Le retour d’une championne qui bat les meilleures joueuses du monde, une série de victoires brillamment poursuivie par un ancien n°1 mondial et un scénario renversant pour s’offrir une belle revanche : focus sur les succès de Barbora Krejcikova, Daniil Medvedev et Cameron Norrie à Dubaï, Doha et Rio !
Semaine de rêve pour Krejcikova, Medvedev sur sa lancée
Retour sur une nouvelle très belle moisson de titres sur les circuits WTA et ATP
Krejcikova, un parcours historique
Quelle semaine pour Barbora Krejcikova ! La Tchèque a vécu un rêve éveillé au WTA 1000 de Dubaï pour glaner le 6e titre de sa carrière en simple, le plus prestigieux depuis son sacre lors de l’édition 2021 de Roland-Garros. Au cours de son épopée, elle a notamment battu les trois premières mondiales, devenant la cinquième joueuse de l’histoire à réussir un tel exploit après Steffi Graf (Roland-Garros 1999), Serena Williams (Miami 2002), Venus Williams (Masters 2008) et Aryna Sabalenka (Masters 2022).
"C’est un privilège immense, a-t-elle concédé en conférence de presse. Je ne fais pas forcément attention à ces choses-là, j’essaie de me concentrer sur le tennis et mes performances. Mais évidemment c’est une grande réussite et je pense que ça va me donner beaucoup de confiance, je peux battre les meilleures".
Mais au-delà de ce prestigieux tableau de chasse, c’est surtout la manière qui a subjugué les observateurs : "C’est incroyable, je pense que j’ai joué mon meilleur tennis cette semaine. Je suis vraiment heureuse de la manière dont j’ai joué et d’avoir pu gérer la tension et profiter de tout ce qui s’est passé sur le court".
Au bord du gouffre dès le deuxième tour face à Daria Kasatkina, elle a sauvé quatre balles de match avant d’étriller Petra Kvitova en huitièmes (6/3, 6/2). "J’ai failli perdre ce match et ça m’a donné confiance, a-t-elle poursuivi. Je pense qu’à partir de là, j’ai mieux joué à chacun de mes matchs". De quoi s’offrir un premier rendez-vous prestigieux et une incroyable remontada contre la championne de l'Open d'Australie Aryna Sabalenka (n°2 mondiale) qui menait pourtant 6/0, 3-1 avant de subir le tennis puissant et offensif de son adversaire. Un mode rouleau-compresseur de nouveau activé en demi-finale pour empocher le troisième set sans perdre le moindre jeu face à la numéro 3 mondiale Jessica Pegula (6/1, 5/7, 6/0).
Mais un plus grand défi l’attendait encore en finale où elle retrouvait une Iga Swiatek sur un nuage depuis son titre à Doha acquis en ne perdant que cinq petits jeux. En démonstration toute la semaine, la numéro un mondiale s’est qualifiée pour ce prestigieux rendez-vous en ne lâchant que neuf jeux, une première dans un tournoi de cette importance. Mais comme à Ostrava en octobre dernier, la Tchèque a eu le dernier mot. Mobile et agressive en retour, elle est parvenue à prendre le service de la reine du circuit à cinq reprises, pour s’imposer assez aisément en 1h31 (6/4, 6/2).
Un sixième succès en sept finales qui lui permet de se replacer à la 16e place mondiale, après une année 2022 plus sombre durant laquelle les blessures – dont une au coude – l’ont éloignée des terrains et de son meilleur niveau. Une période désormais bien révolue : Barbora Krejcikova est pleinement de retour et fera partie des favorites à Indian Wells et Miami dans les prochaines semaines.
Medvedev ne s’arrête plus
Titré avec la manière à Rotterdam la semaine passée, Daniil Medvedev a pleinement validé son retour au premier plan en s’emparant du trophée à Doha. Déjà solide face à Félix Auger-Aliassime dans le dernier carré, le désormais 7e joueur mondial a disposé d’Andy Murray en finale (6/4, 6/4 en 1h46).
