Les 5 matchs à ne pas rater vendredi

Trois anciens vainqueurs figurent parmi les joueurs à suivre.

 - Rémi Bourrieres et Julien Pichené

Rafael Nadal (n°2) – David Goffin (n°27)

Court Philippe-Chatrier, 3e rotation

Après avoir passé sans "hic" les Yannick germaniques (Hanfmann et Maden), Nadal s'attaque à la Belgique. Le niveau actuel du roi de Roland-Garros ne suscite aucun débat : l’Espagnol n’a abandonné que 13 jeux en deux matchs et sa balance points gagnants/fautes directes est ultra positive (68/39).

C’est plutôt celui de David Goffin qui interroge. Le Belge a quitté le top 20 en novembre dernier et a surtout perdu la belle dynamique de la fin de saison 2017, qui l’avait vu notamment battre… Rafael Nadal au Masters de Londres.

David Goffin ©Philippe Montigny / FFT

Mais celui qui s’était révélé ici en 2012 en atteignant les huitièmes de finale en tant que lucky loser a fait un excellent début de tournoi : seulement 13 jeux perdus lui aussi, contre Ricardas Berankis et Miomir Kecmanovic.

"Je suis content de mes scores. Mais je n’ai pas joué de gaucher. Je n’ai pas rencontré de joueurs qui jouent comme lui. De toute façon, personne ne joue comme lui." Mais pour sa quatrième confrontation avec Rafael Nadal sur terre battue, Goffin a un plan pour essayer de lui piquer (enfin) un set.

"Je dois essayer de jouer avec mes qualités, couper les angles, prendre la balle tôt. Il ne faut pas que je me laisse balader. Si je cours, c’est lui qui aura l’avantage. Maintenant, il défend tellement bien. C'est toujours très dur sur terre battue, contre lui, d'essayer de le mettre à la rue."

Surtout sur le court Philippe-Chatrier, "son" court.

Garbine Muguruza (n°19) – Elina Svitolina (n°9)

Court Philippe-Chatrier, 2e rotation

"C'est un formidable troisième tour pour nous deux. Personnellement, c'est le type de match que j'aime bien jouer. Ça va être excellent !", s’est réjouie Garbine Muguruza (n°19) après sa victoire sur la Suédoise Johanna Larsson (172e) au deuxième tour (6/4, 6/1).

Pour Elina Svitolina (n°9), qui a connu un printemps vierge de toute performance à cause d’un genou droit en vrac, c’est un choc qui arrive peut-être un peu tôt.

D’autant que l’Ukrainienne n’est pas encore vraiment entrée dans le tournoi, elle qui a franchi le deuxième tour sans jouer suite au forfait de sa compatriote Kateryna Kozlova (65e).

L’Espagnole, elle, est déjà bien dedans. "Et je me sentais bien mieux au deuxième tour qu’au premier contre Taylor Townsend." Même si elle est la moins bien classée des deux, ça sent la belle "occase" pour Muguruza, qui n’a plus battu de top 10 sur terre battue depuis sa victoire sur Serena Williams en finale il y a trois ans.

Un succès lui permettrait aussi de corriger ses stats contre Svitolina, qui mène pour l’instant 6-1 dans leur face à face. Une précision : leur rencontre dans les qualifs en 2012, que Muguruza avait remportée en deux sets (6/1, 7/5), n’est pas prise en compte. D’ailleurs, cette dernière n’en a aucun souvenir.

Juan Ignacio Londero (78e) – Corentin Moutet (110e)

Court 14, 3e rotation

 L'un des matchs du troisième tour les moins attendus du tableau masculin n'en est pas moins l'un des plus intrigants, voire des plus alléchants. Les deux hommes se retrouvent pour la première fois à ce stade de la compétition.

Et pour cause pour l'Argentin de 25 ans, 78e mondial, tombeur de Richard Gasquet au tour précédent, qui dispute son premier tableau final en Grand Chelem.

Il est l'une des révélations de la saison après avoir remporté son premier titre à Cordoba en février, en battant son compatriote Guido Pella en finale.

Pella, c'est justement la victime de Corentin Moutet au tour précédent. De là à dire que le Français a bien révisé son petit Argentin illustré, il y a un pas car entre le gaucher de Bahia Blanca et le bombardier de Jesus Maria, le parallèle n'est pas évident, sinon une prédilection certaine pour la terre battue.

L'idée pour Moutet sera donc de faire sortir son adversaire de sa filière. À 20 ans, il deviendrait ainsi le plus jeune Français huitième de finaliste à Roland-Garros depuis Gaël Monfils en 2006. Et entrerait dans le top 100. De quoi passer de Londero à la lumière…

Stan Wawrinka (n°24) – Grigor Dimitrov (46e)

Court Suzanne-Lenglen, 4e rotation

Amateurs de beau jeu, aficionados de "hot shots", inconditionnels des revers à une main, ne manquez pas "ça" ! Ça, c'est le choc attendu de ce troisième tour du bas de tableau masculin entre Stan Wawrinka et Grigor Dimitrov.

Enfin, attendu, pas tout à fait quand même. Car pour en arriver là, le Bulgare a créé une certaine surprise au tour précédent en terrassant Marin Cilic après 4h23, le deuxième plus long match du tournoi.

Qui s'ajoute aux plus de trois heures de match déjà nécessaires pour battre Janko Tipsarevic au premier tour.

Dimitrov aura donc déjà intérêt à avoir bien récupéré face à un Wawrinka qui, lui, a déroulé au tour précédent face au pourtant dangereux Cristian Garin.

Le vainqueur de l'édition 2015 semble plus proche de retrouver son meilleur tennis que le vainqueur du Masters 2017.

Mais entre les deux hommes, qui se sont entraînés ensemble avant le tournoi, le face-à-face est serré (4-4) et contient cette fois encore sa part d'incertitudes. Une chose est sûre : il aura aussi son lot de points gagnants !

Belinda Bencic (n°15) – Donna Vekic (n°23)

Court 1, 4e rotation

Elles ont 22 ans toutes les deux et tout l'avenir devant elles, même si on a parfois l'impression qu'on parle là de vieilles habituées du circuit, tant elles le fréquentent depuis longtemps. Belinda Bencic et Donna Vekic ont longtemps été considérées comme de grands espoirs du tennis mondial.

La route a finalement été un peu plus longue que prévu, en raison de difficultés diverses.

Mais les voilà toutes les deux au rendez-vous, dans l'antichambre des toutes meilleures, prêtes à se disputer un ticket en deuxième semaine de Roland-Garros, ce qui serait une première pour l'une comme pour l'autre.

En 2014, année de son éclosion, Bencic avait battu deux fois Vekic avant d'atteindre les quarts de finale à l'US Open, à seulement 17 ans.

Ensuite, l'héritière désignée de Martina Hingis – dont la maman a d'ailleurs longtemps été son coach – a vu sa carrière menacée par une sérieuse blessure au poignet.

 Sa rage de vaincre n'en est que plus forte aujourd'hui. Elle n'a d'égale que la force de frappe de Vekic…