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La quatrième tentative en finale de Grand chelem sera-t-elle la bonne pour la n°1 mondiale ?
Elle trône tout en haut du classement WTA, joue sa troisième finale à Paris, a baladé Garbiñe Muguruza en demies... Pourtant, on hésiterait presque à placer Simona Halep comme favorite de la finale l'opposant ce samedi à Sloane Stephens. Presque. Au contraire de son adversaire, la Roumaine semble cultiver un vrai blocage lorsque se dresse la dernière marche d'un Majeur. Si aucune de ses défaites (contre Maria Sharapova et Jelena Ostapenko à Roland-Garros, contre Caroline Wozniacki à l'Open d'Australie) n'est infamante, les occasions manquées commencent à peser lourd. Mais les supporters roumains peuvent dormir tranquille ! Cette quatrième finale majeure de la n°1 mondiale est là pour prouver toute sa capacité de résilience.
Pour certains, c’est le type de défaite qui vous plonge dans les affres du doute durant des mois. Quel que soit le joueur, un échec en finale de Grand chelem suscite forcément une violente remise en question. Alors imaginez quand vous le vivez plusieurs fois... Dur, dur. Mais il paraît que ce qui ne tue pas rend plus fort et des grands noms du tennis ont vécu cette situation cauchemardesque : Ivan Lendl et Kim Clijsters (quatre premières finales majeures perdues), Andre Agassi, Goran Ivanisevic et Andy Murray (trois premières finales majeures perdues)... Tous ces champions ont trébuché, trébuché… avant de se relever et de réaliser leur rêve. Ivanisevic excepté, ils ont même ajouté d’autres "Chelems" à leur collection. So, why not Simona ?
Pourquoi les choses seraient-elles différentes pour cette finale ? Parce que Simona Halep a encore mûri, pardi ! "Je suis un peu différente, j'ai davantage d'expérience. Je relativise la situation", a observé la Roumaine. Bien que ses paroles sonnent comme un bel exercice de méthode Coué, la native de Constanta refuse toute pression. "C'est une possibilité de gagner un des tournois de mes rêves. Je ne sais pas ce qu'il va se passer, c'est un match normal." L'an passé, elle avait cédé face à la folie Jelena Ostapenko, qui mitraillait dans tous les sens. Mais ses adversaires en finale n'auront pas toutes la même réussite que la tornade lettonne.
"Peut-être que la quatrième fois, j’aurai de la chance…" En janvier, les yeux embués après sa nouvelle désillusion australienne, Simona Halep confiait qu’elle y croyait encore, à cette fameuse victoire en Majeur. Il ne faut donc pas compter sur la n°1 mondiale pour pleurer sur son sort. "C'est merveilleux d'avoir joué une autre finale au cours de ces 12 mois, à Melbourne. Je me sens bien, dans de bonnes dispositions. Et demain, j'ai bien l'intention de sourire sur le court", a-t-elle renchéri ce vendredi.
Chat échaudé craint l’eau froide. Confrontée à l'Américaine Sloane Stephens en finale, Simona Halep pourrait se reposer sur un face-à-face largement en sa faveur (5/2). La Roumaine n'est cependant pas du genre à s'enflammer. "C’est fantastique ce que Sloane réalise ces derniers mois. C'est une grande joueuse, elle est puissante. Je sais comment je dois jouer mais sur la terre battue, tout peut être différent. On ne sait jamais, chaque match est différent." Oui oui, vous ne rêvez pas : cela ressemble bel et bien à de la langue de bois !
Andy Murray avait Ivan Lendl, Simona Halep a Darren Cahill. L'Australien est un cool guy, qui apporte sérénité et confiance à sa protégée. "Je communique sans cesse mentalement avec Darren, parce que je connais ses conseils, on se connaît depuis longtemps", avait déclaré Halep en début de tournoi. "Il est très détendu, très relax, ouvert. Il essaye de m'aider à mieux me comprendre et à mieux gérer mes émotions." Et de finir sur un bel hommage : "A mon avis, c'est lui qui m'a permis d'être n°1 mondiale". Bientôt, elle pourra peut-être ajouter : "Et de m'offrir un premier Majeur".