Cité cette année - pour la première fois - parmi les principaux prétendants à la victoire à Roland-Garros, Daniil Medvedev a sombré d'entrée face à Thiago Seyboth Wild, ce lundi sur le court Philippe-Chatrier. Le n°2 mondial, qui a pourtant mené deux sets à un, s'est incliné 7/6(5), 6/7(6), 2/6, 6/3, 6/4 en 4h15 face au qualifié brésilien, qui est allé chercher sa victoire en pratiquant un tennis flamboyant.
Seyboth Wild s'offre Medvedev après un énorme combat
Le n°2 mondial a été terrassé en cinq sets par l'incroyable Thiago Seyboth Wild.
Seyboth Wild, un qualifié déjà très qualifié
Pendant un long moment, ce soir et peut-être encore dans les jours, les semaines voire les mois qui arrivent, Daniil Medvedev va se dire que c'était finalement beaucoup plus confortable d'arriver à Roland-Garros sans y être attendu. Là où il avait passé son 1er tour en trois petits sets et atteint la deuxième semaine lors des deux dernières éditions (quart de finaliste en 2021), le n°2 mondial - considéré cette fois comme l'un des prétendants au titre à Paris après avoir remporté le Masters 1000 de Rome - a été terrassé d'entrée par le qualifié brésilien Thiago Seyboth Wild, 7/6(5), 6/7(6), 2/6, 6/3, 6/4.
Après un break d'entrée qui annonçait pourtant un match sans histoire et malgré une avance de deux sets à un, Medvedev a fini par être puni pour excès de passivité par un joueur qui a évolué à un niveau largement supérieur à sa 172e place actuelle au classement mondial. Personne ne dira que ça n'est pas une surprise mais tout de même, il faut aussi rappeler que Seyboth Wild ne débarque pas de nulle part : vainqueur de l'US Open juniors 2018 puis devenu le premier joueur né dans les années 2000 à remporter un titre sur le circuit principal (Santiago 2020, à 19 ans), il était considéré comme un immense espoir il y a quelques années avant de s'égarer quelque peu après la période Covid.
En cette année 2023, le jeune Brésilien - qui dispute à 23 ans son premier tableau principal à Roland-Garros après s'être extirpé des qualifications - a repris le cours de son ascension et n'attendait qu'une grande occasion pour prouver l'immensité de son talent. Celle qui s'offrait à lui ce mardi sur le court Philippe-Chatrier, face à l'un des candidats au titre et à la place de n°1 mondial, était en or. Il ne l'a pas manquée. En 4h15 d'un match à multiples rebondissements, Thiago a pris le temps d'écrire la plus belle page de sa jeune carrière.
On a cru un moment, pourtant, qu'il allait passer à côté de son rêve. Notamment lorsqu'il a manqué deux balles (d'affilée) de deux sets à rien, à 6-4 dans le jeu décisif de la deuxième manche. Il a commis à ce moment-là deux fautes en coup droit avant de complètement manquer un smash et laisser ainsi son adversaire recoller. Quand Medvedev a ensuite facilement remporté le 3e set, que celui qui n'a pas pensé qu'il allait dérouler jusqu'à la victoire, lève le doigt.
Mais le n°2 mondial s'est ensuite emberlificoté un peu tout seul, dans ses propres schémas d'abord, puis avec le public, qui l'a chahuté sur une contestation de marque dans le courant du 3e set. Il a surtout subi la résurgence d'un adversaire qui a eu le mérite de ne pas baisser les bras et qui s'est à nouveau jeté à corps perdu vers sa destinée, armé de ses tatouages, sa moustache de dandy et son gros coup droit. Un geste qui évoque un peu, dans la gestuelle, celui de Roger Federer, surtout avec le bandeau impeccablement ajusté sur ses cheveux mi-longs.
A la différence du légendaire joueur suisse, Seyboth Wild apparaît toutefois comme un pur terrien. Ce que révèle, outre son lift à outrance, son goût prononcé pour l'amortie, qui a mis plus d'une fois Medvedev au supplice. Ce dernier, particulièrement gêné par le vent, s'est pourtant battu comme un lion jusqu'au bout. Il a effacé par deux fois un break d'avance au 5e set et l'on en connaît plus d'un, sans doute, qui se serait liquéfié à la place de Seyboth Wild.
Mais le Brésilien est resté de marbre, a breaké une troisième fois à 4-3 puis a fini par signer son œuvre d'une accélération de coup droit magistrale, son 69e coup gagnant du jour, soit 24 de plus que le n°2 mondial. On peut difficilement mieux mériter sa victoire.