Rétro 2019 (IX): le jour où Bianca est devenue reine de l’US

ÉPISODE 9/10. Dix jours, dix joueurs ou joueuses, dix histoires. Retour sur la saison écoulée.

Serena Williams congratuling Bianca Andreescu at the net after the Canadian won the US Open 2019©Corinne Dubreuil/FFT
 - Myrtille Rambion

Programmée pour gagner. Pas par d’autres, non. Par elle et rien qu’elle. Confortée, bien sûr, un peu plus chaque jour par les différents entraîneurs qui l’ont formée et par ses parents, Nicu et Maria, si importants dans sa vie de championne.

Depuis qu’elle a remporté l’Orange Bowl, à 16 ans, Bianca Andreescu visualise de manière très précise et à répétition sa victoire en finale de l’US Open. D’ailleurs, elle se voit battre Serena Williams.

Bianca Andreescu smiling after she won the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Dans la zone


“Franchement, depuis ce jour-là
, confiera au soir du plus beau titre de sa vie jusque-là, la Canadienne de 19 ans, je l’ai visualisé pratiquement chaque jour. Que ce soit devenu réalité est juste complètement fou ! On dirait que ces visualisations fonctionnent très, très bien !“




7 septembre 2019. En ce milieu d’après-midi, Bianca Andreescu pénètre sur un court Arthur Ashe rempli à craquer. 23 700 spectateurs, prêts à rugir pour les deux gladiatrices qualifiées pour la finale du simple dames, certes, mais déjà préparés à voir, enfin, Serena Williams remporter, chez elle aux États-Unis, un 24e titre du Grand Chelem.

Son casque sur la tête, la musique à fond, elle semble impassible. Soit Bianca Andreescu ne prend pas la mesure de ce qui l’attend, soit elle est tellement “dans la zone“ que rien ne peut lui arriver.

Bianca Andreescu entering the Arthur Ashe Stadium ahead of the US Open 2019 final©Corinne Dubreuil/FFT

25 minutes plus tard


Cette fois, Serena ne craque pas. L’Américaine joue, mais elle est dépassée. La puissance de frappe intrépide de la Canadienne l’assomme. Et avec elle le public, sidéré par tant d’insolente réussite. 6/3, 5-1 et une première balle de match. Non convertie.

Le moment choisi pas Serena Williams pour faire tourner cette finale ? Sa remontée jusqu’à 5-5 y fait croire. Mais pas plus.

Car 25 minutes après avoir manqué une première occasion d’inscrire son nom au palmarès de l’US Open, Bianca Andreescu concrétise, à sa troisième opportunité.

Bianca Andreescu hitting a forheand during US Open 2019©Corinne Dubreuil/FFT

2020 encore mieux que 2019 ?


Elle gagne l’US Open. Elle devient la première Canadienne sacrée en simple en Grand Chelem. Comme si c’était normal. Mais en n’ayant pas totalement l’air d’y croire.

Cerise sur le gâteau d’une saison qui l’avait vu s’offrir au printemps, un peu à la surprise générale, un premier grand titre à Indian Wells.




“Bianca joue extrêmement bien sous pression
, a souligné Serena Williams, très fair play dans la défaite. À Indian Wells, elle avait très bien joué et ici, elle n'était clairement pas la favorite. Mais elle rentre sur le court et elle y va à fond pour faire ce qu'elle fait le mieux : elle se déplace bien, elle place des coups gagnants, elle joue avec un maximum d'intensité.“

Depuis sa démonstration new-yorkaise, Bianca Andreescu s'est fait discrète sur les courts. Elle a surtout pris le temps de profiter de sa notoriété et de digérer son titre.

Mais que l’on ne s’y trompe pas : elle l’a elle-même annoncé. Son année 2020 sera encore meilleure que 2019.