AO 2022 - J3 : les favoris contrôlent, Monfils impressionne

Barty, Badosa et Osaka sur un nuage

54 minutes pour accéder au deuxième tour et… 52 minutes pour atteindre le troisième ! Ashleigh Barty n’a pas de temps à perdre en ce début d’Open d’Australie. De nouveau opposée à une joueuse qualifiée en la personne de Lucia Bronzetti, la numéro un mondiale a été impériale, ne perdant que trois petits points sur sa première balle (6/1, 6/1).

"Je pense que quand on est jeune, on ne peut pas frapper des centaines et des centaines de services par séance. Pour moi, travailler 15 ou 20 minutes en fin de session a toujours été un standard, en discutant, en essayant de comprendre comment frapper différents services, comment en faire une arme. Ça a toujours été une grande priorité pour moi" a-t-elle expliqué en conférence de presse. A domicile, Ash Barty n’a concédé que trois jeux depuis le début de sa campagne, le plus faible total depuis Martina Hingis en 2001 et Steffi Graf en 1989. Camila Giorgi, tombeuse de Tereza Martincova et future adversaire de l’Australienne, est prévenue…

Trois jeux, c’est également ce qu’ont laissé filer Paula Badosa et Victoria Azarenka à l’occasion de ce deuxième tour. L’Espagnole, déjà impressionnante lors de son entrée en lice face à Ajla Tomljanovic, a fait honneur à sa programmation sur la Rod Laver Arena en étouffant complètement Martina Trevisan (6/0, 6/3). En progression constante depuis la saison dernière, elle disputera un test d’une autre nature face à la talentueuse Marta Kostyuk au tour suivant.

De son côté, Azarenka n’a fait qu’une bouchée de la Suissesse Jil Teichmann (6/1, 6/2) et retrouvera Elina Svitolina (voir ci-dessous) pour un premier gros choc du tableau féminin.

A noter également les convaincantes qualifications de Barbora Krejcikova, Maria Sakkari et Amanda Anisimova pour le prochain tour. La demi-finaliste de Roland-Garros 2019 vient d’enchaîner une septième victoire en autant de rencontres depuis le début de la saison. La dernière en date, ce mercredi face à la championne olympique Belinda Bencic, lui donne évidemment bien des espoirs avant d’affronter Naomi Osaka. Devant au score après 20 minutes de jeu et un set blanc, la tenante du titre n'a, elle, pas tremblé non plus même si elle a connu quelques alertes sur son service, sauvant neuf balles de break durant la deuxième manche (6/0, 6/4).

Nadal sans briller, Berrettini et Alcaraz ont rendez-vous !

Sans dire que le score est flatteur (6/2, 6/3, 6/4), Rafael Nadal ne s’est pas spécialement baladé contre Yannick Hanfmann. Toujours à la recherche de ses meilleures sensations depuis son retour sur le circuit, il a été bousculé par un adversaire puissant, qui n’a pas hésité à marteler son coup droit. Une tactique osée et déstabilisante, même si le Majorquin a été capable d’accélérer dans les moments importants. Il aurait d’ailleurs pu se rendre la tâche plus facile en convertissant davantage de balles de break (4 sur 16 seulement). Mais l’essentiel est ailleurs pour le vainqueur de l’édition 2009 : "Comme je l’ai dit avant le début du tournoi, tout ne va pas être parfait. Mais chaque jour que je passe sur le court augmente mes chances de mieux jouer. Les choses que je peux améliorer, je dois les améliorer. Je vais continuer à avancer dans le tournoi mais la victoire d’aujourd’hui me permet de m’entraîner demain et ainsi d’être prêt pour un nouveau match". Une nouvelle rencontre face à Karen Khachanov, un adversaire plus dangereux sur le papier.

Des sensations, Matteo Berrettini en retrouve également progressivement dans cet Open d’Australie. Pas encore impérial comme le prouve ce nouveau set perdu face à l’invité Stefan Koslov (6/1, 4/6, 6/4, 6/1), l’Italien a pu s’appuyer sur une première balle toujours aussi efficace (21 aces, 192km/h de moyenne). Une puissance dont il aura grandement besoin pour son troisième tour très attendu face à Carlos Alcaraz. Le quart de finaliste du dernier US Open a passé moins de deux heures sur le court contre Dusan Lajovic (6/2, 6/1, 7/5 en 1h56). Toujours animé d’une rage communicative, le protégé de Juan Carlos Ferrero n’est impressionné ni par l’enjeu, ni par ses adversaires. Préparez les pop-corn.

La nuit sourit à Zverev et Monfils

Joueur le mieux classé de la partie haute du tableau, Alexander Zverev a tranquillement composté son billet pour le troisième tour. Opposé ce mercredi à John Millman, le champion olympique a pu dérouler son tennis sans jamais être inquiété par le local de l’étape (6/4, 6/4, 6/0). Soutenu par son public, Millman a répondu au combat dans les deux premières manches avant d’être balayé par la puissance de l’Allemand dans le dernier set.

