Tourner la page et reprendre confiance. Après un Open d’Australie décevant ou du moins frustrant, Elena Rybakina, Ugo Humbert, Karolina Pliskova et Tommy Paul ont retrouvé des couleurs et le sourire aux quatre coins du globe.
WTA / ATP : Rybakina se reprend, Humbert comme à la maison
Une favorite au rendez-vous, un Français étincelant à Marseille, un duel 100% américain et la fin d’une longue attente : retour sur les résultats marquants du week-end.
Rybakina remet les pendules à l’heure
En battant très sèchement Aryna Sabalenka au tournoi de Brisbane début janvier, Elena Rybakina s’était présentée à Melbourne avec une grande étiquette de favorite scotchée dans le dos. Mais ce statut, la finaliste sortante ne l’avait pas assumé, subissant la loi d’Anna Blinkova dès le deuxième tour, à l’issue d’un super tie-break mémorable. Un violent coup d’arrêt dont elle s’est déjà brillamment relevée, en remportant le WTA 500 d’Abu Dhabi ce dimanche. "Je suis arrivée ici sans attentes réelles car j’ai eu quelques problèmes à Melbourne et j’avais besoin de temps avant de revenir sur le court, a-t-elle humblement expliqué. Je voulais juste essayer de jouer le maximum de matchs et je suis très fière de ma semaine, je me suis sentie plus confiante à chaque rencontre."
Ce deuxième titre en 2024, elle l’a conquis sans trembler contre Daria Kasatkina en finale (6/1, 6/4 en 2h08) et ce malgré une interruption de 30 minutes liée aux conditions climatiques capricieuses alors qu’elle servait pour le gain de la partie. Malmenée par Danielle Collins lors de son entrée en lice puis par Liudmila Samsonova dans le dernier carré, la tête de série n°1 a passé la vitesse supérieure pour soulever le 7e trophée de sa carrière. De très bon augure avant de se rendre à Doha puis Dubaï afin d’y disputer les deux premiers tournois WTA 1000 de la saison.
Humbert, l’homme des finales
A l’exception de son entrée en lice plus compliquée que prévue face à son compatriote Hugo Gaston, difficile de trouver quelque chose à redire au sujet de la magnifique semaine vécue par Ugo Humbert à l’Open 13 de Marseille. Le Messin de 25 ans s’est offert consécutivement deux victoires de prestige face à Hubert Hurkacz (tête de série n°1) et Grigor Dimitrov (tête de série n°2) qu’il n’avait encore jamais battus. Impérial au service et opportuniste sur ses deux seules occasions du match, il a d’abord pris sa revanche sur son bourreau de l’Open d’Australie (6/4, 6/4 en 1h22). De quoi faire le plein de confiance avant d’affronter le champion de Brisbane.
Toujours en s’appuyant sur son engagement chirurgical (87% de points gagnés derrière sa première), sa vélocité et son sang-froid, il a étrillé le Bulgare (6/4, 6/3 en 1h23) pour s’offrir son 5e trophée en autant de finales. Trois mois jour pour jour après son succès au Moselle Open, ce nouveau sacre vient confirmer la montée en puissance de celui qui occupe désormais le 18e rang mondial, son meilleur classement en carrière. "En ce moment, je suis très fort mentalement, je sers bien et je suis solide du fond du court, s'est réjoui le n°1 français. Tout est là. C'était un très bon match contre Grigor, un des meilleurs joueurs du monde actuellement. Il sert et slice très bien. C'est fantastique de gagner en France et je me sens super bien à Marseille. Le public m'a donné des émotions incroyables cette semaine."
La classe à Dallas, une première à Cordoba
Toujours sur le thème des victoires à domicile, Tommy Paul a remporté l’ATP 250 de Dallas, son deuxième titre après celui glané à Stockholm en 2021. Dans une bataille qui portait fièrement les couleurs de la bannière étoilée, le demi-finaliste de l’Open d’Australie 2023 a résisté au retour de Marcos Giron, tombeur de Frances Tiafoe et d’Adrian Mannarino (7/6(3), 5/7, 6/3 en 2h32). Une finale très disputée et particulièrement appréciée par le n°2 américain (14e joueur mondial ce lundi). "C’était un match incroyable. Marcos, je t’ai regardé toute la semaine et tu as joué un tennis incroyable. Nous avons joué ensemble en Challengers alors c’est vraiment cool de disputer la finale d’un tournoi du circuit principal. J’espère qu’on va continuer à avancer et progresser pour jouer beaucoup d’autres matchs comme celui-là."
De son côté, Luciano Darderi peut également se targuer d’une victoire "à la maison". L’Italien de 21 ans, né en Argentine, a remporté son premier tournoi ATP sur la terre battue de Cordoba. Au terme de la troisième finale de l’histoire du circuit ATP (créé en 1990) opposant deux joueurs issus des qualifications, il s’est défait de Facundo Bagnis (6/1, 6/4 en 1h24). "Je me sens vraiment bien, je n'arrive pas à croire que j'ai remporté mon premier titre ATP, a-t-il souri. La semaine dernière encore, j’ai perdu au deuxième tour d’un tournoi challenger ! C’est incroyable de sortir des qualifications et de remporter le titre sous les yeux de ma famille, de mon père (Luciano, son entraîneur) et de ma copine. Je vais également bien progresser au classement." Un bond de 60 places qui permet à celui qui ne comptabilisait jusqu’ici qu’une seule victoire sur le circuit principal de figurer à la 76e place mondiale ce lundi.
Pliskova, quatre ans plus tard
Si Tommy Paul a attendu 820 jours avant de soulever un deuxième trophée, Karolina Pliskova n’avait quant à elle plus connu ce bonheur depuis janvier 2020 ! Retombée au 78e rang mondial avant de se rendre à Cluj-Napoca, l’ancienne patronne du circuit n’a pas perdu le moindre set pour s’adjuger le 17e sacre de sa carrière. En finale, elle a facilement disposé de la favorite du public, Ana Bogdan (6/4, 6/3 en 1h25). "C’est un sentiment incroyable parce que je n’avais pas gagné de titre depuis plusieurs années, a-t-elle confirmé. Ça fait du bien, en particulier ici où j’ai été soutenue toute la semaine. Aujourd’hui c’était difficile mais l’atmosphère était dingue donc je reviendrai, c’est sûr. Mais pour l’instant, je suis juste très heureuse et je veux en profiter."