Djokovic et Swiatek déboulent en favoris

Titrés à Rome ce dimanche, Novak Djokovic et Iga Swiatek débarqueront à Roland-Garros en n°1 mondiaux. Et en favoris.

 - Rémi Bourrieres

Juste à temps. Après un début de saison 2022 tronqué en raison de son (non) statut vaccinal et son expulsion d’Australie, puis des premiers pas timides sur terre battue, Novak Djokovic a retrouvé toute sa superbe en remportant dimanche le Masters 1000 de Rome aux dépens de Stefanos Tsitsipas (6-0, 7-6), dans un remake de la finale de Roland-Garros 2021.

Ce titre, son premier en 2022, a permis à Djokovic de s'assurer une 17e saison consécutive en soulevant au moins un trophée (série entamée en 2006). Mais surtout de prouver qu’il avait retrouvé son meilleur niveau, à la fois en termes de jeu et de confiance, pile au moment d’aborder l’échéance de Roland-Garros (22 mai-5 juin), où il arrivera non seulement avec le statut de tenant du titre et de n°1 mondial mais aussi avec celui de favori. Surtout si l’on considère que Rafael Nadal, à nouveau touché au pied lors de ce même tournoi romain, n’est pas dans un état de forme optimal.

"Après tout ce qui est arrivé en début d’année, c’était important pour moi de gagner un grand titre avant Roland-Garros, pour arriver avec le niveau de jeu et – plus important encore - le niveau de confiance souhaités, a confirmé le Serbe qui n’a pas perdu un set à Rome, où il s’est imposé pour la sixième fois. Je n’aurais pas pu rêver à une meilleure préparation pour Roland-Garros, vraiment. Je serai là avec les plus grandes ambitions."

Plus "vieux" vainqueur de l'ère Open – il fêtera ses 35 ans ce dimanche, premier jour de Roland-Garros – Novak Djokovic, devenu par ailleurs à Rome le cinquième joueur à atteindre le cap des 1000 victoires sur le circuit ATP (après Connors, Lendl, Federer et Nadal), a, quoi qu'il en soit, parfaitement orchestré sa montée en puissance sur terre battue. Battu d'entrée à Monte Carlo, il avait ensuite atteint péniblement la finale de son tournoi à Belgrade avant de retrouver (quasiment) tout son éclat à Madrid, où il n'avait cédé qu'en demi-finale au terme d'une superbe empoignade face à Carlos Alcaraz.

Ce dernier, absent à Rome, s'annonce à priori comme l'un de ses principaux concurrents à Paris, avec Stefanos Tsitsipas, le seul à avoir joué deux finales en Masters 1000 sur terre battue cette année (il avait gagné à Monte Carlo). Et bien sûr Rafael Nadal, qui arrivera toutefois un peu dans l'incertitude cette année…

28 victoires consécutives pour Swiatek

Du côté des filles, Iga Swiatek sera, elle, l'écrasante et incontestable favorite après avoir conquis à Rome son cinquième titre en autant de finales en 2021, dominant en finale Ons Jabeur (6-2, 6-2).

La Tunisienne arrivait pourtant elle aussi en grande forme après son sacre à Madrid (en l'absence de Swiatek) mais la n°1 mondiale surfe actuellement sur une bulle de confiance qui semble absolument inoxydable.

C'est bien simple : depuis une défaite en huitième de finale à Dubai en février dernier, la Polonaise n'a plus perdu le moindre match, soit une série (en cours) de 28 victoires consécutives. Ce qui en fait la quatrième plus longue série d'invincibilité du 21e siècle, qui s'établit comme suit :

  • V. Williams 35
  • S. Williams 34
  • Henin 32
  • Swiatek 28

Plus impressionnant encore : durant cette série, Swiatek n'a perdu que cinq sets et concédé une moyenne de 2,5 jeux par match. Un véritable ouragan qui en fait donc la grandissime favorite de Roland-Garros, où elle s'était révélée en s'imposant en 2020. A la seule condition – mais il n'y a pas de raison – de gérer une émotivité que l'on sait parfois à fleur de peau chez elle.

"J'aborderai Roland-Garros de la même manière que j'ai abordé les autres tournois. Bien sûr, cela va être un peu plus dur et différent car on a des jours de repos entre les matchs. Mais j'aime aussi ce rythme des tournois du Grand Chelem. Je vais prendre les choses dans l'ordre, match après match et si je parviens à faire comme sur les autres tournois, ça va aller."