Une démonstration dans la nuit, c’est également ce qu’a livré Gaël Monfils. Le Français, tête de série n°17, semble être dans la forme de sa vie en ce début de saison. Vainqueur à Adélaïde du premier tournoi de l’année sans perdre le moindre set, il n’avait fait qu’une bouchée de Federico Coria au premier tour. Opposé au facétieux Alexander Bublik, il a de nouveau impressionné la galerie et les spectateurs, qui s’attendaient certainement à une rencontre plus accrochée. Extrêmement sérieux du premier au dernier coup de raquette, il a, comme à son habitude, fait le show et a naturellement adressé un grand sourire à son clan après sa balle de match.

"Je me sens bien, j’ai fait un match très solide. J’ai été percutant et j’ai très bien bougé. Il fallait être concentré, lui proposer un gros combat et l’obliger à se déplacer. Je devais être rigoureux et ne pas lui donner de l’espoir. Il est capable de tout et je devais lui montrer que j’étais un mur. Je m’attends désormais à un gros match contre Cristian Garin, il est mieux classé que moi et je vais devoir hausser mon niveau si je veux gagner " a-t-il confié au micro d’Eurosport.

9h14

Comme le temps déjà passé par Cristian Garin sur le court depuis le début de ce premier Grand Chelem de l’année ! Le Chilien, tombeur en cinq sets de Federico Bagnis puis de Pedro Martinez, espère parvenir à récupérer pour avoir une chance de gêner Gaël Monfils au troisième tour.

La surprise du jour : Mannarino s’offre Hurkacz

Ses variations, ses ralentissements de jeu et ses services extérieurs ont littéralement fait tourner Hubert Hurkacz en bourrique ! A 33 ans, Adrian Mannarino s’est probablement offert le plus beau succès de sa carrière en Grand Chelem en prenant le meilleur sur la tête de série n°10 (6/4, 6/2, 6/3). Bien incapable de trouver la solution face au Français, le demi-finaliste de Wimbledon s’est agacé et a commis beaucoup trop de fautes (40) en essayant de raccourcir les échanges.

Auteur de sublimes points, à l’image du rallye de 33 coups pour sauver une balle de break à 4-1 dans la dernière manche (il en a sauvé 9 sur 10 au total !), "Manna" était évidemment content de sa prestation. "J’ai fait un match plein de bout en bout, j’ai réussi à rester concentré et à garder un bon niveau de jeu quand ça s’est durci à la fin. C’était une rencontre compliquée mais j’ai cru en moi", a-t-il analysé au micro d’Eurosport. Pour faire mieux qu’un troisième tour – sa meilleure performance à Melbourne – Adrian Mannarino doit désormais prendre le meilleur sur Aslan Karatsev, tombeur de Mackenzie McDonald.

Une sortie de piste précoce donc pour Hurkacz qu’a également failli connaître Denis Shapovalov. Le Canadien, récent vainqueur de l’ATP Cup, a passé 4h25 sur le terrain contre Soonwoo Kwon (7/6(6), 6/7(3), 6/7(6), 7/5, 6/2). Un score teinté de jeux décisifs qu’il pourrait à nouveau connaître face à Reilly Opelka au prochain tour.

L’image du jour : Tan au bout de l’effort

Harmony Tan se souviendra forcément de son premier match sur un très grand court en Grand Chelem. Programmée sur la Margaret Court Arena contre Elina Svitolina, la Française a réalisé une belle partie, au point de pousser l’ancienne troisième mondiale à un set décisif. Mais une blessure au mollet gauche à 1-3 dans cette dernière manche a totalement bouleversé la physionomie de la rencontre. Volontaire et battante malgré l’incapacité de s’appuyer sur sa jambe, Tan a bien tenté de servir à la cuillère mais la douleur était trop intense. Les applaudissements nourris du public ont accompagné sa sortie du court en fauteuil roulant.

Egalement touché par des crampes, Corentin Moutet n’est pas passé loin d’une très belle performance face à Sebastian Korda. Le Français a servi pour le match dans la quatrième manche et a poussé son adversaire dans un super tie-break finalement perdu (3/6, 6/4, 6/7(2), 7/5, 7/6(6)). L’Américain va devoir récupérer de ce combat de 4h47 (!) avant d’affronter Pablo Carreño Busta.

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Le point du jour : Carreño Busta était (vraiment) partout

Dans un autre très gros match de la journée, PCB est donc venu à bout de Tallon Griekspoor après plus de 4h de jeu (6/3, 6/7(6), 7/6(3), 3/6, 6/4). Comme à son habitude, l’Espagnol a déployé une incroyable couverture de terrain, allant même finir les points dans la moitié adverse !