Annoncé et attendu comme le principal héritier du Big Four, Alexander Zverev a déjà signé de jolis succès depuis ses débuts sur le circuit professionnel en 2013. À la tête de 11 titres ATP, dont trois Masters 1000, l’Allemand avait frappé un grand coup en remportant le Masters en fin d’année dernière pour finir l’année à la 4e place mondiale.
Zverev, l'éloge de la patience
Après quelques mois compliqués, l'Allemand est bien au rendez-vous des huitièmes de finale.
Monté à la troisième place en janvier après son huitième de finale à l’Open d’Australie, "Sascha" a ensuite atteint la finale à Acapulco, avant de baisser pavillon et de connaître une période de disette.
En proie à des problèmes personnels, le protégé d’Ivan Lendl n’a remporté que six matchs en huit tournois entre début mars et mi-mai… Un manque de réussite inquiétant pour celui que beaucoup considèrent comme le futur numéro un mondial.
Pas d'affolement
En panne de confiance (mais pas affolé), Alexander Zverev n’a pas baissé les bras et décidé d'ajouter des tournois à son programme : Marrakech avant Monte-Carlo puis Genève la semaine précédant Roland-Garros. Si ça n'a pas fonctionné au Maroc, l'Allemand a en revanche quitté la Suisse le trophée sous le bras, le tout en ayant sauvé deux balles de titre contre Nicolas Jarry.
Une victoire déterminante pour le reste de sa saison selon l’Allemand. "À Genève, j'ai gagné beaucoup de matchs serrés, que j'avais perdus plus tôt dans l'année. Genève m'a aidé pour aujourd'hui", déclarait-il après sa victoire en cinq sets contre John Millman au premier tour à Paris.
Également poussé aux cinq sets par Dusan Lajovic (finaliste à Monte-Carlo) au troisième tour, Alexander Zverev ne se facilite pas la tâche, lui qui rêve de briller enfin en Grand Chelem, où il ne compte encore qu’un quart de finale (à Roland-Garros l’an dernier) à son palmarès.
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— Roland-Garros (@rolandgarros) June 1, 2019
Pour son 100e match sur terre battue, Alexander Zverev (5) s'impose 6-4, 6-2, 4-6, 1-6, 6-2 face au Serbe Dusan Lajovic et se qualifie pour la seconde fois en huitièmes de finale de Roland-Garros. #RG19 pic.twitter.com/1NAC7UryEP
Conscient de l’énergie dépensée, le jeune Allemand préfère en rire. "On ne m’a pas encore expliqué les règles des matchs au meilleur des cinq sets, rigolait-il après son troisième tour. Il faut que quelqu’un me dise que je n’ai pas forcément à jouer cinq sets à chaque fois que je rentre sur le court…" (sourire).
Une réflexion pleine de légèreté et d’auto-dérision qui tranche un peu avec le contenu habituel de ses conférences de presse et révèle une autre facette de la personnalité de ce jeune joueur sensible parfois perçu (à tort) comme quelqu’un de froid.
Mais ce n’est pas la première fois. L’an dernier déjà, Alexander Zverev avait déclenché les rires de l’assistance lors d’un échange plein d’humour avec un journaliste originaire du Yorkshire.
Dans l'ombre
Plus détendu, moins attendu, Alexander Zverev apprécie que les projecteurs soient moins focalisés sur lui.
"On a moins parlé de moi, ce n'est pas une mauvaise chose, reconnaissait-il après son troisième tour. Les gens parlent de Rafa, Novak et beaucoup de Tsitsipas aussi. Pour moi c'est bien, il mérite d'avoir beaucoup d'attention. Il joue extraordinairement bien."
"Qu’on le laisse tranquille !" C’est aussi ce qu’a demandé Novak Djokovic à Madrid lorsqu’on l’a interrogé sur les difficultés actuelles du 5e mondial.
"Il a le jeu qui lui permettra de se retrouver en position de gagner n’importe quel tournoi sur n’importe quelle surface ! Il l’a déjà prouvé et je pense qu’il faut lui donner un peu de temps.
Je sais que les attentes sont grandes mais je le connais depuis longtemps et je peux vous dire qu’il est très investi et bien entouré. Il a déjà gagné de grands tournois et prouvé qu’il appartient aux top joueurs. Il traverse peut-être une petite crise mais je suis sûr qu’il la surmontera."
L’Allemand aussi en est persuadé et ne s’alarme pas outre-mesure. "Tout le monde dit que je vis une saison difficile mais je suis toujours 5e mondial. Et vous savez combien je suis à la Race ? Dixième. Ce n’est pas si mal en fait ! (sourire). Quelqu’un qui aurait une saison difficile serait probablement au-delà du top 50 donc ça va !"
Qu’on se le dise, Alexander Zverev va mieux et ce n’est pas une bonne nouvelle pour ses futurs adversaires. De là à signer un premier très grand résultat dès cette semaine ?