Le rêve australien de Sofia Kenin

Quelques minutes avant, cette Américaine née à Moscou mais élevée aux Etats-Unis venait de s’offrir le cadeau dont elle rêvait depuis toute petite : un titre en Grand Chelem. 

Après avoir mis fin en demi-finale, au rêve de la numéro un mondiale Ashleigh Barty que tout un peuple espérait voir soulever le trophée, ce samedi soir, Sofia Kenin a donc réalisé le sien en s'imposant en trois sets sur la Rod Laver Arena.

Opposée à l’Espagnole Garbiñe Muguruza, déjà deux fois sacrée en Grand Chelem (Roland-Garros 2016 et Wimbledon 2017), la jeune Américaine n’a nourri aucun complexe. "J’étais nerveuse avant d'entrer sur le court, j’ai pleuré avant chaque match du tournoi mais sur le court j’ai réussi à maîtriser ça et j’en suis très fière."

Même après la perte du premier set, celle qui disputait sa première finale de Grand Chelem a continué à s’engager dans toutes ses frappes. Comme dans ce jeu crucial à 2-2 dans le troisième set lorsqu'elle a aligné cinq points de suite pour sauver son service "Je me souviens très bien de ce jeu. C'est celui qui a fait basculer le match. Je savais qu'il fallait que je joue mon meilleur tennis, je l'ai fait. Après ça j'étais "en feu". J'étais prête à soulever ce joli trophée."

Comme depuis ses débuts vers l’âge de cinq ans, "Sonya" (son surnom), a cru en son rêve et en ses capacités à le réaliser. "Les rêves deviennent réalité. Si vous en avez un, allez le chercher, il se réalisera !" a-t-elle ainsi lancé au public de la Rod Laver Arena dans son discours d’après-match. 

Célèbre depuis son plus jeune âge comme le montrent les différentes vidéos ressurgies sur les réseaux sociaux cette semaine à l'image de celle où Kim Clijsters lui fait découvrir les coulisses du tournoi de Miami, ou son interview où elle explique comment elle compte retourner les services d’Andy Roddick pour le battre... Sofia Kenin a dominé la hiérarchie américaine dans toutes les catégories d’âge.

Lundi, à la faveur de son remarquable parcours à Melbourne, elle pointera à la 7e place du classement WTA devenant ainsi la plus jeune Américaine à faire son entrée dans le top 10 depuis une certaine Serena Williams en avril 1999. 

Serena, idole et déclic

C’est justement contre Serena Williams que la carrière de Sofia Kenin a pris un tournant décisif lors du dernier Roland-Garros. Opposée à celle qu’elle considère comme une idole, l’Américaine de 21 ans n’avait pas tremblé. Avec sa prise de balle ultra-précoce, elle avait dominé la championne aux 23 titres majeurs pour s’offrir un premier huitième de finale en Grand Chelem. "Gagner ce match a provoqué beaucoup d'émotions chez moi. J'ai eu un vrai déclic après, comme si les choses se mettaient en place pour moi."

Désormais championne de Grand Chelem, Sofia Kenin rêve d’aller encore plus haut. Et quand on connaît sa détermination sans faille...