Ce match, il l’avait perdu. D’ailleurs, même le public le voulait. Sauf que Novak Djokovic ne lâche jamais. Ja-mais. Une première balle de match en faveur de Roger Federer. Puis une seconde. Sauvées, toutes les deux. Et la finale de Wimbledon qui tourne.
Rétro 2019 (VII) : quand Novak Djokovic a retourné Wimbledon
ÉPISODE 7/10. Dix jours, dix joueurs ou joueuses, dix histoires. Retour sur la saison écoulée.
Avec une bravoure indéniable, le Serbe a su faire le vide pour vivre chaque point dans l’instant présent. En dépit des 15 000 spectateurs du Centre Court, comme un seul homme derrière son adversaire. Ou peut-être grâce à eux finalement.
Car le Serbe n’est jamais plus fort que dans l’adversité. Lorsque, piqué dans son orgueil de champion, il doit se battre pour montrer qu’il est le meilleur.
*How* do you do this to save Championship point?#Wimbledon @Djokernole pic.twitter.com/cHPpqADVFG
— Wimbledon (@Wimbledon) July 14, 2019
Cinquième set irrespirable
Ce dimanche 14 juillet 2019, c’est précisément ce qu’il a fait. Pour finalement s’imposer au bout du bout d’un cinquième set irrespirable. Qui restera comme le premier de l’histoire à être allé jusqu’au tie-break, instauré cette année lorsque, à 12-12, aucun des deux protagonistes n’est encore parvenu à se détacher.
Après pratiquement cinq heures de combat, Novak Djokovic lance une attaque de revers a priori facile, à mi-court. Roger Federer la boise en coup droit. C’est fini.
Le Serbe s’impose 7/6 (5), 1/6, 7/6 (4), 4/6, 13/12 (3) en 4h57 très exactement et remporte ainsi un cinquième Wimbledon. Et un seizième titre du Grand Chelem.
A match for the ages…
— Wimbledon (@Wimbledon) July 14, 2019
The moment @DjokerNole retained his crown to become #Wimbledon champion for a fifth time after a historic men’s singles final#JoinTheStory pic.twitter.com/zDQlEBviMD
Occasion manquée ?
“Quand la foule crie “Roger“, j’entends “Novak“, a-t-il glissé ensuite, un rien provocateur. Ça peut paraître stupide, mais c’est ainsi. J’essaie de me convaincre que c’est ce qui se passe.“
Roger Federer, lui, n’a pas vécu de la même manière ce retournement de situation ; forcément. “J’ai juste le sentiment d’avoir raté une incroyable occasion, a confirmé le Suisse, visiblement touché, lors de la remise des prix. Je n’arrive pas à y croire…“
Mais quelques minutes plus tard en conférence de presse, il a ajouté : “Je suis plutôt fort quand il s’agit de passer à autre chose parce que je n’ai pas du tout envie de me sentir déprimé alors que c’était un match extraordinaire.“ De fait.
Seize titres du Grand Chelem
Quelques mois plus tard, en match de poules au Masters de Londres, Roger Federer a pris sa revanche, puisqu’il y a signé sa première victoire sur Novak Djokovic depuis 2015. Mais elle n’enlève rien au fait que, ce 14 juillet à Wimbledon, le Serbe s’est lui aussi relancé dans la course au record de titres en Grand Chelem.
Seize et l’intention de ne pas s’arrêter là.