Aux États-Unis, sous le soleil du Maroc ou encore sur l’ocre de Roumanie, de grandes premières ont marqué cette semaine de compétition sur les différents circuits.
WTA / ATP : Première mémorable pour Pegula, Brooksby et Cobolli
Les premiers champions sur terre battue de la saison 2025 ont été couronnés la semaine passée.

La première de Jessica Pegula
À 31 ans, la native de Buffalo n’en est pas à son premier coup d’éclat. Finaliste de l’US Open – contre Aryna Sabalenka en 2024 – et quart de finaliste de tous les autres Grand Chelem, "JPeg" est sur le devant de la scène depuis de nombreuses années et ses résultats dans les différents tournois du circuit et au fur et à mesure des années étayent les raisons de sa réussite et de sa longévité. Cependant, elle n’avait encore jamais remporté le moindre trophée d’un tournoi sur terre battue. Ce dimanche à Charleston, elle a soulevé le premier de sa carrière, comme à la maison : "J’ai grandi à Hilton Head, en Caroline du Sud, a-t-elle confié lors de son interview sur le court. C’est là-bas que j’ai appris à jouer au tennis, sur la "green clay", je m’y suis entraînée très longtemps. Pouvoir gagner ici, après deux longues semaines d’effort à Miami, c’est vraiment exceptionnel !" Un lieu particulier donc, avec lequel elle entretien désormais une relation encore plus privilégiée en tant que dixième américaine à s’imposer dans l’histoire de la compétition.
D’habitude particulièrement brillante sur dur, la nouvelle première Américaine au classement WTA – elle est passée devant Coco Gauff avec ce succès – s’est imposée contre Sofia Kenin sur la dernière marche (6/3, 7/5), pour une première finale 100% américaine depuis 1990 (entre Martina Navratilova et Jennifer Capriati). "J’ai toujours eu l’impression de jouer un bon tennis ici et j’ai eu de bons résultats, a-t-elle ajouté après sa demi-finale. Pendant le tournoi à Miami, je me suis dit que je voulais vraiment essayer de gagner le titre cette fois-ci. Je pensais vraiment en être capable". Après un premier titre à Austin il y a quelques semaines, Jessica Pegula vient de décrocher un deuxième souvenir à ajouter à son armoire à trophée, en quatre finales disputées en 2025. Cette saison, elle est sur une superbe série de 17 victoires lors de ses 19 derniers matchs : au total, elle a remporté 25 rencontres en 2025, le meilleur ratio de tout le circuit. Même Aryna Sabalenka, du haut de ses 23 succès en 2025 ne fait pas mieux !
À quelques kilomètres plus au Sud, c’est une autre habituée qui a soulevé un trophée qu’elle a déjà eu le loisir de contempler à deux reprises. Pour la troisième fois, après 2021 et 2024, Camila Osorio s’est imposée à Bogota devenant la deuxième joueuse à gagner trois fois au moins le titre dans la capitale colombienne. Une semaine de compétition qui s’est conclue de la meilleure des manières pour celle qui a dû sauver une balle de match lors de son deuxième tour contre Emina Bektas. Après cela, elle n’a plus perdu le moindre set jusqu’à soulever ce trophée après une victoire en finale contre la Polonaise Katarzyna Kawa (6/3, 6/3).
Parmi les autres moments clés de cette semaine colombienne, on retiendra la qualification pour les demi-finales de la jeune Julieta Pareja. À 16 ans, l’Américaine issue des qualifications – qui faisait sa première apparition dans le tableau principal d’un tournoi – est devenue la plus jeune demi-finaliste d’un tournoi WTA depuis Coco Gauff en 2019, à Linz (15 ans).
"La meilleure semaine" de la vie de Jenson Brooksby
En à peine sept jours, la carrière de l’Américain a pris un nouveau tournant. Blessé puis en convalescence pendant près d’un an, 507e joueur mondial au début de la semaine, Jenson Brooksby est parvenu à déjouer tous les pronostics pour remporter son tout premier titre en carrière, à Houston. "Ça représente tellement pour moi. Gagner un tournoi a toujours été l’un de mes plus grands objectifs depuis que je suis joueur professionnel, a-t-il confié à l’ATP après sa victoire finale sur Frances Tiafoe (6/4, 6/2). C’est exceptionnel d’avoir décroché le premier, c’est sûrement la meilleure semaine de ma vie."
