Karolina Muchova est passée tout près de renverser Iga Swiatek en finale de cette édition 2023. Mais la reine du circuit a fait preuve d'une grande force de caractère pour aller glaner sa troisième coupe Suzanne-Lenglen après 2020 et 2022 (6/3, 5/7, 6/4). La Tchèque, non tête de série, revient sur ce match qui aurait pu basculer des deux côtés.
Karolina Muchova : "Je sais que je peux gagner un Grand Chelem"
Battue en finale par Iga Swiatek après un très beau combat, la Tchèque a évoqué sa remarquable prestation en conférence de presse.
Comment avez-vous vécu cette première finale en Grand Chelem ?
Karolina Muchova : Jusqu'à la moitié du deuxième set, j'étais un peu lente et Iga, elle, démarre toujours très bien ses matchs. Quand elle est lancée, c'est très difficile de rivaliser avec son jeu. J'ai essayé de changer de rythme, de la sortir de sa cadence. Je me suis remise dans le match à partir du moment où j'ai pu breaker dans le deuxième set. Et je pense que dans le troisième, ça ne s'est pas joué à grand-chose. Nous avons toutes les deux eu des occasions et c'est elle qui en a le plus profité.
Je suis un peu amère, forcément, puisque c'était un match très serré. Mais dans l'ensemble, pouvoir dire que j'ai joué une finale de Grand Chelem, c'est une belle réussite et une grande motivation pour continuer à travailler et espérer en jouer d'autres.
Comment avez-vous réussi à remonter votre déficit du début de rencontre (6/3, 3-0) ?
K.M : Mon jeu, c'était d'essayer de faire des slices et de casser son rythme. Sauf que ça demande du temps avant que l'adversaire commence à déjouer. Ensuite, j'ai hissé mon niveau de jeu et joué avec plus d'agressivité. Je voyais qu'elle souffrait de plus en plus. C'était plus tendu, elle a commencé à faire des erreurs. J'ai saisi ma chance dans le deuxième set. Le match a tourné en ma faveur mais en face, c'est la numéro 1 mondiale... Ça s'est joué à rien.
Avez-vous senti la pression de votre première finale ?
K.M : Non, je n'étais pas vraiment nerveuse. J'ai essayé de me concentrer. Je savais que je jouais pour le titre, mais j'ai essayé de ne pas trop y penser. J'ai essayé de jouer comme je joue toujours. Bien sûr, c'était une finale, mais je ne me sentais vraiment pas stressée sur le court.
Au moment où vous avez breaké (4-3) dans le dernier set, avez-vous été rattrapée par l'enjeu de gagner Roland-Garros ?
K.M : Je ne me suis pas dit : "Si je gagne deux jeux, je peux gagner un Grand Chelem". Je me suis juste concentrée pour bien servir et passer mes premières balles, en espérant que ça me rapporte des points faciles. Bon, ça n'a pas tout à fait fonctionné comme prévu (Rires). Mais c'est parce que Iga est encore montée un peu plus en puissance, elle a réussi d'excellents retours et n'a manqué aucun point. Elle ne m'a donné aucun point facile.
Cette performance vous donne-t-elle encore plus envie d'aller chercher un titre en Grand Chelem ?
K.M : Ma défaite est encore trop récente pour prendre du recul. Mais oui, c'est vraiment une grande source de motivation. Iga est la numéro un mondiale et j'étais tellement proche de la battre en finale.... Maintenant, je sais que je suis capable d'y arriver. Ça ne se fera évidemment pas en un claquement de doigts, il faudra beaucoup travailler, faire beaucoup d'efforts et de sacrifices mais je suis prête à le faire. Je vais tout donner et faire de mon mieux dans les deux autres tournois du Grand Chelem de l'année. Et puis la saison prochaine, j'espère avoir une autre occasion de remporter ce tournoi.