Bernard Giudicelli (Président de la FFT) : "Roland-Garros, en automne, nous l'avons fait. C'était un choix audacieux. C'était un choix nécessaire et c'est un choix gagnant. Je m'adresse à vous en tant que Président d'une Fédération, et un Président de Fédération n'est pas un dirigeant d'une grande entreprise. Nous ne sommes pas une société commerciale classique ou une entreprise du CAC 40. Nous ne sommes pas au quotidien engagés pour maximiser des profits à court terme, et surtout au détriment de ce qui pourrait être le tennis.
"Roland-Garros, en automne, nous l'avons fait !"
La direction du tournoi a tiré le bilan de cette édition si particulière. Extraits.
Il y a un peu plus de six mois, le 17 mars exactement, on aurait pu céder à la facilité. On aurait pu dire : 'C'est compliqué, le Covid est là. On ne sait pas ce qu'il va se passer'. On aurait pu annuler, suspendre, mais nous n'avons pas voulu céder à la facilité. Nous avons voulu prendre rapidement les décisions qui s'imposaient à nous, parce que nous les avions réfléchies, parce que nous les avions analysées dans une situation dont nous avions mesuré la gravité et dans un contexte d'une extrême urgence où il fallait sauver l'édition 2020 de Roland-Garros qui, vous le savez, est le poumon du tennis français.
La décision que nous avons prise était basée sur un élément important, essentiel, car nous sommes tous des dirigeants sportifs. Il était juste impensable qu'il y ait une ligne vierge au palmarès du tournoi tel qu'il est publié et tel qu'il est affiché dans les locaux de Roland-Garros et ceux de la Fédération."
(..) Je voudrais revenir sur la date. Elle s'est imposée pour nous dans le calendrier tout simplement d'abord, parce que le calendrier lui-même n'avait plus de raison d'être et qu'il a fallu le repenser. Tout s'est ensuite organisé, au moins après l'US Open, autour de la date de Roland-Garros. Nos partenaires, nos diffuseurs nous ont confortés très tôt (je les en remercie) dans la solidité de ce choix et dans la qualité de nos liens. (...) Jamais le mot adversité n'a eu autant sa signification originelle dans ces moments de malheur pour des familles, jamais nous n'avons pu travailler aussi bien ensemble sur cette édition.
Et puis, les fans, privés, et pour cause, de présence dans le stade tout à l'heure se sont regroupés devant leur écran de télé, avec cette diffusion, ce record que nous avons obtenu dimanche dernier sur le match entre Thiem et Gaston, qui a réuni 5,6 millions de téléspectateurs.
Merci à nos diffuseurs, qui ont fait vivre Roland-Garros dans 222 territoires dans le monde pour le plus grand plaisir de tous les passionnés. Merci à eux d'avoir fait vibrer tous ceux qui adorent notre sport et qui sont des amoureux de Roland-Garros et auxquels nous allons offrir cette année sans doute le sommet de la saison tennistiques 2020.
Jean-François Vilotte (Directeur général de la FFT) : "Roland-Garros a voulu être à la hauteur de ce que doit être un tournoi du Grand Chelem vis-à-vis de la communauté internationale du tennis et notamment (et cela a été dit s'agissant du prize money) vis-à-vis des joueuses et des joueurs.
Deuxième élément, Roland-Garros veut être à la hauteur de son rôle de développement du tennis en France. Gageons que les images qui ont été diffusées avec le succès que l'on a rappelé participeront du développement du tennis en France, de son exemplarité, de sa pratique avec la nécessaire protection de la santé de chacune et de chacun.
Troisième élément, nous pensons qu'un grand événement sportif comme Roland-Garros joue un rôle fédérateur des Françaises et des Français autour de cet événement qui rayonne partout dans le monde avec plus de 220 territoires où les images sont diffusées.
Enfin, quatrième raison, Roland-Garros participe de l'économie de notre pays, de l'attractivité de la France et de Paris."
Guy Forget (Directeur du tournoi) : "Un tournoi comme Roland-Garros n'est pas réussi sans la présence des meilleures joueuses et de tous les meilleurs joueurs. Je tenais par conséquent à les saluer et les remercier de leur venue ici à Paris. Grâce à elles et eux, nous avons assisté à des matchs d'une qualité et d’une compétitivité extraordinaire. (...)
Nous avons joué pour l’instant 789 matchs. Nous avons respecté notre programmation grâce à l'agilité et la compétence de notre juge arbitre, Rémy Azémar que je salue au passage. Il a permis d'assurer la continuité du jeu sur le court Philippe-Chatrier en conservant son statut de plein air, même si le court aura été fermé dès le premier jour et pour ainsi dire jusqu’à la fin du tournoi. Cela n'a pas été simple. Même si certains soulignent ce toit qui est remarquable, pour jouer près de 800 matchs, il a fallu parfois finir tard la nuit. Grâce à l'éclairage, nous avons pu respecter une nouvelle fois les programmations. Tout cela n'a pas du tout été simple."