Muguruza / Halep, le yin et le yang

Tout les oppose. L'enjeu d'une place en finale de Roland-Garros les réunit.

Duel Muguruza Halep.
 - Emmanuel Bringuier

Tout les oppose et pourtant, le destin les réunit. Simona Halep et Garbiñe Muguruza vont se rencontrer en demi-finales de Roland-Garros jeudi. Un duel de prestige entre les n°1 et n°3 mondiales mais surtout, une affiche à double enjeu : un ticket pour la finale bien sûr, mais aussi la place de n°1 mondiale. Si l’Espagnole s’impose, elle détrônera en effet la Roumaine.

Attaque ou défense ?

Avec son gabarit poids léger (1,68m pour 60kg), Simona Halep est un métronome, la régularité sa valeur cardinale. La Roumaine est l'archétype de la joueuse "baromètre" : pas beaucoup de points gagnants mais encore moins de fautes directes, une capacité à quadriller son terrain rarement prise en défaut... Bref, avec Simona Halep, la parole est à la défense (et à la contre-attaque) et un point se gagne de haute lutte.

Garbiñe Muguruza présente le profil inverse. Extrêmement athlétique (1,82m, 73kg), l'Espagnole pratique un tennis agressif, où les frappes de temporisation sont proscrites. Il s'agit de faire la différence tout de suite. Forcément, un tel jeu risque-tout n'est pas exempt de déchet...

Des victoires... mais pas les mêmes

C’est sans doute une conséquence de leur style de jeu, mais les deux joueuses ne "construisent" pas leur classement de la même manière. La Roumaine va très loin dans les tournois (souvent), atteint la finale (régulièrement) mais gagne... rarement. En tout cas, dans les compétitions les plus importantes. Un instantané cruel nous apprend ainsi que sur ses 7 finales de grands tournois (Grands chelems ou Premier) depuis un an, la native de Constanta en a gagné... une seule.

Mais ces 7 finales en l'espace d'un an, encore faut-il les atteindre. Dans ce même laps de temps, Garbiñe Muguruza n'en a ainsi disputé que trois... mais gagné deux, dont Wimbledon en 2017. L'Espagnole peut connaître des défaites précoces et des périodes de disette marquantes, mais quand son jeu se met en place dans les derniers tours, elle devient très difficile à arrêter.

La personnalité

Là encore, on oscille entre le jour et la nuit. Avec Serena Williams, "Mugu" est LA star du circuit féminin, souvent pétillante, parfois... caractérielle. Très active sur les réseaux sociaux, la lauréate de Roland-Garros 2016 est aussi la tête de gondole de nombreux sponsors. Tout le contraire d’une Simona Halep qui préfère l’ombre d’une vie bien rangée à la lumière des projecteurs et qui a longtemps cultivé l'image d'une fille discrète, voire renfrognée.



Une forme de championne

On se rapproche d'une similitude ! A Paris, les deux joueuses semblent toutes les deux fortes. Voire très fortes. Muguruza - toujours plus prompte à se faire remarquer... - n'a concédé aucune manche et a infligé une jolie correction à Maria Sharapova en à peine plus d'une heure mercredi (6/2 6/1). Un brin moins fringante, Halep a perdu deux sets avant sa demie, mais n'a jamais semblé dépassée par les événements. Mais ça, c'était avant de rencontrer le bolide Muguruza lancé à toute vitesse... Le face-à-face entre les deux joueuses ? Nettement à l’avantage de l’Espagnole : 4 à 1. Toutefois, la seule victoire de la Roumaine a été acquise lors de leur unique confrontation sur terre battue. Différentes, toujours...