Elle a cru sa carrière compromise par les blessures. Désormais mariée et mère de famille, Vera Zvonareva, l'une des vedettes de ces qualifications, tente un retour au plus haut niveau avec l'aide de coaches français...
Et "Zvona" rêva...
A 36 ans, l'ancienne n°2 mondiale rêve de revenir vers les sommets.
La scène, assez incroyable, dit tout du niveau d'exigence requis par le haut niveau. Mardi, Vera Zvonareva vient de remporter facilement son premier tour des qualifications face à sa compatriote Natalia Vikhlyantseva (6/1, 6/2). Mais la Russe n'est pas satisfaite. Aussitôt après la balle de match, elle demande à son coach de venir la rejoindre sur le court pour une séance d'entraînement supplémentaire qui va durer quasiment trois-quarts d'heure.
La filière française
Le coach en question n'est pas un inconnu dans le microcosme du tennis français. Il s'agit de Stéphane Robert, 50e mondial en 2016, pas tout à fait rangé des raquettes à 40 ans, mais qui a commencé ainsi à entamer sa reconversion. Quand, comment ?
"En fait, je connais bien Arnaud Decugis, qui travaille avec Zvonareva depuis environ deux ans, explique celui qui a notamment battu Tomas Berdych à Roland-Garros en 2011. Pour ma part, lors de l'Open d'Australie 2019, j'accompagnais la Suissesse Timea Bacsinszky, qui jouait le double avec Vera. Nous avons pas mal discuté et Arnaud a émis le souhait que l'on commence à travailler ensemble, en tandem."
Officiellement, Stéphane, qui s'occupe aussi du Français Calvin Hemery, est arrivé au chevet de l'ancienne n°2 mondiale quelques mois plus tard, fin 2019. Mais dans les faits, la collaboration n'a vraiment commencé qu'en février dernier, lorsque la Russe a fait son retour à la compétition, après plusieurs mois sur la touche en raison d'une blessure au poignet droit.
Maman depuis 4 ans
Une épine supplémentaire dans le pied de la double finaliste en Grand Chelem (Wimbledon et US Open 2010), dont la carrière a bien failli s'arrêter à la suite d'une lourde opération à l'épaule en 2013.
Pour ainsi dire éloignée des courts pendant quatre saisons, dont deux totalement blanches (2013 et 2016), Vera a repris le cours de sa vie personnelle : elle s'est mariée, a eu une petite fille, Evelyn, née en 2016, et a obtenu un diplôme supplémentaire en économie et relations internationales (elle était déjà diplômée en éducation physique).
Et puis, l'esprit de compétition est venu rattraper cette indécrottable matcheuse. Pas évident, avec les nouvelles exigences de sa vie familiale et un physique, on l'a dit, encore fragile. Mais Vera n'a jamais lâché l'affaire. Elle s'est au contraire "staffée" pour se reconstruire. Et elle sent que quelque chose est encore possible.
Le titre en double à l'US Open
La reprise post-confinement a été intéressante puisqu'elle a atteint les huitièmes de finale à Cincinnati en battant notamment Magda Linette, 35e mondiale. Avant de triompher en double à l'US Open aux côtés de l'Allemande Laura Siegemund, remportant ainsi son cinquième titre majeur dans la discipline (mixte compris). Ça n'est pas rien.