Contre Diego Schwartzman, l'Espagnol a perdu une bataille sous la pluie. Mais il a finalement gagné la guerre... sous le soleil. Dominé dans le premier set par un "Peque" plus véloce que jamais, l'Espagnol a ensuite mis l'interruption et la nuit à profit pour remettre son jeu et ses idées en place et imposer sa loi (4/6 6/3 6/2 6/2).
Nadal : juste une petite égratignure
La nuit lui a porté conseil : "Rafa" a pris le dessus sur Diego Schwartzman ce jeudi (4/6 6/3 6/2 6/2).
Cela se précise de plus en plus : le ciel serait un fan de Rafael Nadal (n°1). Comme en finale à Rome il y a trois semaines contre Alexander Zverev, l'Espagnol a été tiré d'une mauvaise passe par les cordes qui sont tombées hier soir sur Paris. Mené 6/4 et breaké dans le deuxième (3-2) au moment de la première interruption, Nadal était comme méconnaissable jusque-là, régulièrement pris de vitesse par un Diego Schwartzman (n°11) dictant le jeu les deux pieds collés sur la ligne de fond. 20 "winners" pour l'Argentin contre 4 pour l'Espagnol dans ce premier acte... Bluffant !
Une coupure salvatrice
Il était alors l'heure de sortir quelques statistiques ahurissantes : ce premier set perdu était le premier lâché par Rafael Nadal à Roland-Garros depuis 3 ans. Et si l'Argentin devenait le troisième homme à battre "Rafa" à Paris, après Robin Söderling et Novak Djokovic ? La question s'est posée jusqu'à la reprise du match, une heure plus tard.
Si les deux hommes n'ont rejoué que quinze minutes avant l'interruption définitive, ce fut suffisant pour comprendre que la pause avait été profitable à l'Espagnol. Avait-il besoin de cet électrochoc pour retrouver son meilleur niveau ?
Avalant cul sec les trois seuls jeux joués durant ce quart d'heure de répit météorologique, Rafael Nadal, nettement plus autoritaire, semblait alors déterminé à punir son adversaire le plus violemment possible. A 18h45, le panneau de score indiquait 4/6 5-3 30-15 lorsque la bâche a été tirée pour de bon. L'Espagnol pouvait rentrer à l'hôtel un peu plus serein... et revenir s'entraîner énergiquement, les idées claires, le lendemain matin.
20 "winners" pour Schwartzman au premier set, 17 dans les trois suivants
Lorsque les deux hommes sont revenus sur le court Philippe-Chatrier ce jeudi à midi, sous un soleil bien généreux - ce qui est nettement plus favorable à son lift - la domination espagnole s'est davantage accentuée.
Un chiffre résume tout : sur les treize premiers points disputés, "Schwarzy" n'en a glané qu'un seul. Une miette ! Les points gagnants qui pleuvaient dans tous les sens dans le premier set sont devenus plus en rares : en additionnant ses coups gagnants dans les trois derniers sets (17), l'Argentin n'arrive même pas à son score du premier (20).
Ce ne fut certes pas une promenade de santé pour Nadal, en témoigne ce jeu de douze minutes nécessaire pour boucler le troisième set, mais le rapport de force a été fabuleusement renversé entre hier et aujourd'hui. Ce scénario rappelle évidemment celui de la finale du tournoi de Rome, lorsque Alexander Zverev était revenu tout endolori de la pause pluie alors qu'il menait 3 jeux à 1 dans le troisième set.
Comme Graf
Le ciel est peut-être avec Nadal ces derniers jours, mais encore faut-il savoir en profiter. Après tout, c'est peut-être le type de match dont il avait besoin avant d'entamer la dernière ligne droite qui pourrait le mener à un onzième sacre. Le voilà pour la onzième fois dans le dernier carré, zone dans laquelle il n'a jamais perdu à Paris. Sa série de sets gagnés consécutivement a été stoppée par Schwartzman, mais pas celle de ses victoires sur les courts de la Porte d'Auteuil : il a signé aujourd'hui son 84e succès, ce qui le place à égalité avec Steffi Graf, qui détenait seule ce record du nombre de matchs gagnés à Roland-Garros depuis près de 20 ans.