Les tenants du titre de Roland-Garros, Rafael Nadal et Iga Swiatek, ont fait le plein de confiance en s'imposant à Rome quelques jours avant de venir défendre leur titre à Paris.
Les champions de Roland sacrés à Rome
A une semaine de Roland-Garros, Rafael Nadal et Iga Swiatek ont marqué les esprits à Rome.
"Affronter Nadal sur terre reste le défi ultime !" À une semaine du début de Roland-Garros où le Majorquin tentera de soulever la coupe des Mousquetaires pour la… 14e fois, cette phrase de Novak Djokovic à l’issue de leur 57e confrontation, la 6e en finale du Masters 1000 de Rome résume bien ce qui attend les futurs adversaires de Rafael Nadal vainqueur en trois sets en Italie (7/5, 1/6, 6/3).
Alors que beaucoup voient en ses (rares) défaites, les premiers signes de déclin ou de changement d’ère, Rafael Nadal lui ne s’affole pas. Battu en quarts de finale à Monte-Carlo (Rublev) et à Madrid (Zverev), le roi de la terre battue a ajouté deux nouveaux titres à son palmarès déjà bien garni en s’imposant à Barcelone pour la 12e fois et en soulevant un dixième trophée à Rome, seize ans après le premier.
"Après avoir gagné 10 fois Roland-Garros, 10 fois Monte-Carlo et 10 fois Barcelone, je voulais vraiment ce dixième titre ici. C'est un tournoi très important pour moi car c'est l'un des premiers grands titres que j'ai gagné dans ma carrière, s'est réjoui le numéro trois mondial. Je suis très heureux, ce trophée représente beaucoup pour moi et puis c'était le bon moment pour gagner un titre important !"
Même si ces deux titres auraient pu lui échapper si Stefanos Tsitsipas avait converti sa balle de match en finale en Catalogne ou si Denis Shapovalov en avait fait de même sur l’une de ses deux occasions de conclure en huitième de finale à Rome, Rafael Nadal abordera bien le deuxième Grand Chelem de la saison avec deux trophées supplémentaires dans sa besace. "J’ai parfois eu de la chance, j’ai parfois souffert, a concédé l'Espagnol en conférence de presse. Mais à la fin, c’est une excellente semaine de tennis pour moi. Il y a des choses que j’ai vraiment mieux faites ici à Rome, qu’avant. Le chemin est très clair pour mon équipe et moi."
Après avoir balbutié en coup droit à Madrid, le Majorquin s’est infligé des heures supplémentaires à l’entraînement en insistant sur le coup droit, encore et encore. Et ça a payé. À l’image de ses 26 coups gagnants réussis sur son coup fort en finale face à Djokovic (pour seulement 12 fautes directes).
Autre point d’amélioration notable : le service. Si son pourcentage de premières balles l’a parfois handicapé au cours de sa semaine romaine, sa réussite dans ce domaine lui a donné un avantage certain contre Novak Djokovic dimanche.
Avec 75% de réussite en premières balles sur l’ensemble du match pour 65% de points remportés derrière celles-ci, il a nettement compliqué la tâche du numéro un mondial, pourtant connu pour ses qualités au retour. Un paramètre dont on mesure bien l'importance en analysant ses variations et l'évolution du score : dans le premier set (remporté 7/5), ce pourcentage est même monté à 84% (64% de points gagnés), avant de descendre à 61% (50% de points gagnés) dans le deuxième (concédé 6/1) et de remonter à 73% (77%) dans le troisième (6/3).
Des progrès que l'Espagnol a reconnu sans toutefois s'en contenter. "Je peux encore y aller un peu plus souvent long de ligne mais mon coup droit fonctionne de mieux en mieux. Il y a beaucoup d’ameliorations, au service également."
Désormais à la tête de 88 titres, dont 62 sur terre battue, l’Espagnol a remporté au moins dix titres dans quatre tournois différents (13 à Roland-Garros, 12 à Barcelone, 11 à Monte-Carlo et 10 à Rome) et est désormais à égalité avec Novak Djokovic (contre qui il a remporté leurs cinq derniers affrontements sur terre battue) avec 36 titres en Masters 1000. De quoi relancer la course aux records.
Car, si la Next Gen frappe à la porte de façon de plus en plus insistante à l’image de Stefanos Tsitsipas vainqueur à Monte-Carlo ou Alexander Zverev vainqueur à Madrid, les patrons du circuit n’ont pas l’intention d’abandonner leur trône comme l’a une nouvelle fois rappelé Novak Djokovic à l’issue de la finale à Rome.
"Oui évidemment la Next Gen est là, ou elle arrive, peu importe, mais nous sommes encore là et c’est nous qui gagnons les plus grands tournois et les Grands Chelems". Et dans quelques jours, à Roland-Garros, la lutte pour la couronne du joueur le plus titré en Majeur que Rafael Nadal partage actuellement avec Roger Federer (20) sera plus que jamais d’actualité pour les trois membres du Big Three.
Swiatek dans les pas de Rafa
Comme son idole Rafael Nadal qu’elle ne manque pas une occasion d’admirer, Iga Swiatek a elle aussi sauvé deux balles de match en huitièmes de finale (contre Barbora Krejcikova) mais, comme l’Espagnol, elle a frappé un grand coup dimanche, à une semaine du début de la défense de son titre Porte d’Auteuil.
Auteur d’une performance majuscule contre Karolina Pliskova balayée 6/0, 6/0 en finale dans la capitale italienne, la Polonaise a remporté son premier WTA 1000 (son troisième titre en tout) avec la manière et marqué les esprits. Comme Rafael Nadal, son jeu gagne encore plus en efficacité dès qu’elle touche terre. Avec son gros coup droit lifté et sa science des variations, elle use ses adversaires les unes après les autres.
En finale à Rome, comme c’est aussi souvent le cas avec Rafael Nadal, c’est sa force mentale qui a impressionné. Concentrée du premier au dernier point, elle a si bien fait abstraction du score qu’elle n’a réalisé qu’elle n’avait perdu aucun jeu que lorsque son coach Piotr Sierzputowski lui a rappelé à la fin du match. "Quand il m’a dit 6/0, 6/0, j’ai cru qu’il faisait erreur. Mais la clé c’est de ne pas penser au score et juste de jouer. Quand vous pensez au score vous pouvez ruiner votre état d’esprit et votre attitude. Je pense que j’étais dans une bonne forme mentalement pendant cette finale", a-t-elle souri.
Celle qui avait déjà impressionné lors de son parcours victorieux lors de l’édition 2020 de Roland-Garros a souvent parlé de l’importance de la préparation mentale dans son entraînement. Suivie au quotidien par la préparatrice mentale Daria Abramowicz, en qui elle a une entière confiance, la championne de Roland-Garros a appris à gérer ses émotions et canaliser son énergie.
Dans sa bulle à chaque changement de côté, elle se parle régulièrement avant de repartir au combat, point après point dès que le jeu reprend. Face à Karolina Pliskova, pourtant dixième joueuse mondiale et finaliste à Rome pour la troisième année consécutive (titrée en 2019 et finaliste contre Halep en 2020), Iga Swiatek, a semblé en contrôle total ne laissant que 13 petits points à son adversaire (dont seulement 4 dans le premier set) pour s’imposer en 46 minutes. De quoi faire le plein de confiance avant de retrouver dans quelques jours la terre de ses premiers exploits !