Et soudain, la lumière au bout de la nuit. Mené et malmené pendant plus de quatre heures par Holger Rune et son jeu aussi inspiré que créatif, Alexander Zverev a fini par retrouver son meilleur tennis, au meilleur moment, pour renverser une nouvelle situation compromise et s'imposer en cinq sets (4/6, 6/1, 5/7, 7/6(2), 6/2). Encore en vie à l'issue de cette session de soirée, il retrouvera en quarts de finale Alex De Minaur, tombeur plus tôt de Daniil Medvedev.
Zverev, le marathonien de la nuit
Comme au tour précédent, l'Allemand était mené deux sets à un avant de s'en sortir face à Holger Rune, en cinq sets et 4h11 de jeu.
À la lecture du classement comme de l'expérience, l'Allemand partira favori. Mais face au métronome australien qui ne lui donnera pas grand-chose, il ne pourra peut-être pas se permettre de prolonger autant les débats. Ni de jouer autant à se faire peur. Car comme au troisième tour face à Tallon Griekspoor, Sascha s'est retrouvé mené deux sets à un, avant de jaillir de sa boîte au moment où le spectre de la défaite se profilait. Pour, au bout du compte, finir au sprint ce marathon de la peur. Un scénario qui rappelle étrangement celui du patron, Novak Djokovic...
Rune manque la conclusion
À l'image de sa rencontre face au Néerlandais - qui a mené 4-1 double break dans le cinquième set -, le n°4 mondial est passé tout près de la sortie. Embarqué dans un très périlleux jeu décisif après avoir pourtant servi pour le gain de la quatrième manche et compté un break d'avance à deux reprises, il était très mal en point. Sachant qu'il avait aussi raté deux précieuses balles de break à 5-5 dans le troisième set, cela commençait à faire beaucoup d'occasions manquées.
Et cela commençait aussi à sentir le roussi car en face, Rune déroulait un plan quasi parfait, variant le jeu à merveille, alternant de subtiles amorties avec des gifles de coup droit bien senties, le tout saupoudré de montées au filet audacieuses et bien exécutées. Mais le Danois s'est crispé lors de ce tie-break, lors duquel il a commis quatre fautes qui ont indéniablement précipité sa perte.
Une seule faute directe dans le cinquième set !
Rédhibitoire car à partir de ce moment-là, Zverev, lui, n'a plus fait aucune erreur ou presque : une toute petite faute directe (!) en tout et pour tout lors du cinquième set, nettement dominé face à un adversaire épuisé, et peut-être aussi un peu résigné. On appelle ça poser les barbelés.
Une fois de plus, Sascha aura été dur à suivre, inégal, tantôt passif et maladroit, tantôt clinique et intraitable. Mais une fois de plus, il est sorti vainqueur d'une partie grandiose, scellée d'un smash gagnant à 1h40 du matin. La soirée, encore une fois, aura été belle.