Il faut dire que la route vers ce succès inaugural n’a pas été de tout repos pour l’ancien 33e au classement ATP. Détenteur d’une wild-card dans le tableau des qualifications, il a dû sauver des balles de match à trois reprises pour finalement se hisser sur la plus haute marche du podium. "J’ai fait face à beaucoup d’adversité dans ma vie sur et en dehors du court, se justifie-t-il. Alors je pense que ça m’aide dans ces situations, je suis forcément sous tension dans ces cas-là, mais ça me permet aussi de relativiser. C’est ce qu’il se produit lorsque l’on doit faire face à d’autres difficultés dans la vie". Mieux que cela, en route vers son triomphe, il a éliminé les trois meilleures têtes de série – Alejandro Tabilo, Tommy Paul et Frances Tiafoe. Encore mieux ? Il n’avait encore jamais atteint le stade des quarts de finale d’un tournoi sur terre battue : l’avenir s’annonce radieux pour le troisième champion le plus mal classé à gagner le tournoi depuis 1990.
Cobolli et Darderi font briller l’Italie
Et puisque l’on parle de premières, Flavio Cobolli ne risque pas non plus d’oublier son dimanche mémorable. L’année 2025 n’avait pourtant pas débuté sous les meilleurs auspices pour l’Italien : il s’était incliné au premier tour des huit tournois disputés sur le circuit avant de mettre les pieds sur la terre battue roumaine. Il était temps d’enclencher de nouveau la marche avant. Avec quatre succès de suite, dont trois sans perdre le moindre set, il est devenu le premier joueur de son pays à décrocher le titre à Bucarest. À 22 ans, remporte son premier tournoi, après avoir dominé Sebastian Baez (6/4, 6/4).
"Je me sens bien, je suis très heureux. C’est un rêve qui devient réalité, a déclaré celui qui a eu besoin de sept opportunités pour finalement conclure la rencontre. J’ai toujours rêvé de pouvoir gagner un titre sur le circuit et ça s’est produit aujourd’hui. Je suis très heureux d’être ici et d’avoir atteint mon meilleur résultat. Je reviens d’une période compliquée, je n’avais plus gagné un match avant ce tournoi cette année et j’ai gagné le tournoi. J’en suis vraiment très heureux !" Aux côtés de Jenson Brooksby, il est devenu le 6e joueur à remporter un premier trophée en carrière cette année, après Alexandre Müller à Hong Kong, Joao Fonseca à Buenos Aires, Tomas Machac à Acapulco et Jakub Mensik à Miami.
Autre Italien qui a brillé sur les courts en terre battue : Luciano Darderi a éclaboussé de son talent l’ocre de Marrakech, devenant ainsi le deuxième représentant de son pays à soulever le trophée au Maroc après Matteo Berrettini l’année dernière. Malgré un début de saison compliqué et seulement deux victoires glanées sur le circuit, le jeune joueur de 23 ans est parvenu à mettre de côté ses vieux démons pour commencer une nouvelle page de son histoire, avec le démarrage de la saison sur une nouvelle surface ! Le Grand Prix Hassan II lui a particulièrement souri. En finale contre la tête de série n°1, Tallon Griekspoor, il est parvenu à sauver 3 des 4 balles de break de son adversaire pour s’imposer au terme de deux tie-breaks extrêmement disputés (7/6(3), 7/6(4)).
"Les derniers mois ont été compliqués pour moi mais je me suis battu à chaque instant pour vivre ce moment-là. C’est mon deuxième titre, le premier à Marrakech, c’est un endroit fabuleux. Je suis vraiment très heureux et je remercie tous les Italiens qui sont venus, ceux qui regardent aussi. C’est un superbe endroit pour jouer" a-t-il déclaré, ému.