Alizé Cornet, l’éloge de la persévérance

Victorieuse d’un énorme combat contre Simona Halep en huitièmes, Alizé Cornet vise une première demi-finale en Grand Chelem.

Alizé Cornet Australian Open 2022©Corinne Dubreuil / FFT
 - Amandine Reymond

Fidèle à sa réputation de guerrière, Alizé Cornet, 61e joueuse mondiale, a jeté toutes ses forces dans la bataille face à Simona Halep (n°14) en huitièmes de finale lundi à Melbourne. Dans une chaleur écrasante, elle est passée par toutes les émotions pour s’imposer 6/4, 3/6, 6/4 après 2h33 de lutte intense. 

Elle qui avait annoncé en ce début d'Open d'Australie qu'elle disputait peut-être sa dernière saison sur le circuit a depuis signé quelques unes des plus belles victoires de sa carrière, éliminant notamment Garbiñe Muguruza (n°3) au deuxième tour, puis la demi-finaliste de Roland-Garros 2021, Tamara Zidansek (n°21) - contre laquelle elle était menée 6/4, 4-1 avant de renverser le match le jour de son 32e anniversaire - et donc Simona Halep.

"Je suis très fière de ne pas avoir lâché quand je sentais que ça m’échappait. J’ai eu un gros coup de moins bien après avoir manqué ma balle de 4-1 dans le deuxième set et puis ça me trottait aussi un peu dans la tête. Mais je suis restée dans le combat, j’ai accepté le fait qu’elle joue mieux et j’ai essayé de repartir "comme en 40" au troisième. Je suis restée dans le match, je lui ai montré que je n’allais pas lâcher."

"Il n'est jamais trop tard pour essayer encore"

Cette phrase prononcée par Alizé Cornet sur le court juste après sa victoire illustre parfaitement le caractère de la Française.

"Ne rien lâcher", pourrait être un autre de ses mantras. C’est en tout cas l’une des principales caractéristiques de la Niçoise, connue pour son tempérament de battante depuis ses débuts en tournois ITF en 2004 et son premier match en Grand Chelem en 2005 à Roland-Garros où, bénéficiaire d’une wild-card, elle avait atteint le deuxième tour (battue par Amélie Mauresmo) à seulement 15 ans.

Depuis, Alizé Cornet a tracé sa route. A force de travail et de persévérance elle a remporté 6 titres WTA (et la Fed Cup avec l’équipe de France en 2019), disputé huit autres finales et participé à 63 Grands Chelems dont 60 consécutifs avant d’atteindre, enfin, cette année à Melbourne, les quarts de finale pour la première fois de sa carrière (après cinq huitièmes de finale). 

Une performance qui fait d’elle la joueuse ayant le plus tenté sa chance en tableau final avant d’atteindre ce stade de la compétition, devant Tamarine Tanasugarn qui détenait ce "record" depuis son quart à Wimbledon en 2008 (après 45 participations).

"Je ne pensais pas que ça pourrait être aussi bon, je veux vraiment apprécier ce moment. A la fin, je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer. C’est un accomplissement car c’est un résultat que j’attendais depuis longtemps, s’est réjoui la Française en conférence de presse après son succès contre Simona Halep. Ça représente beaucoup d’abnégation et de ténacité. Deux qualités que j’adore."

Ne pas se fixer de limites

Si elle voulait surtout profiter de cette victoire si importante pour elle après 16 ans passés sur le circuit, Alizé Cornet n’a pas caché ses ambitions pour la suite. Première joueuse française à atteindre ce stade de la compétition à Melbourne depuis Marion Bartoli en 2009, Alizé Cornet, qui affrontera l'Américaine Danielle Collins mercredi, ne veut pas s’arrêter là. 

"Tous les soirs, avant de dormir, je me dis que je vais gagner le tournoi. Ça ne fait pas de mal de faire un peu d’auto-conviction positive car on est toujours en train de se poser des questions. Si je ne suis pas la première à y croire, personne n’y croira pour moi", a-t-elle confié en souriant. 

Face à l’Américaine Danielle Collins, 30e mondiale, elle aussi connue pour son fort caractère, Alizé Cornet s’attend encore une fois à un énorme combat. 

"Il pourrait y avoir du "drama" encore, elle est très intense, le niveau supérieur au mien, c’est une lionne (sourire). Elle frappe tellement fort ! Ça sera un bon match, je suis vraiment contente de jouer contre ce genre de joueuse. Je vais regarder ses matchs et essayer de mettre en place une tactique en espérant qu’elle fonctionne.

Mais je ne me fixe pas de limite. Le ciel est la limite comme on dit..."