Face à un adversaire redoutable, capable du pire comme du meilleur, mais surtout du meilleur lors de ce Wimbledon 2022, Novak Djokovic a su surmonter la perte du premier set et garder son calme pour s’offrir un 28e succès consécutif sur le Centre Court et se rapprocher à une unité du record de titres du Grand Chelem détenu par Rafael Nadal.
Wimbledon : Djokovic au 7e ciel
Vainqueur en quatre sets contre Nick Kyrgios, Novak Djokovic a remporté son 7e titre à Wimbledon, son 21e en Grand Chelem.
Invaincu sur le gazon londonien depuis 27 matchs, Novak Djokovic, déjà six fois titré sur le Centre Court partait forcément légèrement favori contre Nick Kyrgios qui disputait là sa première finale de Grand Chelem. Mais bien malin celui qui pouvait désigner un vainqueur évident avant le match.
Kyrgios inspiré
C’est d’ailleurs l’Australien qui a le mieux débuté cette finale. Nerveux depuis sa qualification pour la finale (sans joueur suite au forfait de Rafael Nadal avant leur demi-finale), Nick Kyrgios est pourtant parfaitement entré dans son match. Impérial au service avec 7 aces réussis et seulement 5 petits points perdus sur son engagement dans la première manche, il s’est aussi montré très agressif au retour. Une mise sous pression permanente du Serbe qui lui a permis de réussir le premier break du match à 2-2 et d’empocher le premier set 6/4.
Djokovic tout en sérénité
Mais céder un cinquième set consécutif à l’Australien en autant de disputés entre eux n’a pas fait paniquer le Serbe. Lui qui attendait depuis un an (une éternité pour lui) de gagner un nouveau titre du Grand Chelem, ne s’est pas laissé gagner par le doute. La dynamique a même rapidement changé de camp dans le début du deuxième set lorsque Novak Djokovic a réussi le premier break de sa carrière contre Nick Kyrgios pour mener 3-1. Un avantage qu’il a conservé jusqu’à la fin du set, non sans avoir dû sauver quatre balles de débreak à 5-3 avant d’égaliser à un set partout (6/3).
Très calme et concentré, l’ex-numéro un mondial n’a presque jamais montré de signe de frustration dans cette finale. Contrairement à son adversaire. Celui-ci a perdu énormément d’énergie à râler contre les spectateurs et l’arbitre mais surtout contre son clan, à l’image de sa réaction après un nouveau break concédé à Novak Djokovic à 4-4 dans le troisième set.
S’il n’a jamais baissé les bras, Nick Kyrgios a payé très cher ses quelques baisses de concentration, notamment dans le tie-break du quatrième où il a commis plusieurs fautes directes, laissant le Serbe filer vers la victoire. Malgré deux premières balles de match parfaitement sauvées sur son service, un dernier revers dans le filet a scellé la victoire de Novak Djokovic (4/6, 6/3, 6/4, 7/6(3)).
Le soupir de "Nole" en voyant le dernier revers de Nick Kyrgios échouer dans le filet, en disait long sur le soulagement du Serbe d’avoir enfin réussi à accrocher ce 21e trophée Grand Chelem qui se refusait à lui depuis de longs mois. Battu par Daniil Medvedev en finale de l’US Open alors qu'il rêvait de Grand Chelem calendaire, privé d’Open d’Australie en début d'année puis éliminé par Rafael Nadal en quarts de finale de Roland-Garros, Novak Djokovic n'a pas caché son émotion. Une émotion également palpable lorsqu’il est resté longtemps assis sur sa chaise, la tête sous une serviette.
Avec ce 7e titre à Londres, Novak Djokovic égale donc William Renshaw et Pete Sampras mais reste à une unité du record de Roger Federer (8). De quoi marquer encore un peu plus l’histoire du tennis.
"C’est un peu un Dieu, je ne vais pas mentir, a lancé Nick Kyrgios lors de la cérémonie de remise des prix. J’ai eu l’impression que le trophée était à ma portée aujourd’hui. J’ai joué un super premier set et j’ai l’impression qu’il n’a rien fait d’incroyable mais il est si solide, a poursuivi le 40e mondial en conférence de presse. C’est sa plus grande force, on a l’impression qu’il ne doute pas. Il ne tremble pas du tout dans les moments clés. Bravo à lui !"
Un roman d'amitié qui commence...
"Nick, tu reviendras ! Pas juste à Wimbledon mais en finale, lui a répondu le Serbe. Tu as montré pourquoi tu mérites de faire partie des meilleurs joueurs du monde, spécialement sur gazon. Je te souhaite le meilleur. Je te respecte vraiment beaucoup. Tu es un joueur et un athlète phénoménal, tu as un talent dingue. Je ne pensais pas que je dirais un jour autant de bonnes choses à ton sujet, étant donné la nature de nos relations avant, a ajouté "Nole" en riant avant de conclure "Ok, c’est officiellement une 'bromance'".