Une affiche très alléchante sur le papier au vu de l’incroyable semaine du Britannique au Qatar. Tout aussi héroïque qu’à Melbourne, Sir Andy a une nouvelle fois marqué les esprits en éliminant Alexander Zverev en huitièmes et en sauvant trois balles de matchs contre Lorenzo Sonego et cinq face à Jiri Lehecka lors de sa demie ! Un parcours magnifique aux allures de marathon (quatre rencontres en trois sets) qui l’a malheureusement empêché d’être en pleine possession de ses moyens ce dimanche. "J’ai vécu une semaine magnifique, a-t-il analysé après la rencontre. Evidemment, elle ne s’est pas terminée comme je l’espérais mais j’ai joué des matchs incroyables et je repars avec beaucoup de souvenirs. C’était fantastique de rejouer une finale ici".
Breaké à chaque début de manche, le roi des come-backs spectaculaires n’a jamais réussi à faire douter le protégé de Gilles Cervara, malgré un retour à 3-3 dans le deuxième set. Très solide en fond de court et de nouveau en pleine confiance, le vainqueur de l’US Open 2021 vient d’enchaîner neuf succès consécutifs et deux titres avant de se rendre à Dubaï cette semaine. "Il y avait du vent et nous avons tous les deux eu du mal à trouver notre rythme, a concédé le vainqueur. C’était un gros combat et je suis heureux d’avoir gagné […] J’ai réussi à entrer dans une bonne dynamique à Rotterdam et j’ai très bien joué ici. Je sers mieux, je bouge mieux et maintenant la question est de savoir si je peux continuer. Je vais essayer aussi longtemps que je peux !".
Norrie prend sa revanche
Un air de déjà-vu flottait à Rio ce dimanche où Carlos Alcaraz et Cameron Norrie avaient de nouveau rendez-vous en finale. Solide vainqueur en deux sets à Buenos Aires, le n°2 mondial a cette fois subi la loi du Britannique (5/7, 6/4, 7/5). Et pourtant, rien ne laissait présager un tel scénario malgré une inconstance relative et une difficulté rare à boucler des échanges à sa portée. Mais alors qu’il menait 7/5, 3-0 et 0-30 sur le service adverse, "Carlitos" n’est pas parvenu à porter le coup de grâce, laissant son vis-à-vis réussir un incroyable renversement de situation.
Surtout, le Murcien a été manipulé au niveau de la cuisse droite et manquait de mobilité, ce qui a sans doute poussé Norrie à croire en ses chances. S’en est suivi un troisième acte complètement indécis et finalement conclu sur la deuxième balle de titre du demi-finaliste du dernier Wimbledon.
Un succès arraché après 2h41 de combat synonyme de cinquième titre en carrière pour celui qui s’était incliné au même stade à Auckland et donc Buenos Aires plus tôt cette saison. "C’est une victoire très spéciale, surtout que j’avais déjà perdu deux finales en 2023, a-t-il confié. Avec un set, un break de retard et 0-30 sur mon service, j’avais l’impression que c’était terminé et finalement j’ai réussi à renverser la situation donc c’était une bonne journée !".
Pour Alcaraz, cette défaite est un coup d’arrêt après huit victoires consécutives pour son retour à la compétition. Contraint de renoncer à l’Open d’Australie à cause d’une blessure à la cuisse droite, il a ressenti une gêne au même muscle ce week-end et ne sait pas encore s’il pourra s’aligner à Acapulco cette semaine.
Giorgi et Hurkacz se distinguent aussi
A Merida, Camila Giorgi a renoué avec le succès en prenant le meilleur sur la qualifiée Rebeca Peterson en trois manches (7/6(3), 1/6, 6/2) et ce malgré un break de retard dans le set décisif. C’est le quatrième titre de la carrière de l’Italienne, le premier depuis sa formidable épopée au WTA 1000 de Montréal en 2021.
Enfin, malgré une armada française en réussite du côté de Marseille à l’image de la demi-finale 100% Bleue remportée par Benjamin Bonzi face au surprenant Arthur Fils, Hubert Hurkacz a su tirer son épingle du jeu pour remporter son sixième titre. Très efficace au service (19 aces et 93% de points marqués derrière sa première), il a fait la course en tête avant de faire preuve de sang-froid pour effacer les trois balles de set du joueur du Stade Toulousain en fin de deuxième manche. Impérial dans le tie-break, le 11e mondial a conclu en deux manches (6/3, 7/6(4)), privant ainsi Bonzi d’un premier titre ATP, lui qui avait déjà disputé une finale à Pune un peu plus tôt dans l’année.