises (en 2019 et en 2021).

Cette nouvelle année sera peut-être également l’occasion pour Paula Badosa d’affirmer encore davantage son statut dans le Top 20. Longtemps freinée par les blessures, l’Espagnole a été contrainte à l’immobilisation à cause de problèmes de dos pendant près de 10 mois. Mais en 2024, elle a soulevé le trophée à Washington et disputé deux demi-finales en WTA 1000 (Cincinnati et Pékin) : le début d’une longue série ? Elle pourra dans tous les cas surfer sur son récent titre de "Comeback Player of the Year" il y a quelques semaines pour trouver la motivation de briller encore davantage.

La régularité, un objectif de taille

Et si le duel entre les deux meilleures joueuses de la planète devrait occuper grandement les conversations autour du circuit WTA, il ne faudra pour autant pas oublier d’autres très sérieuses candidates aux plus beaux trophées. De Jasmine Paolini (4e) à Coco Gauff (3e), en passant par Qinwen Zheng (5e), elles sont nombreuses à avoir créé la surprise en 2024. Il est temps pour elles de prouver qu’il ne s’agissait pas d’un hasard.

Son sourire a marqué 2024. Illuminera-t-il encore les douze prochains mois ? Jasmine Paolini sera en tout cas attendue de pied ferme par ses rivales, notamment après ses deux finales de suite disputées en Grand Chelem (à Roland-Garros contre Iga Swiatek et à Wimbledon face à Barbora Krejcikova).

Finaliste à l’Open d’Australie en janvier, médaillée d’or à Paris lors des Jeux olympiques, Qinwen Zheng a également su faire étalage de tout son talent sur les différentes surfaces et à travers les différents tournois du monde. Son objectif à présent : conserver cette constance. "Après avoir remporté la médaille d’or, la première chose que je me suis dit c’est : ‘je veux garder cette motivation !’ Je veux vraiment parvenir à améliorer mon mental pour cette année, réussir à conserver le même niveau en gagnant des tournois au lieu de relâcher un peu et de perdre des "matchs faciles". Si j’arrive à faire ça, cela voudra dire que je suis parvenue à franchir des barrières". La première lui permettra déjà de se jauger puisqu’elle a de nombreux points à défendre à Melbourne.

Il peut sembler étrange de parler de confirmation au sujet de Coco Gauff, la championne de l’US Open en 2023 que les Américains attendaient tant ! Pourtant, la jeune prodige a peiné à retrouver les sommets après ce premier titre. Ce n’est qu’en novembre (ou presque !) qu’elle a retrouvé le chemin brillant de la victoire en remportant le titre lors des Finales WTA, avec notamment un succès en finale contre Aryna Sabalenka. Alors 2025 sera peut-être la véritable année de la stabilité pour la joueuse de 20 ans qui a déjà égalé les nombreux records d’une certaine… Serena Williams !

La jeunesse à l’honneur

Plus jeune pensionnaire du Top 100, Mirra Andreeva a fait ses premiers pas sur le circuit à l’âge de 15 ans. Très rapidement, elle est parvenue à cocher toutes les cases des : "premières fois réussies" en atteignant par exemple la deuxième semaine du tournoi de Wimbledon à l’âge de 16 ans, ou en battant Aryna Sabalenka en quarts de finale de Roland-Garros pour atteindre sa toute première demi-finale en Grand Chelem. "Atteindre ce stade m’a vraiment montré ce qu’il faut faire pour être une joueuse de tennis professionnelle, a-t-elle récemment déclaré à la WTA. Il ne s’agit pas simplement de jouer et de profiter, il faut aussi beaucoup travailler, suivre rigoureusement ses routines, rester concentrée et prendre tout très sérieusement." À 17 ans à présent, elle a fait son entrée dans le top 20 et n’attend qu’une chose : prouver que ce n’est que le début de sa fulgurante ascension.

Dans la même catégorie, il faudra aussi s’attendre à voir briller Diana Shnaider. Médaillée d’argent aux côtés de la plus jeune de la famille Andreeva lors des derniers Jeux olympiques, l’Allemande de 20 ans a remporté quatre titres l’an passé, sur les trois surfaces différentes et pointe désormais au 13e rang mondial. Un nom de plus à retenir pour 2025 ! Et parmi les jeunes pousses, il faudra également certainement compter sur Linda Noskova et Marta Kostyuk, toutes les deux quarts de finaliste du dernier Open d’Australie. Entre les grands noms et les révélations naissantes, ce cru 2025 devrait être une nouvelle fois savoureux !