Qui pour succéder à Rafael Nadal ?

Les favoris prennent leurs marques à Roland-Garros. À qui le titre ?

Rafael Nadal trophée Roland-Garros 2018©Amélie Laurin / FFT
 - Amandine Reymond

Qui soulèvera la Coupe des Mousquetaires le dimanche 9 juin ? "Rafa" pour une douzième fois ? "Nole", "Rodge" ou l'un des "Héritiers" ? Tour d’horizon des favoris avant le début de cette édition 2019.

Rafael Nadal, comme une évidence

Certes, le Majorquin n’a pas écrasé la concurrence lors de la saison sur terre battue.

Demi-finaliste à Monte-Carlo (battu par Fabio Fognini), à Barcelone (Dominic Thiem) et à Madrid (Stefanos Tsitsipas), le "roi de la terre battue" a cette année dû attendre son dernier tournoi pré-Roland-Garros pour soulever son premier trophée de la saison. Du jamais vu pour lui depuis son premier sacre Porte d’Auteuil en 2005. 

Même si sa suprématie n’est plus aussi évidente, Rafael Nadal, double tenant du titre et onze fois vainqueur, reste le favori légitime de cette édition 2019.

Et ce n’est pas Novak Djokovic, numéro un mondial mais dominé physiquement par l’Espagnol en finale du tournoi de Rome dimanche dernier, qui dira le contraire. "Nadal est, sans aucun doute, le favori numéro un devant tous les autres", a commenté le Serbe, un sourire en coin, après leur dernier affrontement.



©Corinne Dubreuil / FFT

Novak Djokovic veut marquer l'Histoire

Désigner Rafael Nadal comme le favori numéro un à sa propre succession n’empêche pas Novak Djokovic d’afficher de hautes ambitions.

Titré à l’Open d’Australie en début d’année, le Serbe n’a plus perdu un match en Grand Chelem depuis sa défaite en quarts de finale contre Marco Cecchinato à Paris l’an dernier.

Vainqueur à Madrid, celui qui vise le Grand Chelem sur deux ans pour la deuxième fois de sa carrière aborde le rendez-vous parisien avec envie :

"C’est assez phénoménal d’être de nouveau dans la position de réaliser ça. Et je crois que je l’aborde avec plus d’expérience qu’en 2016. Je me mets moins de pression même si, bien sûr, j’en ressens quand même un peu, c’est normal", déclarait-il à Madrid.

"J’ai hâte d’y être. Ça va être un beau tournoi", ajoutait-il à Rome après la finale. 

Roland-Garros 2018, 8e de finale, Dominic Thiem©Cedric Lecocq / FFT

Les Héritiers en embuscade

Derrière ces deux grands favoris, quelques joueurs les "suivent" de près. À commencer par Dominic Thiem. "Dominic joue vraiment très très bien. Il peut vraiment battre n’importe qui, surtout sur terre…". Si Djokovic, le numéro un mondial, le dit…

D’ailleurs, le finaliste de l’édition 2018, dont la surface favorite est évidemment la terre battue, a passé un cap cette année en remportant le premier Masters 1000 de sa carrière à Indian Wells.

Lui qui pointe désormais à la quatrième place mondiale s’est également offert le tournoi de Barcelone en battant Rafael Nadal en demi-finales avant d’atteindre le dernier carré à Madrid (battu par Novak Djokovic après une victoire sur Roger Federer). 

Comme l’Autrichien, Stefanos Tsitsipas fait partie de ces quelques joueurs désignés comme les "Héritiers".

Plus jeune joueur à battre Rafael Nadal sur terre lors de leur affrontement en demi-finales à Madrid cette année, le Grec s’était offert le troisième titre de sa carrière (le deuxième cette saison après sa victoire à Marseille en février) en s’imposant sur les terres ventées d’Estoril, une semaine plus tôt.



Numéro un mondial juniors en 2016, Tsitsipas a connu une progression fulgurante sur le circuit professionnel, où il pointe déjà, à 20 ans, à la sixième place cette semaine et il ne compte pas s’arrêter là.

Premier joueur grec à atteindre une demi-finale en Grand Chelem lors du dernier Open d’Australie, il aura bien évidemment pour objectif de faire mieux très rapidement. Pourquoi pas dès cette année à Paris ?

Lui, aimerait déjà atteindre une première demi-finale en Grand Chelem : annoncé comme le successeur du Big Four, Alexander Zverev visera mieux que les quarts de finale (son meilleur résultat en Grand Chelem), où il avait chuté contre Dominic Thiem l’an dernier à Paris.

Vainqueur de deux Masters 1000 l’an dernier, l’Allemand connaît une petite baisse de régime cette saison mais il reste l’un des joueurs à surveiller. 



Fognini - Monte-Carlo©Chryslene Caillaud/FFT

Les outsiders à ne pas oublier

Tout comme plusieurs autres outsiders, dont Novak Djokovic se méfie. "Fabio Fognini joue lui aussi très bien. Il a montré de quoi il était capable contre Nadal à Monte-Carlo (victoire en deux sets en demi-finales avant de s’imposer en finale contre Dusan Lajovic). Sur des matches en cinq sets, avec un jour de récupération entre les matchs, je pense que tous les joueurs auront assez de temps pour récupérer et être à leur meilleur niveau, d’autant que tous essaient d’être au top de leur forme pour Roland-Garros…".

Comme Fabio Fognini, les deux Canadiens Denis Shapovalov et Felix Auger-Aliasime, le "frappeur" russe Daniil Medvedev ou encore Gaël Monfils, qui ne cache plus ses ambitions, seront des joueurs à éviter.

Tout comme les expérimentés Juan Martin Del Potro, Kei Nishikori, Marin Cilic ou Stan Wawrinka, vainqueur en 2015, en regain de forme ces dernières semaines.

Dit autrement, la liste des vainqueurs potentiels, ou à un moindre niveau celle des joueurs susceptibles de briller, est longue. Ce qui veut dire un tournoi très ouvert. Donc passionnant...

Roger Federer - Roland-Garros 2019 first practice©Cédric Lecocq / FFT

Roger Federer, pour un retour gagnant

Et que dire de Roger Federer… Absent sur terre battue depuis le tournoi de Rome 2016, le Suisse, 37 ans, a effectué son retour à Madrid cette année, où il a notamment battu Gaël Monfils après avoir sauvé deux balles de match, avant de céder contre Dominic Thiem au terme d’un très beau match.

Après un passage rapide à Rome, où il a néanmoins remporté deux matches dans la même journée contre Joao Sousa et Borna Coric (là encore en écartant deux balles de match), avant de renoncer à affronter Stefanos Tsitsipas (alerte à la jambe gauche), Roger Federer s’est entraîné dès mardi à Paris.

De quoi avoir le temps de reprendre ses repères. Suffisamment pour réitérer sa performance de 2009 ? L'homme aux vingt titres majeurs a déjà prouvé mille fois qu’il ne fallait pas lui fixer de limites…