Roland-Garros : pourquoi Medvedev s'y sent bien, finalement...

Le n°2 mondial a débloqué son compteur à Paris en passant sans encombre ses deux premiers tours. Etonnant ? Pas tant que ça...

Daniil Medvedev Roland Garros 2021©Nicolas Gouhier / FFT
 - Rémi Bourrieres

"Je pense que je vais faire un très bon tournoi." Quand Daniil Medvedev avait prononcé cette phrase lors de sa conférence de presse du Media Day, on ne savait pas trop si c'était du lard ou du cochon. Le Russe, premier joueur de l'histoire à se présenter à Roland-Garros en qualité de n°2 mondial sans y avoir jamais gagné le moindre match, manie le second degré et l'auto-dérision comme personne, lui qui était le premier à se gausser de ses contre-performances récentes sur la surface ocre (une seule victoire depuis sa finale à Barcelone en 2019 !).

Mais le récent finaliste de l'Open d'Australie a retrouvé tout son sérieux depuis le début d'une quinzaine dont il a passé sans encombre les deux premiers tours face à Alexander Bublik (6/3, 6/3, 7/5) et Tommy Paul (3/6, 6/1 6/4, 6/3). Suffisant pour se repositionner non pas comme un favori, mais comme un possible fauteur de troubles pour la suite d'un tournoi qui se passera pour lui face à l'Américain Reilly Opelka. Voici pourquoi.

Il se sent à nouveau à 100% physiquement

Pour Medvedev, on s'en souvient, la saison sur terre battue avait mal commencé puisqu'il avait dû se retirer du Masters 1000 de Monte-Carlo en raison d'un test positif au Covid 19. Cantonné chez lui une dizaine de jours, dont plusieurs sans pouvoir faire la moindre activité physique en raison de symptômes modérés du virus, le Russe a mis du temps à se remettre dans le bain.

Après un retour intéressant à Madrid (victoire face à Davidovich Fokina, défaite serrée contre Garin), le Russe a connu un nouveau pépin à Rome où il a été touché aux abdominaux. "Je n'ai rien dit à personne parce que je voulais essayer quand même, expliquait le joueur à la veille du tournoi. Mais ça m'a encore fait perdre du temps. En fait, la première fois où je me suis senti à 100%, c'était il y a une semaine et demi, quand je suis rentré de Moscou pour m'entraîner."

Un entraînement qu'il a peaufiné en participant à l'UTS, l'exhibition organisée au sein de l'académie Mouratoglou, juste avant Roland-Garros. Le voilà désormais lancé.

Il apprécie les conditions à Paris

Dès son arrivée Porte d'Auteuil, Medvedev dit bien sentir la balle. Et il avance deux raisons à cela : le temps sec et plutôt chaud, accélérant les conditions, ainsi que la balle. "J'apprécie particulièrement les balles ici qui me donnent l'impression d'être plus légères et rapides que lors des tournois précédents. C'est un avantage pour moi, comme la météo. Avec ça, j'ai l'impression de pouvoir jouer ici comme sur dur."

Ça s'est vu effectivement lors de ses deux premiers tours qui l'ont vu inscrire un total de 58 coups gagnants, dans des matchs relativement courts. Malgré quelques petites scories ici ou là, il a démontré une constance globale qui entraîne un certain optimisme à son égard. "Je peux encore m'améliorer mais je me sens bien et c'est le plus important. Dans ces cas-là, je me sens capable de tout. Après, bien sûr, ça ne veut rien dire mais j'ai l'impression que pour me battre ici, il faudra faire un bon match..."

Il a fait appel à un consultant bien connu...

Pour épauler son entraîneur habituel – le Français Gilles Cervara – lors de cette saison sur terre battue, Daniil a (re)fait appel à un consultant de renom, son compatriote Igor Andreev, qui le suit depuis longtemps. L'ancien 18e mondial, désormais âgé de 37 ans, sait de quoi il parle quand il s'agit de terre battue : il a été quart de finaliste ici en 2007 et avait battu Rafael Nadal à Valence en 2005. C'est d'ailleurs après cette défaite que l'Espagnol avait entamé sa fabuleuse série de 81 succès consécutifs sur ocre.