A Madrid, Carlos Alcaraz a conservé son titre après une rencontre accrochée et Aryna Sabalenka a renversé Iga Swiatek pour la première fois sur terre battue. Des finales riches en émotion pour les protagonistes du week-end.
Madrid : le doublé pour Alcaraz, Sabalenka remet ça
À trois semaines du début de Roland-Garros, les deux numéros 2 mondiaux se sont imposés dans la Caja Magica et se déplaceront à Rome plein d’ambition.
Alcaraz remet ça
Sans parler de promenade de santé, la hiérarchie a été respectée. Carlos Alcaraz s’est imposé face au lucky-loser Jan-Lennard Struff, mais il n’a pas survolé la rencontre. Un succès en trois sets (6/4, 3/6, 6/3) synonyme de 4e Masters 1000, de 10e titre ATP et de deuxième doublé Barcelone – Madrid.
Pourtant, le Murcien a été malmené et on a presque aperçu un brin de fébrilité au moment de concéder le deuxième set. Lorsque l’Allemand a remporté trois jeux d'affilée – effaçant par la même occasion le sourire perpétuellement affiché sur le jeune visage de Carlitos – on pouvait légitimement se demander s’il allait douter. La réponse est non : “Le négatif m’avait un peu gagné. La seule chose que j’ai changée, c’est d’être positif au début du troisième set”, a-t-il déclaré en conférence d’après-match.
Habitué à faire le jeu, Alcaraz est parvenu à se sortir du piège, prouvant une nouvelle fois que la pression ne l’atteint pas. Malgré ses 20 printemps depuis quelques jours, il fait déjà partie des grands, sur le plan mental. “C’est dans ces moments-là que je m’élève, affirmait-il à l’issue du match, que je sors mon meilleur niveau, que je fais des choses différentes des autres joueurs. C’est pour ça qu’on se dit avec mon équipe que je suis un joueur de finale.” Devenu le plus jeune numéro un mondial de l’histoire suite à sa victoire à l’US Open 2022, il a bel et bien l’expérience de ce genre de matchs.
Jan-Lennard Struff aussi a beaucoup prouvé pendant ces dix jours. Éliminé en qualifications, il fait partie des belles surprises du tournoi. Premier Lucky-loser de l’histoire des Masters 1000 à atteindre la finale, il sera même tête de série à Roland-Garros puisqu’il gagne 37 places au classement ATP et atteint le meilleur rang de sa carrière (28e).
Avec cette nouvelle prestation et malgré une finale pas aussi exaltante qu’on pouvait l’espérer, Alcaraz a une nouvelle fois battu tous les records. Avant lui, Rafael Nadal était le seul joueur à avoir remporté Madrid deux fois de suite. Il est également devenu le plus jeune joueur à défendre son titre dans un Masters 1000 et à le conserver depuis… Rafael Nadal, une nouvelle fois. C’était à Rome en 2005 et 2006, un tournoi qu’il n’a justement encore jamais disputé. “Je suis un garçon très ambitieux donc je vais aller à Rome.”
Le rendez-vous dans la capitale italienne est donc déjà pris, pour continuer d’affoler les compteurs ? Depuis le début de l’année, Carlos Alcaraz a remporté quatre des six tournois qu’il a disputés (Buenos Aires, Indian Wells, Barcelone et Madrid), pour seulement deux défaites (face à Cameron Norrie à Rio de Janeiro et Jannik Sinner à Miami). Alors, à l’aube de Rome et de Roland-Garros, difficile de trouver un élément capable de le stopper, sauf peut-être les blessures, qui l’avaient déjà contraint à démarrer sa saison un peu plus tard et à manquer le premier Grand Chelem de l’année. Mais c’est un point qu’il travaille assidûment avec ses équipes : “On va se concentrer à 100% sur le fait d’être bien physiquement, et que les petites gênes qui apparaissent, les maîtriser au maximum.” Dès son premier pas sur l’ocre romain, ‘Carlitos’ retrouvera la place de numéro 1 mondial, juste à temps pour disputer Roland-Garros dans le costume de favori.
Swiatek – Sabalenka : la rivalité se précise
La première, devenue numéro un mondiale suite à l’annonce surprise de la retraite d’Ashleigh Barty, domine largement le tennis mondial depuis plus d’un an. L’autre, survole ce début d’exercice 2023, entamé par un premier titre en Grand Chelem à l’Open d’Australie. Iga Swiatek et Aryna Sabalenka ont deux styles de jeu aussi différents que leurs personnalités, ce qui ne les empêche pas de se retrouver de plus en plus régulièrement sur la dernière marche. Même si jusqu’à présent, la Polonaise avait toujours remporté leurs face-à-face sur terre battue (Stuttgart en 2022 et 2023 et Rome en 2022).
Et s’il y a deux semaines en Allemagne, la hiérarchie avait été respectée (Swiatek s’était imposée 6/3, 6/4), Sabalenka a pris une étincelante revanche à Madrid (6/3, 3/6, 6/3), tournoi qu’elle avait déjà remporté en 2021, se défaisant de la numéro un mondiale de l’époque. “C’était un grand match, un combat super difficile, a-t-elle déclaré à l’issue de la rencontre. C’était vraiment intense. Ce sont toujours des batailles compliquées face à Iga, elle me pousse toujours à mes limites mais j’adore vraiment ça. Je suis vraiment heureuse d’être capable de rivaliser avec elle et de gagner, comme ça, ce n’est pas hyper ennuyeux pour les gens de regarder nos matchs (rires).”
Difficile en effet de s’ennuyer devant un tel niveau de jeu. La puissance de Sabalenka face à la palette complète de Swiatek, qui ne flanche jamais. Même quand il a fallu sauver trois balles de match dans la troisième manche. Mais cette fois-ci, rien n’a pu arrêter une Aryna Sabalenka en pleine confiance et qui disputait sa cinquième finale en 2023. Pas vraiment considérée comme une spécialiste de la terre battue, la dauphine couronnée a réexprimé son amour pour la surface, lançant un message fort à quelques semaines du début de Roland-Garros : “J’aime vraiment jouer sur terre battue, parce que j’ai plus de temps, je peux frapper mes coups puissants. Les points sont plus longs, j’aime ça aussi.”
De son côté et malgré cette défaite en finale, 1ga a de nouveau prouvé sa supériorité face à de très nombreuses adversaires et accumulé de la confiance avant d’entamer la défense de ses titres à Rome et Roland-Garros.