Pourtant marquée par l’absence de certains grands noms, cette réjouissante édition 2021 de l’US Open permet d’assister à l’éclosion de jeunes au talent fou, à l’image de la surprenante et insouciante Leylah Fernandez.
Leylah Fernandez poursuit son US Open de rêve
A 19 ans seulement, Leylah Fernandez disputera les demi-finales de l’US Open après sa victoire sur Elina Svitolina.
Un impressionnant tableau de chasse
Les superlatifs vont commencer à manquer au moment d’évoquer l’US Open de Leylah Fernandez. La Canadienne – qui a fêté ses 19 printemps ce lundi – avait déjà subjugué la planète tennis en s’offrant la plus belle victoire de sa carrière face à la tenante du titre Naomi Osaka. Un succès de prestige, loin d’être un hasard au vu de sa nouvelle impressionnante remontée contre Angélique Kerber en huitièmes de finale. Mais alors que dire de son intense combat face à Elina Svitolina, tête de série n°5 et prétendante sérieuse au statut de nouvelle reine de New York ?
Contrairement aux précédentes échéances, la native de Montréal a réalisé une meilleure entrée en matière dans ce quart de finale, en breakant à 4/2 et en tenant sa mise en jeu jusqu’au gain de la première manche. Comme à son habitude, elle a compensé son manque de puissance en prenant la balle tôt, afin de diminuer fortement la marge de manœuvre adverse.
Une stratégie payante mais également usante, d’autant qu’elle a déjà disputé plusieurs matchs marathons depuis le début de la compétition. Une aubaine pour l’expérimentée Svitolina, qui ne s’est pas fait prier pour revenir dans la partie et faire basculer le court Arthur Ashe dans une nouvelle journée de folie. "Le match d'aujourd'hui était certainement l'un des plus difficiles, non seulement au niveau tennis, mais aussi sur le plan mental et émotionnel. Svitolina est une grande joueuse, une grande combattante. Je suis contente d'avoir pu me battre dans le premier set. Dans le deuxième set, elle a haussé son niveau et j'ai malheureusement commis quelques erreurs à des moments clés" a-t-elle expliqué.
Comme dans un rêve
Seulement, rien ne semble perturber la 73ème joueuse mondiale. L’égalisation de l’Ukrainienne est balayée par un nouveau break rapide. Elle passe outre la pression et la fatigue. Les cris de rage de Svitolina qui s’accroche et revient pour s’offrir un tie-break décisif n’y changeront rien. Comme en mission, dotée d’une confiance plutôt rare à un âge si précoce, Leylah Fernandez conclut une nouvelle performance de très haut niveau en 2h24 (6/3, 3/6, 7/6(5)). De quoi enfin tomber à genoux et laisser éclater sa joie, devant un public totalement acquis à sa cause.
La championne de Roland-Garros juniors 2019 a donc déjà d’ores et déjà battu trois têtes de série dans cet US Open. Un scénario magnifique qui ressemble à s’y méprendre à ses rêves d’enfants : "Quand j’étais plus jeune, je m’imaginais jouer contre mon exemple, Justine Henin. Je me voyais aussi jouer contre Serena et Venus ou ces dernières années contre Osaka dans un grand tournoi. Je me suis toujours vu dans un grand stade plein, simplement en m’amusant sur le court". Sa prophétie déjà réalisée, il ne lui reste plus qu’à la rendre encore plus belle. Elle a désormais rendez-vous avec Aryna Sabalenka pour une superbe opposition de style.
Sabalenka remet ça
Demi-finaliste à Wimbledon, la numéro 2 mondiale s’est qualifiée sans trembler pour le dernier carré new-yorkais. Opposée à Barbora Krejcikova, elle a très rapidement pris les commandes d’une partie un peu terne pour ne plus jamais les rendre (6/1, 6/4 en 1h26). Moins mobile qu’à l’accoutumée mais toujours aussi puissante et en réussite derrière sa première balle, elle n’a laissé aucun espoir à la gagnante de Roland-Garros, visiblement diminuée physiquement et bien trop imprécise pour bousculer une joueuse qui n’a plus douté depuis un premier tour piège face à Stojanovic.
Si son manque de performance lors des levées du Grand Chelem pouvait interroger par le passé, la Biélorusse a remis les pendules à l’heure cette année. Favorite logique du tournoi au vu de son classement et de ses quatre dernières démonstrations, nul doute qu’elle saura se méfier du danger représenté par Leylah Fernandez. "Elle joue bien, elle bouge bien et elle n’a rien à perdre. C’est une grande joueuse, elle se bat sur chaque point. Le public est là et la soutient bruyamment. J’ai vraiment hâte de disputer ce match" a-t-elle confié.
Montréal également à l’honneur chez les hommes
Très attendu, le combat de la jeunesse entre Félix Auger-Aliassime et Carlos Alcaraz n’a pas totalement eu lieu. La faute au physique de l’Espagnol, qui a dit stop au début de la deuxième manche. Mené d’un set et un break (6/3, 3/1), il a préféré ne pas forcer sur un adducteur droit qui le faisait déjà souffrir avant la rencontre. Un abandon qui n’enlève évidemment rien à son tournoi exceptionnel. "Ce tournoi m’a fait énormément grandir. J’ai joué un super tennis et je suis heureux d’avoir disputé mon premier quart en Grand Chelem. C’est une super expérience pour la suite" a-t-il expliqué en conférence de presse malgré sa déception.
De son côté, FAA franchit une nouvelle étape de sa carrière en intégrant pour la première fois le dernier carré d’un Majeur. A 21 ans seulement (plus jeune demi-finaliste de l’US Open depuis un certain Juan Martin Del Potro en 2009) et alors que certains le voyaient stagner dangereusement, le Canadien vit un été presque parfait. Quart de finaliste à Wimbledon après une victoire fondatrice sur Alexander Zverev, il va désormais devoir se frotter à ce qui se fait de mieux sur dur.
Car si Daniil Medvedev a enfin lâché un set à Flushing Meadows contre Botic Van de Zandschulp, il est évidemment au rendez-vous du dernier carré. Ultra-dominateur dans les deux premières manches, il a peut-être été légèrement déstabilisé par le réveil du Néerlandais dans le troisième set avant de se reprendre et de conclure (6/3, 6/0, 4/6, 7/5). Une alerte qui pourrait lui servir avant d’aborder la dernière ligne droite de cette édition 2021.