Stephens-Keys, les inséparables

Sloane Stephens et Madison Keys vont disputer leur premier quart à "Roland". Tout les rapproche.

Madison Keys Sloane Stephens Americans in Paris / Américaines à Paris.
 - Alexandre Coiquil

Sloane Stephens et Madison Keys, les sœurs jumelles. Dernières rescapées américaines du tournoi, les 10e et 13e joueuses mondiales vont tenter d’accrocher le dernier carré de Roland-Garros pour la première fois de leur carrière. Des succès face à Daria Kasatkina (Stephens) et Yulia Putintseva (Keys) mardi leur permettraient également de se retrouver en demies. Stephens contre Keys, ce serait une belle affiche, mais surtout un beau clin d’œil.

Très amies dans la vie, les deux joueuses multiplient les points communs depuis une décennie : enfance passée en Floride, statut de grand espoir du tennis américain, jeu de fond de court puissant. Il y a également eu les blessures (fracture de fatigue au scaphoïde pour Stephens en 2016 et 2017, opérations au poignet gauche pour Keys en 2017), la première finale dans un tournoi du Grand chelem vécue ensemble lors du dernier US Open (sacre pour Stephens) et enfin ce parcours commun sur la terre battue de Roland-Garros.

La Porte d’Auteuil était en effet le dernier bastion résistant aux deux Étasuniennes, qui pourront se targuer, à 25 et 23 ans, d’avoir joué un quart de finale dans les quatre Majeurs. Autre clin d’œil, cette fois à leurs aînées : les sœurs Williams sont les seules autres Américaines en activité à en avoir fait de même.

Stephens, une régularité parisienne récompensée

Si les résultats de Stephens sur terre n’ont rien d’infamant - la joueuse de Fort Lauderdale a joué quatre huitièmes de finale consécutifs à Paris de 2012 et 2015, et s'est imposée à Charleston en 2016 – son récent statut de championne du Grand chelem fait naître de nouvelles exigences. Sa palette technique plus complète a parfaitement trouvé l'équilibre avec sa puissance en fond de court.

"J’ai toujours bien joué ici, considère t-elle. Je n’ai jamais connu une mauvaise année. J’ai perdu contre de très bonnes joueuses. Peut-être que je garde le meilleur pour la fin ? (rires). Cette saison sur terre battue, je n’ai pas fait de vagues mais j’ai eu un niveau régulier. J'aurais aimé avoir de meilleurs résultats avant d’arriver à Roland (huitièmes à Madrid et Rome, ndlr), mais je pense que cela a été à l'origine de mon parcours. Mais être en quarts à Roland-Garros, c’est un événement majeur pour moi."

Keys a trouvé l'équilibre

Pour Madison Keys, les choses ont été plus difficiles sur terre. Jamais titrée sur la surface (finaliste à Rome en 2016 tout de même), elle n’avait, elle, disputé qu’un seul seizième de finale à Roland-Garros en 2016. Pas de doute, elle est plus à l'aise sur surfaces rapides, où son punch s'avère plus dévastateur.

Une problématique que connaît bien sa coach, l'ancienne championne Lindsay Davenport. Et pour l'ancienne demi-finaliste du tournoi (1998), le constat d’impuissance de sa protégée sur la surface est d'ailleurs à relativiser. Le plus important, c'est la tête. "Ce n’est pas le premier tournoi sur terre battue où elle se sent bien. Il y a toujours un match où elle se sentira moins bien, il faudra voir si elle va complètement se planter ou réussir à surpasser ce mauvais jour."

Plus en contrôle au niveau technique qu'auparavant, Madison Keys, qui n'a pas concédé un seul set, vit un tournoi dans une bulle très positive. "Même si ce n’est pas ma surface favorite, je me sens clairement plus à l’aise dessus, en particulier cette année, a soutenu la 13e mondiale. J’ai réussi à trouver l’équilibre entre la patience et la mise en place de mon jeu." Les conditions climatiques de ce début de quinzaine, globalement très sèches, ont achevé d'aider "Maddy" à s'exprimer sur ocre.