Finales WTA : Gauff, majestueuse conclusion

"J’écris ma propre histoire, et je ne laisserai personne le faire à ma place". Touchée par les critiques après ses éliminations précoces à Cincinnati et à l’US Open, Coco Gauff s’était promis de remettre les pendules à l’heure. Elle l’a réalisé de brillante manière en Arabie Saoudite, en éliminant consécutivement la numéro 1 mondiale, reine sur dur cette année et la championne olympique de Paris 2024. Impressionnante de calme et de sérénité, l’Américaine a brillé par son sérieux et sa maîtrise lors des deux derniers matchs des Finales WTA. Face à Aryna Sabalenka d’abord, elle ne s’est pas laissée impressionner par le nouveau statut de son adversaire, qu’elle n’avait plus battue depuis leur confrontation en finale de l’US Open en 2023 (elle s’était inclinée en demi-finales de l’Open d’Australie et à Wuhan – deux titres remportés par "Saba").

En finale ensuite, elle a fait preuve de la même autorité. Malmenée dans la première manche, rapidement breakée dans la deuxième et dans la troisième, elle n’a jamais perdu de vue son objectif de s’installer sur la plus haute marche, remontant notamment son retard alors que Qinwen Zheng servait pour le gain du match à 5-4. "Je me souviens après ma défaite à Cincinnati, la télévision était allumée dans les vestiaires. Je n’ai pas entendu ce qu’ils ont dit précisément, mais le titre disait : ‘L’été manqué de Gauff’ ou quelque chose comme ça," a-t-elle expliqué en conférence de presse, après sa victoire samedi soir. "J’ai regardé l’écran et je me suis juste dit : ‘Mince, je dois vraiment inverser la tendance !’ Ça a été compliqué aussi après la défaite contre Emma (Navarro, en huitièmes de finale de l’US Open), mais ce n’était que de la motivation pour moi." Plus motivée que jamais de prouver à ceux qui ne croyaient pas (plus ?) en elle qu’ils avaient tort, elle est sortie victorieuse de cette finale entre les deux plus jeunes joueuses de la compétition.

Une saison 2024 peu convaincante ?

Il est vrai que les attentes ont toujours été très élevées en ce qui concerne Coco Gauff. Sensation chez les juniors, elle avait atteint les huitièmes de finale de Wimbledon à l’âge de 15 ans pour sa toute première participation. Quatre ans plus tard, c’est le trophée de l’US Open qu’elle a soulevé devant un public conquis : le présage confirmé d’une nouvelle ère pour le tennis féminin américain. Et pourtant. Après avoir une première fois mis en lumière l’ampleur de son talent tout en s’imposant durablement dans le top 10 mondial, elle n’est pas parvenue à confirmer en 2024. Demi-finaliste des deux premiers Grand Chelem de l’année (défaite contre les futures championnes à chaque fois), elle n’a décroché "que" deux titres : le WTA 250 d’Auckland en janvier et le WTA 1000 de Pékin début octobre. Mais sa mémorable prestation au King Saud University Arena de Riyad lui permettra certainement de démarrer le cru 2025 avec un maximum de confiance. "Je suis toujours restée concentrée, je me suis battue sur chaque point, a-t-elle encore détaillée après sa victoire. Je sais que je n’étais qu’à quelques points de perdre le match, mais j’ai tenu bon et je suis très fière de moi." Une performance qui lui permet – en plus de soulever le trophée Billie Jean King – de devenir la première depuis 2006 à s’imposer contre les deux meilleures joueuses au classement mondial lors des Finales WTA. Et puisque l’on parle de record, la 3e joueuse mondiale est également devenue la plus jeune à décrocher ce titre depuis Maria Sharapova en 2004 (17 ans) et la plus jeune américaine depuis Serena Williams en 2001, à 20 ans également.

Princesse sur dur ?

Si la saison sur dur a été largement dominée par Aryna Sabalenka – titrée notamment à l’Open d’Australie, Cincinnati, Wuhan et l’US Open – Coco Gauff n’est pas en reste. À 20 ans, l’Américaine est devenue la première joueuse de l’ère Open à remporter ses huit premières finales disputées sur cette surface. Elle est également devenue la première femme depuis Serena Williams (entre l’US Open 2013 et Cincinnati 2015) à gagner huit finales consécutives – ou plus – sur dur. Si elle se sent toujours extrêmement honorée à chaque fois que son nom et celui de Serena Williams sont prononcés dans la même phrase, elle va sans doute devoir s’y habituer : plus que jamais, Coco semble se diriger tout droit vers d’autres records de la championne titrée à 23 reprises en Grand Chelem.