Rétro : elles ont fait 2018

Quelles sont les joueuses qui ont animé la saison écoulée ? Réponse(s).

©Corinne Dubreuil/FFT
 - Myrtille Rambion

La saison 2018 aura sans conteste été l’année Simona Halep. La Roumaine, après tant d’attentes, a ouvert son palmarès en Grand Chelem, qui plus est à Roland-Garros, son tournoi de cœur depuis l’enfance.

N°1 mondiale de fin d’année, elle est l’actuelle patronne d’un circuit qu’elle est pour autant loin d’être la seule à avoir animé tout au long des douze derniers mois. Passage en revue des actrices de la saison écoulée.

Simona Halep : délivrance et apaisement


Comme en 2017, Simona Halep termine la saison n°1 mondiale. Mais contrairement à l’année passée, la Roumaine a désormais un Roland-Garros à son palmarès. Et cela fait bien évidemment une grosse différence. Elle s’est enfin libérée du poids d’ouvrir son compteur en Grand Chelem, après trois finales majeures perdues (Roland-Garros 2014 et 2017, Open d’Australie 2018) et de la pression qui allait avec.




“Il y a eu beaucoup de mauvais moments et beaucoup de bons moments, a-t-elle résumé il y a quelques semaines. Cela a été une année très riche en émotions. Quand j’ai perdu en finale à Melbourne (en janvier, contre Caroline Wozniacki, ndlr), cela a été difficile de revenir et de revenir encore plus forte. Mais ce qui a signifié encore plus c’est que j’ai effectivement été capable de revenir plus forte et de remporter mon premier titre du Grand Chelem.“

Une fois la hernie discale qui l’a poussée à mettre prématurément un terme à sa saison et à renoncer à disputer le Masters reléguée au rang de vieux souvenir, Simona Halep pourra en viser bien d’autres en 2019.

Simona Halep kissing the Roland-Garros 2018 trophy in front of the RG18 clay wall©Corinne Dubreuil/FFT
Sloane Stephens, une confirmation


L’année d’après est toujours compliquée. Cette antienne, Sloane Stephens l’a elle aussi entendue quand, à la fin de l’été 2017, elle a remporté l’US Open et a ainsi émergé aux yeux du grand public. Se retrouvant par là même confrontée à une pression d’un nouveau genre. Mais l’Américaine a su rebondir et a montré de quelle bois elle était faite, en atteignant la finale de Roland-Garros au printemps dernier. Soit une seconde finale majeure en mois d’un an. De quoi l’asseoir dans le club des grandes.




“Jouer une finale en Grand Chelem, c’est très spécial
, avait déclaré l’Américaine après sa défaite face à Simona Halep à Paris. Il n’y a pas tant de joueuses que ça qui en jouent. Alors, le fait d’avoir pu en gagner une (US Open, ndlr) et d’en jouer une autre en si peu de temps, ça me rend très optimiste pour la suite. Aujourd’hui, je ne suis pas satisfaite, mais je suis fière de moi.“

De fait, l’Américaine a pu continuer à l’être, puisqu’elle a réussi une seconde partie de saison des plus satisfaisantes, atteignant notamment la finale de Montréal et du Masters, terminant 2018 au 6e rang mondial.

Caroline Wozniacki-Angelique Kerber: l’autre duo gagnant


La finale dames de l’Open d’Australie a marqué les esprits. L’enjeu était simple : la gagnante ouvrirait quoi qu’il en soit son palmarès en Grand Chelem. L’histoire a donc voulu que Simona Halep ait encore quelques mois à attendre : le 27 janvier 2018, c’est bien Caroline Wozniacki, elle aussi dans l’attente du bonheur suprême depuis plusieurs années, qui s’est imposée face à la Roumaine, gagnant ainsi le droit de soulever et d’embrasser la Daphne Akhurst Memorial Cup. Et de redevenir n°1 mondiale pendant quatre semaines.

Des performances d’autant plus remarquables que depuis, la Danoise a révélé qu’elle souffrait de polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune provoquant gonflement des articulations et fatigue. “Pour moi, c'était important de savoir que je pouvais gérer ça, que je pouvais toujours être une grande athlète“, vient-elle de déclarer à Vogue Magazine.

