Rétro 2019 (I) : Le jour où Naomi Osaka a gagné l’Open d’Australie

ÉPISODE 1/10. Dix jours, dix joueurs ou joueuses, dix histoires. Retour sur la saison écoulée.

©Corinne Dubreuil/FFT
 - Myrtille Rambion

La saison 2019 a été riche en émotions et en victoires. En matches incroyables, en confirmations comme en “premières“ prometteuses. 

Revivez avec nous dix histoires, dix moments et dix joueuses ou joueurs qui ont fait de 2019 une année inoubliable.

PREMIER ÉPISODE : le jour où Naomi Osaka a remporté l’Open d’Australie…

Ce samedi 29 janvier 2019, un sourire la parcourt. Fugacement, mais intensément. Le retour de Petra Kvitova vient de retomber hors des limites du terrain. Naomi Osaka est donc officiellement championne de l’Open d’Australie.

Après avoir laissé échapper trois premières balles de match dans le deuxième set. Après avoir été contrainte de disputer une troisième manche irrespirable. Après s’être battue contre elle-même, ses nerfs et des larmes de frustration.

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“Petra, tu es réellement extraordinaire"


Tout cela, face à une adversaire des plus valeureuses. Une combattante revenue de l’enfer après une terrible agression au couteau qui aurait pu la priver à tout jamais de l’usage plein de sa main gauche. Et par conséquent du tennis.

Un immense bravo à toi, Petra, lancera d’ailleurs quelques minutes plus tard Naomi Osaka au micro de la Rod Laver Arena. J’ai toujours eu envie de jouer contre toi. Tu as dû traverser tellement de choses… Tu es réellement extraordinaire“

Mais à cette minute précise donc, Naomi Osaka sourit. À la hauteur de sa joie, qui est immense. Du titre de n°1 mondiale qu’elle obtient par la même occasion ; un rêve qu'elle est en train de vivre éveillée. Mais en adéquation avec son caractère introverti en public. Le tout ne dure pas plus que quelques secondes : la Japonaise s’accroupit, savoure, ne cache pas son bonheur, puis se relève et se dirige vers le filet.

Une ultime victoire australienne scellée 7/6, 5/7, 6/4 et la voici en possession d’un second titre du Grand Chelem. Quelque cinq mois seulement après le premier. Quelle histoire d’ailleurs, ce premier titre majeur…

©Corinne Dubreuil/FFT

Quelques mois plus tôt à New York…


Souvenez-vous : Serena Williams, son idole qui a du mal -preuve qu’elle aussi est très humaine, quel que soit son statut d’icône- à gérer la pression du “24“ tant attendu et qui, pour le dire simplement, “pète un plomb“. Et Naomi Osaka qui a l’air de s’excuser sur la photo, aux bords des larmes, alors même qu’elle vient d’ouvrir son palmarès en Grand Chelem.

Sa réaction, sa dignité, sa capacité à gérer l’événement en dépit des circonstances et sa capacité à rebondir au majeur suivant : tout cela montre de quel bois Naomi Osaka est faite. De celui qui constitue les championnes.

Mais peut-être le retour de bâton est-il finalement advenu à retardement. Car avec ce titre à Melbourne, la star qu’elle était déjà, notamment au Japon, est désormais devenue superstar. Et la carapace s’est craquelée.

Le reste de la saison n’a pas été à la hauteur des nouvelles espérances mises en elle par ses propres soins et par les autres. Ce public, ces observateurs, ces gens, qui jugent même sans le vouloir et mettent encore plus de pression.

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Des couleurs retrouvées

À oublier : une séparation (d’avec son coach Sascha Bajin), une blessure qu’elle traîne durant les saisons sur terre battue et sur gazon et des défaites ternes.

Jusqu’à ce que Naomi Osaka retrouve de la couleur à New York. Où elle n’a certes pas réussi -comme beaucoup avant elles- à défendre avec succès son titre (défaite en huitièmes de finale contre Belinda Bencic) mais un moment de réel partage et d’émotions avec la jeune Coco Gauff qui a marqué les esprits.

La perdante, en pleurs, réconfortée avec sincérité par la gagnante du jour. Une image forte.

©Corinne Dubreuil/FFT

Réussir de grandes choses


Qui a peut-être aidé Naomi Osaka dans son processus de recentrage. Et lui a permis de vivre une fin de saison à la hauteur des premières semaines de 2019.

Un titre riche en émotions chez elle, à Osaka au Japon, puis un premier succès dans la catégorie “Premier Mandatory“, à Pékin, avant de réussir une belle série de victoires au Masters de Shenzhen, dont une sur… Petra Kvitova. Malheureusement stoppées par une blessure à l’épaule, mais sans commune mesure dans l’esprit avec ce qu’elle avait vécu au printemps.

Le sourire est revenu chez Naomi Osaka.

Et avec lui l’envie de poursuivre la quête du bonheur et des grandes choses sur le court.