Carlos Alcaraz. Ce nom vous est sûrement déjà familier si vous suivez le circuit régulièrement. Sinon, retenez-le bien ! Annoncé depuis des années comme la future star du tennis espagnol, et même mondial, Carlos Alcaraz, 18 ans, franchit régulièrement tous les paliers vers le sommet de la hiérarchie mais il a crevé l'écran face à Stefanos Tsitsipas, qu'il a battu en cinq sets au troisième tour de l'US Open.
Alcaraz et Fernandez, du rêve à la réalité
Avec Carlos Alcaraz, vainqueur face à Stefanos Tsitsipas et Leylah Fernandez, tombeuse de Naomi Osaka quelques heures après, les "teenagers" ont frappé un grand coup à New York vendredi.
Trajectoire ascendante
Né le 5 mai 2003 à Murcie en Espagne, il a disputé ses premiers matchs sur le circuit professionnel en 2018 (à 15 ans). Depuis, il ne cesse de progresser. 492e fin 2019 puis 141e fin 2020 après une saison marquée par 3 titres (et une finale) en challengers, il pointe déjà à la 55e place mondiale cette semaine (il avait atteint son meilleur classement, 54e, juste avant l’US Open) et devrait encore monter au classement ces prochaines semaines.
Une progression qu’il doit à ses très bons résultats ces derniers mois. Issu des qualifications, il avait débuté l’année par un deuxième tour à l’Open d’Australie, avant de récidiver à Roland-Garros, seulement stoppé au troisième tour. Quelques semaines plus tard, il décrochait son premier titre sur la terre battue d’Umag en Croatie avant d’atteindre les demi-finales à Winston-Salem juste avant l’US Open.
Mais c’est bien à New-York que le jeune Espagnol a signé la plus belle victoire de sa carrière à ce jour. Opposé au Grec Stefanos Tsitsipas, n°3 mondial et finaliste à Roland-Garros, le protégé de Juan-Carlos Ferrero a démontré toute l’étendue de son talent mais aussi (et surtout) une très grande force de caractère. Celle-là même qui lui a permis de revenir au score dans le troisième set alors qu’il était mené 5-2…
Combatif et agressif il a toujours cherché à faire le jeu face à un adversaire pourtant enclin lui-même à dicter les échanges. De quoi embarquer le public du court Arthur Ashe qui a très vite choisi son camp.
Finalement passé devant deux sets à un après avoir arraché la troisième manche au tie-break, Carlos Alcaraz n’a pas paniqué non plus quand le n°3 mondial lui a infligé un sévère 6/0 dans la quatrième manche.
"J’ai cru atteindre mes limites physiques à la fin du troisième set. Stefanos a très bien débuté le quatrième. Il m’a breaké dès le deuxième jeu… Je crois que je pensais déjà au cinquième, a commenté l’Espagnol à l’issue de la rencontre. Il a très très bien joué dans les quatre premiers sets et dans le début du cinquième je me suis dit qu’il fallait que je sois très agressif, que je joue mon meilleur tennis. C’était vraiment très dur…"
Vainqueur 6-3, 4-6, 7-6, 0-6, 7-6 après 4h07 de combat, Carlos Alcaraz n’en revenait pas d’avoir battu le premier top 10 de sa carrière. "Je ne trouve pas les mots pour expliquer ce que je ressens maintenant. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé sur le court. Je n’arrive pas à croire que j’ai battu Stefanos Tsitsipas dans un match épique. Pour moi c’est un rêve devenu réalité."
Qualifié pour son premier huitième de finale en Grand Chelem (où il affrontera Peter Gojowczyk), celui que la presse espagnole présente depuis longtemps comme "le nouveau Rafa" (avec lequel il s’est déjà souvent entraîné) préfère pourtant comparer son jeu à celui de Roger Federer : "Je ne cherche à copier personne, je joue juste mon jeu, a-t-il expliqué en conférence de presse. Mais si je devais citer un joueur dont le jeu se rapproche du mien je dirais Federer. Comme lui, j’essaie d’être agressif en permanence. Avec le coup droit et avec le revers et je pense que je dois m’améliorer au service."
Plus jeune joueur à atteindre la deuxième semaine en Grand Chelem depuis Andrei Medvedev (Roland-Garros 1992), et le plus précoce à New York depuis Michael Chang et Pete Sampras en 1989, Carlos Alcaraz marche sur les traces des plus grands et si rien ne permet de préjuger de l’avenir, son talent et sa maturité physique et mentale autorisent à rêver à de belles années à venir pour lui...et le tennis.
Leylah Fernandez, confiance et ambition
Elle aussi s’affirme semaine après semaine comme l’étoile montante du tennis mondial. Championne de Roland-Garros juniors en 2019 , la gauchère canadienne qui fêtera ses 19 ans lundi, a signé la plus belle victoire de sa carrière en faisant tomber la tenante du titre Naomi Osaka sur le court Arthur Ashe vendredi soir à New York (5-7, 7-6, 6-4).
Face à la Japonaise, n°3 mondiale et véritable icône dans le monde du tennis, mais pas seulement, Leylah ne s’est pas laissée dépasser par l’événement. "Naomi est une personne et une joueuse incroyable. Elle a fait tellement de choses sur le circuit. La regarder et apprendre d’elle m’a aidé à devenir celle que je suis aujourd’hui. Elle est un exemple pour n’importe qui sur le circuit et pour toutes les petites filles dans le monde. Je suis contente d’avoir eu l’opportunité de l’affronter et de montrer à tous que je suis aussi capable de rivaliser avec les meilleures joueuses.
Cette victoire me donne énormément de confiance. Ça montre que mon jeu s’améliore. Je suis ravie d’avoir été capable de montrer que mon tennis et tout le travail que je fais porte ses fruits."
Finaliste à Acapulco en 2020, la Canadienne, installée en Floride avec sa famille a remporté son premier titre WTA cette saison à Monterrey et avait déjà signé quelques jolies performances à l’image de sa victoire sur Belinda Bencic, alors n°5 mondiale, en Billie Jean King Cup en 2020, mais ce succès face à Naomi Osaka, au terme d’un match accroché qu’elle a conclu sur un jeu de service blanc l’a propulsée sur le devant de la scène.
Aucune limite
Pas impressionnée, la dernière pépite en date du tennis canadien, voit déjà beaucoup plus loin. "Depuis toute petite je sais au fond de moi que je suis capable de battre n’importe qui. N’importe quel adversaire. Même dans d’autres sports, j’étais toujours aussi compétitrice, je me disais que j’allais gagner. Je pensais que j’allais gagner contre mon père au foot par exemple, même si c’est presque impossible. J’ai toujours eu cette conviction. Et j’essaie de m’en servir à chaque match." Sa prochaine adversaire, Angelique Kerber, tête de série n°16, sait à quoi s’en tenir !