Dernière grande étape de cette très belle saison 2022, la Coupe Davis a livré son verdict ce dimanche. Guidé par ses deux jeunes stars Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov, le Canada a pris le meilleur sur l’Australie de Thanasi Kokkinakis et Alex de Minaur, pour soulever son premier Saladier d’argent et devenir ainsi la 16e nation sacrée dans cette compétition. Une fin d’année en apothéose pour FAA, dont l’appétit sera encore plus grand en 2023.
Coupe Davis : FAA et le Canada terminent 2022 en beauté !
Tombeur de l’Australie en finale, le Canada a remporté la première Coupe Davis de son histoire ce week-end à Malaga.
Un parcours atypique
Déjà finaliste en 2019 mais battu par l’Espagne – emmenée par un grand Rafael Nadal –, le Canada n’a cette fois pas laissé passer sa chance d’inscrire son nom au palmarès de la Coupe Davis. Un destin bien difficile à prédire pour les hommes de Frank Dancevic, sèchement éliminés en mars lors de la phase qualificative par les Pays-Bas (4-0) mais finalement repêchés suite à l’exclusion de la Russie. Deuxièmes d’une poule relevée derrière l’Espagne et devant la Serbie grâce au nombre de matchs gagnés, les Canadiens sont ensuite venus à bout de l’Allemagne (2-1) et de l’Italie (2-1) en demi-finale grâce à un très solide Félix Auger-Aliassime en simple et en double, associé à Vasek Pospisil.
Ce dernier – dont le rôle dans ce parcours victorieux ne doit pas être minimisé – n’a pas été sollicité lors de la finale puisqu’après la victoire logique de Denis Shapovalov sur Thanasi Kokkinakis (6/2, 6/4), FAA a enfoncé le clou contre Alex de Minaur (6/3, 6/4). De quoi tomber à la renverse avant d’être rejoint au sol par ses coéquipiers. "Les émotions sont difficiles à décrire, a lancé le 6e joueur mondial après sa victoire. Depuis l’âge de 7 ou 8 ans, nous avons grandi ensemble au Canada en rêvant de se retrouver là, de gagner ce genre de matchs et de remporter la Coupe Davis. C’est vraiment un rêve qui se réalise".
Un air de 2015
Avant de devenir les principaux protagonistes du premier titre du Canada en Coupe Davis, Félix et Denis avaient déjà écrit une belle page de l’histoire de leur pays en remportant la compétition en juniors, en 2015. "C’était un grand moment de gagner en juniors, j’ai de grands souvenirs avec ces gars-là, a poursuivi FAA. Nous avons évolué en tant que joueurs depuis cette époque, nous nous sommes améliorés et nous sommes prêts pour ce genre de moments. C’est cool d’en être arrivé là, la boucle est bouclée ! C’est une équipe spéciale et j’espère que nous serons capables d’amener cette génération encore plus haut".
S’il n’a pas connu la même réussite que son coéquipier en simple cette année, "Shapo" était lui aussi ravi de cet accomplissement, qui efface la douloureuse défaite subie en 2019. "En juniors, on regardait Vasek, Milos Raonic et Daniel Nestor jouer la Coupe Davis et on voulait faire la même chose, en imaginant la gagner un jour, a expliqué le 18e mondial. C’était difficile de perdre en 2019, on avait un sentiment de vide et on voulait vraiment gagner cette fois-ci".
De bon augure pour 2023 ?
Si ce prestigieux succès vient valider le travail de tout un groupe, il trouve une résonnance particulière dans la magnifique fin de saison de Félix Auger-Aliassime. Vainqueur de trois titres consécutifs en octobre (Florence, Anvers et Bâle) et de 16 matchs de suite jusqu’à sa défaite en demi-finale du Rolex Paris Masters contre Holger Rune, le natif de Montréal a marqué les esprits. Une impressionnante série qui lui a notamment permis de passer de la 13e place mondiale (après son élimination précoce au deuxième tour de l’US Open) à la 6e et de se qualifier avec brio pour son premier tournoi des maîtres à Turin.
Acteur majeur du titre de son pays avec un bilan de huit victoires pour une seule défaite (face à Soonwoo Kwon en phase de poules), FAA fera évidemment partie des joueurs à suivre de très près en 2023. Ses récentes performances, son jeu, sa confiance et son mental doivent désormais le porter vers les sommets lors des prochains tournois du Grand Chelem.
L’Australie également malheureuse en BJK Cup
Ce dimanche, la joie du clan canadien contrastait évidemment avec la déception de l’Australie, qui espérait effacer la désillusion de la Billie Jean King Cup, perdue deux semaines plus tôt. Opposées à la Suisse – déjà finaliste en 2021 – Storm Sanders et Ajla Tomljanovic n’avaient rien pu faire face à la puissance et la maitrise de Jil Teichmann et Belinda Bencic. Une victoire logique des Helvètes qui a fait le bonheur de la championne olympique et actuelle 12e joueuse mondiale : "Je me suis battue pour l’équipe et pour toute la Suisse. C’est comme si un rêve d’enfant était devenu réalité. Entendre l’hymne national et regarder le drapeau, c’est vraiment quelque chose de grand pour moi".
Reste désormais à savoir si ces titres collectifs donneront un supplément d’âme aux héros nationaux dans la quête de titres majeurs individuels en 2023.