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Quand Roland-Garros s'affiche
Fabienne Verdier saisit la balle au bond.
L'affiche de Roland-Garros 2018 a été réalisée par la Française Fabienne Verdier. Elle est la quatrième femme à signer l’affiche du tournoi parisien après Jane Hammond (en 2003), Kate Shepherd (en 2007) et Nalini Malani (en 2010).
Pour cette affiche 2018, Fabienne Verdier a choisi de mettre en avant le rebond d’une balle de tennis, immortalisant cet instant de vérité, après l'impact sur la terre battue, où la balle peut prendre des trajectoires extrêmement variées. Le mouvement de la balle dégage alors une énergie incroyable.
"J’ai tenté de rendre la fulgurance des mouvements du joueur, explique l’artiste. L’énergie qu’il transmet à la balle dans une gestuelle faite de spontanéité, de vitalité, de puissance, de précision et de glissé. Et j’ai imaginé un de ces rebonds inattendus qui surprend l’adversaire et l’oblige, dans l’échange suivant, à se surpasser de nouveau pour se diriger vers la victoire à Paris."
Elle-même née à Paris, Fabienne Verdier entretient une relation privilégiée avec le tournoi de Roland-Garros. Elle s’est ainsi montrée particulièrement honorée d’être retenue pour la réalisation de cette affiche : "J’ai été très touchée que la Fédération Française de Tennis et la galerie Lelong & Co. me demandent de créer l’affiche du tournoi 2018. Roland-Garros évoque pour moi les premières journées annonçant l’été à Paris, où l’intense lumière des mois de mai et juin vient iriser l’ocre de la terre battue. Au gré de la course du soleil, l’aire de jeu passe de l’ambre au tabac, du safran au sépia, de l’ocre au rouge, de la terre de Sienne au brun cézannien. Les balles s’emplissent à chaque échange de ces poussières multicolores et dessinent, telles des comètes, des lignes d’énergie féeriques."
A la rencontre de Fabienne Verdier dans son atelier :
Fabienne Verdier est née à Paris en 1962. Son parcours artistique est jalonné de confrontations avec des systèmes de pensée issus de cultures et d’époques différentes. Son processus créatif se nourrit d’une hybridation des savoirs et se manifeste au moyen d’inventions techniques (pinceaux immenses, alliages de glacis, esquisses filmiques). Après ses études aux Beaux-Arts, elle se forme en Chine, de 1983 à 1992, aux côtés de grands maîtres. Elle s’immerge ensuite plusieurs années dans les oeuvres de peintres expressionnistes abstraits pour réaliser une série de tableaux pour la Fondation Hubert Looser, à Zurich.
Elle se confronte, de 2009 à 2013, aux tableaux de Primitifs flamands (Van Eyck, Memling, Van der Weyden) et crée une exposition avec le musée Groeninge, à Bruges. En 2014, elle installe un atelier au sein de la Juilliard School (New York) qui accepte, pour la première fois, un laboratoire de recherche sur les ondes sonores et picturales.
De 2015 à 2017, elle collabore avec Alain Rey pour l’édition du cinquantenaire du Petit Robert et réalise 22 tableaux célébrant l’énergie créatrice du langage. Le travail de Fabienne Verdier est exposé dans de nombreux pays et intègre plusieurs collections publiques dont celles du MNAM Centre Pompidou, à Paris, du Kunsthaus, à Zurich, et de la Pinakothek der Moderne, à Munich.