Caroline Wozniacky crying out of joy after winning her first Grand Slam title at the 2018 Australian Open.©Corinne Dubreuil/FFT

Angelique Kerber aura été l’autre animatrice majeure de la saison. Une saison riche en succès, à l’image de débuts tonitruants avec un titre à Sydney puis une demie à Melbourne. Avec comme point d’orgue son titre à Wimbledon, bien sûr, qui plus est conquis face à la championne ultime en finale, Serena Williams. “Cela a été l’un des plus grands moments de ma carrière, a déclaré l’Allemande, un moment très spécial. Et globalement, c’était une excellente saison.“



Naomi Osaka : que d’émotions !


Mettons les circonstances extraordinaires -au sens littéral- de la finale de l’US Open entre parenthèses et retenons l’essentiel : Naomi Osaka s’est imposée à New York. En battant Serena Williams. Ouvrant ainsi, à 20 ans, son palmarès en Grand Chelem. Et en devenant la première joueuse japonaise de l’histoire à remporter un titre majeur en simple. Chapeau bas.

“Avant la finale, je me suis dit que je ne devais pas me laisser envahir par la nervosité, a expliqué Naomi Osaka, qu’il fallait que je reste concentrée et que je joue au tennis, tout simplement, parce que c’est ça qui m’a conduite jusqu’en finale. Donc en gros, j’ai juste pensé que, peu importe ce qui se passe en dehors du court, une fois que j’y ai mis un pied, il n’est plus question de tennis.“

Naomi Osaka and Serena Williams during the US Open 2018 trophy presentation©Corinne Dubreuil/FFT
Serena Williams: un retour au premier plan


Revenue à la compétition à Indian Wells, Serena Williams n’a pas traîné pour retrouver le très haut niveau. Huit mois après avoir donné naissance à Alexis Olympia Ohanian Jr., la championne américaine a atteint la finale à Wimbledon où elle s’est inclinée contre Angelique Kerber, avant de réitérer un peu moins de deux mois plus tard à l’US Open. Où elle s’est cette fois inclinée face à Naomi Osaka, au terme du scénario proche de la crise de nerfs que l’on connaît.

Une année qui serait jugée extraordinaire par n’importe quelle autre joueuse. Oui mais voilà, Serena n’est justement pas n’importe quelle joueuse et le fait de n’être par deux fois pas parvenue à franchir le cap mythique des “24“ titres du Grand Chelem, parce qu’elle a été rattrapée par la pression liée au gigantisme de l’enjeu, ne peut pleinement la satisfaire. Pour Serena : 2018 est finie, vive 2019 !



Kiki Bertens et Aryna Sabalenka : les surprises de l’année


Elle a obtenu le titre de “joueuse ayant connu la plus forte progression en 2018“ décerné par la WTA : Kiki Bertens est effectivement l’une des excellentes surprises de l’année. La Néerlandaise, auteure d’une très bonne saison sur terre battue (victoire à Charleston et finale à Madrid), a également réussi une excellente suite d’année avec entre autres un premier titre en “Premier“, à Cincinnati, en battant au passage Simona Halep, et un autre à Séoul, un “International“. Des résultats qui ont contribué à lui offrir une qualification pour le Masters, où elle a atteint les demi-finales, et lui permettre de terminer la saison 9e mondiale.




L’autre grande découverte de l’année est biélorusse et s’appelle Aryna Sabalenka. Entraînée depuis après Roland-Garros par l’ancien joueur pro Dmitry Tursunov, elle a remporté deux titres cette année : le “Premier“ de New Haven, juste avant l’US Open, et le “Premier 5“ de Wuhan. Sa meilleure arme ? Peut-être son mental. Son ratio victoires/défaites sur les matches étant allés aux trois sets est en ce sens très parlant : 21-8. Le tigre tatoué à l’intérieur de son bras gauche en dit lui aussi long sur son caractère. Tout comme son classement de fin d’année : 13e.