Ashleigh Barty avait rêvé petite fille de gagner Wimbledon. C'est peut-être pour ça, quand elle a servi pour le match à 6-5 au deuxième set, que son bras a tremblé.
Barty à la Une
En s'imposant à Wimbledon, Ashleigh Barty a conquis son deuxième titre du Grand Chelem après celui de Roland-Garros. L'Australienne assoit encore davantage son leadership au sommet de la hiérarchie mondiale.
Oui, la n°1 mondiale, l'Australienne à l'apparence si relâchée sur le court, au sourire perpétuel et communicatif, à la décontraction affichée, a eu le bras lourd au moment de conclure.
Une double faute, un sale jeu et Karolina Pliskova, encouragée par le public londonien, a renversé cette deuxième manche un peu à la surprise générale, alors qu'elle était largement dominé pendant la première heure de ce duel (6/3, 3-1).
Si dur de conclure...
Agenouillée sur le Centre Court, la tête entre les mains, Ashleigh n'a peut-être pas saisi tout de suite la portée de son exploit, elle qui est devenue la première Australienne à s'imposer à Wimbledon depuis 1980 et le succès de son idole et mentor Evonne Goolagong Cawley. Accessoirement, elle est aussi devenue la cinquième joueuse de l'histoire victorieuse du tournoi de Wimbledon en simple juniors (2011) et en simple dames (Amélie Mauresmo était la dernière en date, en 1996-2006).
Mais elle a assurément pris conscience que son rêve était devenue réalité. A 25 ans.
Pensée pour Evonne
"J'espère qu'Evonne est fière", s'est émue Barty lors de la remise des prix.
"C'est incroyable. Cela m'a pris beaucoup de temps à verbaliser cet objectif, à oser affirmer ce rêve de gagner Wimbledon. Je dois remercier tout le monde dans ce stade. L'accomplissement de ce rêve dépasse mes espérances grâce à vous tous."
Avec son sens de l'histoire, la reine de Roland-Garros 2019 n'a pas manqué d'aller congratuler son clan en escaladant la box, comme l'avait fait son compatriote Pat Cash lors de sa victoire en 1987.
"La marche était haute c'est vrai, j'aurais peut-être dû prendre le chemin traditionnel, mais ça va, s'est amusée la gagnante. Mon équipe est incroyable et je veux les remercier parce que sans eux, je ne serais pas arrivée là. Ils ont sacrifié leur temps et leur énergie pour ma carrière. Je ne les remercierai jamais assez et notamment "Tyzz" » (Craig Tyzzer, son coach). J'ai une chance incroyable de l'avoir."
Ce succès acquis dans la douleur en finale est celui de la confirmation pour Barty, longtemps frustrée à Wimbledon (elle n'avait jamais dépassé les huitièmes de finale). Parfois contesté quand il fut "protégé" pendant la crise sanitaire, son statut de n°1 du classement WTA ne fait désormais plus débat.
Ashleigh est la leader du tennis féminin, elle en est aussi une belle ambassadrice, avec sa disponibilité, sa simplicité, son amour du sport et son jeu si séduisant, atypique aussi.
La petite princesse du slice est devenue la reine de Roland-Garros, puis du Masters, et maintenant de Wimbledon. Elle est encore jeune et semble plus mature que jamais. Son règne sur le circuit mondial ne fait peut-être que commencer.