A lire aussi
Stephens et Keys, pourquoi ce déclic ?
Malgré son triomphe lors du dernier US Open, l’Américaine gagne encore à être connue.
Sloane Stephens, 10e mondiale, va jouer sa première finale à Roland-Garros, contre Simona Halep. Malgré son triomphe lors du dernier US Open, l’Américaine n’est pas encore une superstar en France. Il y a pourtant beaucoup de choses à dire... Présentation.
Chez les Stephens, le sport est une histoire de famille. La mère, Sybil Smith, est plutôt branchée bassins aquatiques. Excellente nageuse, elle s'est notamment illustrée en 100m dos dans le très relevé championnat universitaire américain (NCAA). Le père, John, a joué en NFL six saisons, entre 1988 et 1993, pour les New England Patriots, les Green Bay Packers, les Atlanta Falcons et les Kansas City Chiefs. Nommé "Offensive rookie of the year" en 1988, il a trouvé la mort en 2009 dans un accident de la route.
De son côté, la petite Sloane a commencé le tennis à neuf ans et elle est très vite devenue une pépite. Dès ses 19 ans, elle se hisse en demi-finales de l'Open d'Australie en battant au passage Serena Williams. Le feu des projecteurs est aveuglant, la jeune fille met du temps à confirmer, d'autant qu'une fracture au pied gauche la contraint à l'opération. Eloignée des courts entre les JO 2016 et Wimbledon 2017, elle reprend la compétition à la 957e place mondiale l'été dernier…. Avant de tout emporter sur son passage à l’US Open.
C’est une statistique presque invraisemblable : il faut remonter à 2010 et au relativement anonyme tournoi "25000$" de Caserte pour trouver trace d’une finale perdue par Sloane Stephens. "Madame 100 %" sur le circuit WTA (6 finales, 6 titres sur le circuit principal) est une joueuse qui n’aime rien tant que l'ivresse des grands rendez-vous. Inversement, elle connaît aussi d’improbables trous d’air lors des premiers tours. Cette année, elle a d’ailleurs été éliminée quatre fois dès son entrée en lice...
Stephens a connu un gros coup de blues en début de "Roland". La raison ? "Häagens-Dazs sur les Champs-Elysées a fermé et j'en suis très triste, a-t-elle déploré. Bon, j'ai trouvé un autre magasin dans une galerie marchande de l'autre côté de la rue." Volontiers décontractée, la joueuse n’hésite pas à parler de sa vie de tous les jours en conférence de presse. "Cette année, c'est la première fois que je suis allée au Louvre, j'ai vu la Joconde. Je ne suis pas toujours très présentable, je porte beaucoup de sweat-shirts, j'en ai quatre gris et je tourne. J’ai l’air de quelqu'un d'un peu fou, donc personne ne s'approche."
L’étonnante trajectoire de Sloane Stephens doit beaucoup à un homme : Kamau Murray. Un coach atypique, parfois exubérant, qui vit à 100 % les matchs de sa protégée. Avant Stephens, il n’avait entraîné qu’une seule joueuse pro (Taylor Townsend). Plus que les victoires en Grand chelem, c’est désormais son centre de formation bâti dans le sud de Chicago, où il passé sa jeunesse, qui lui tient à cœur. "Transformer les jeunes en adultes de qualité, c'est devenu une passion pour moi", a-t-il admis.
Qui a dit que les Américaines n’aimaient pas la terre battue ? Pas la Floridienne en tous cas. En bonne représentante du pays à la bannière étoilée, elle gagne surtout sur dur, mais sait aussi jouer sur terre. "J'aime bien jouer ici, j'aime bien la terre", a-t-elle laconiquement reconnu. Son tout premier titre pro, un ITF 50000 en Italie en 2011, fut d'ailleurs conquis sur ocre. Plus récemment, elle a aussi triomphé sur le har-tru américain de Charleston et, à Roland-Garros, elle a joué quatre huitièmes de finale consécutifs entre 2012 et 2015.
La scène se déroule à New York, le 9 septembre 2017. A la surprise générale, Sloane Stephens vient de remporter le tournoi face à son amie Madison Keys. Devant les caméras du monde entier, on lui remet le chèque réservé à la championne... Réaction médusée : "Quoi ? Oh mon Dieu !" Plus tard, en conférence de presse, elle en rigolera encore : "Vous avez vu ce chèque, évidemment que j’ai envie de gagner d’autres Grands chelems ! Si ça ne vous donne pas l’envie de jouer au tennis, je ne sais pas ce qui le fera !"
Sloane Stephens's reaction to her $3.7 million prize money has to be one of our favourite pics of this year's #USOpen!
— Tennis Is Number 1 (@tennisnumber1) September 10, 2017
(📷#Repost @usopen) pic.twitter.com/mrTfRHvTDe