Battues l’an passé en finale par le Canada, les joueuses de la Squadra Azzurra n’ont cette fois pas tremblé pour mettre un terme au parcours surprise des Slovaques et ainsi s’adjuger un cinquième titre en BJK Cup, le premier depuis 2013.
BJK Cup : Paolini et l’Italie sur le toit du monde
Les Italiennes ont remporté une cinquième Billie Jean King Cup face à la Slovaquie ce mercredi.
Un parcours compliqué, une finale totalement maîtrisée
Difficile de rester insensible au bonheur communicatif de Jasmine Paolini et de ses coéquipières, qui n'ont pas tardé à surgir des tribunes basses du Palais des Sports José Maria Martin Carpena de Malaga pour venir congratuler leur patronne. Une scène de liesse qui tranche avec la tristesse affichée sur les visages des protégées de Tathiana Garbin lors de la précédente édition. En 2024, rien ni personne n’a pu empêcher l’Italie de prendre une étincelante revanche sur le destin.
Pourtant, ce cinquième sacre n’était pas couru d’avance tant l’adversité était grande à l’occasion de cette phase finale. Opposées au Japon en quarts puis à la Pologne dans le dernier carré, les Italiennes ont dû par deux fois en passer par un double décisif toujours périlleux. Mais la paire championne olympique Jasmine Paolini / Sara Errani s’est montrée solide et imperturbable pour offrir une deuxième finale consécutive à leur nation.
La joueuse de 37 ans, qui n’avait plus participé à cette compétition depuis 2019 n’a d’ailleurs pas caché sa joie d’avoir grandement contribué à ce triomphe. "Si je pouvais les aider ne serait-ce qu’un tout petit peu, c’était déjà formidable pour moi, a-t-elle humblement confié à l’issue de cette aventure. La semaine a été très bonne pour nous et je l’ai particulièrement savourée. Par le passé, j’étais sans doute plus nerveuse mais pas cette fois-ci. Je remercie Tathi de m’avoir donné l’occasion de revenir dans l’équipe."
Un atout considérable dans la manche que la capitaine n’a pas eu besoin de dégainer lors de la rencontre face à la Slovaquie, invitée surprise grâce à d’impressionnants succès sur les Etats-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne. Un dernier duel aux allures de piège dans lequel les Transalpines ne sont pas tombées.
Lucia Bronzetti, qui n’avait jamais joué le moindre match dans cette compétition avant son succès contre Magda Linette en demies, a parfaitement lancé son pays en ne laissant aucune chance à Viktoria Hruncakova (6/2, 6/4 en 1h21). Imperméable à la pression, elle n’a pas perdu ses moyens lorsqu’elle s’est retrouvée menée 2-4 dans la deuxième manche. "Ce n'était pas facile, parce que nous sommes en finale et que chaque match est compliqué, mais je suis très heureuse d'apporter ce point à l'Italie, a-t-elle déclaré sur le court après la partie. Nous voulons ce trophée, c'est notre rêve et celui de tous les Italiens."
Une première main sur le trophée avant l’étincelante conclusion de la cheffe de file, seulement battue cette semaine par la n°2 mondiale Iga Swiatek. La menace était pourtant grande face à une Rebecca Sramkova sur un nuage et en pleine confiance après ses succès de marque face à Danielle Collins, Ajla Tomljanovic et Katie Boulter un peu plus tôt dans la semaine.
Mais la joueuse de 28 ans a été emportée par l’ouragan Paolini, volontaire, juste et intouchable à l’image de son immense saison (6/2, 6/1 en 1h05). "J’essaie de profiter de chaque instant et c’est important de savoir où l’on en est, a très justement analysé la double finaliste en Grand Chelem cette année. Je me sens chanceuse de faire partie de cette équipe et je suis très heureuse que nous ayons pu ramener le trophée à la maison cette année". Une récompense qui figurera en très bonne place dans l’armoire de la sélection nationale, à côté de celles glanées en 2006, 2009, 2010 et 2013.
La fantastique année de Jasmine
Ce sacre plus que mérité pour toute l’équipe vient également récompenser un exercice absolument époustouflant pour Jasmine Paolini. Classée au 30e rang mondial en janvier, elle a dépassé ses propres espérances en s’adjugeant le premier WTA 1000 de sa carrière à Dubaï avant de réussir un sensationnel back-to-back en finales de Grand Chelem, à Roland-Garros puis à Wimbledon. Parée d’or aux JO de Paris elle s’est également qualifiée pour les Finales WTA en simple et en double, le tout en terminant l’année 4e mondiale… "C’est incroyable, c’est une année folle, s’est-elle réjouie. Terminer comme ça, avec un titre en Billie Jean King Cup, c’est fou. Je n’ai pas de mots pour décrire ce que je ressens !"
Une victoire pour "Tathi"
Bien évidemment, la championne n’a pas manqué de chaudement remercier sa capitaine, Tathiana Garbin. L’an passé à la même époque, cette dernière avait révélé se battre contre un cancer rare de l’estomac avant de subir une deuxième intervention pour le retirer. Toute l’équipe avait alors passé du temps avec elle à l’hôpital pour la soutenir et était déterminée ces derniers jours à remporter cette compétition pour elle. "On joue pour son pays, son équipe, pour les joueuses mais aussi pour tout le staff qui travaille en coulisses, a poursuivi Paolini. Tathiana a vécu un moment très difficile l’année dernière et nous sommes forcément heureuses de nous tenir ici avec le trophée aujourd’hui. C’est un plus, l’important étant qu’elle soit en bonne santé, qu’elle se sente bien avec nous. Ce trophée est un plus."
L’émotion était bien sûr à son paroxysme pour la principale intéressée, très heureuse d’avoir pu soutenir ses joueuses tout au long de ce parcours victorieux. "Je suis venue ici et pour moi c'était un cadeau, car comme vous le savez, l'année dernière a été difficile. Mais j'ai toute l'équipe derrière moi et c'est pourquoi, sur le banc, j'essaie de leur donner du courage et de les soutenir, car c'est ce qu'elles ont fait pour moi. Je suis très fière de ces filles et pas seulement en tant que championnes mais aussi en tant qu’êtres humains. C'est vraiment une grande équipe" a conclu Tathiana Garbin.
Nul doute que cette grande aventure humaine et sportive restera gravée à jamais dans les mémoires italiennes.