Le Quotidien a interviewé Lucas Pouille, qui repart au combat sur le court n°14 face à Chun-Hsin Tseng, avec l’envie de vivre de belles émotions après avoir traversé des moments difficiles.
Lucas Pouille : "On a toujours envie de bien faire à Roland"
Les impressions de Lucas Pouille avant son deuxième tour dans les qualifications, ce mercredi 24 mai.
Comment avez-vous vécu ce premier tour des qualifications contre le Slovaque Tomas Machac (7/5, 6/3) ?
Lucas Pouille : C’est assez paradoxal, mais je pense que c’est la victoire qui me fait le plus plaisir depuis presque quatre ans. Ça fait longtemps. J’arrivais à Roland avec très peu de certitudes, très peu de repères, de tournois, quasiment zéro victoire. Mais j’avais bien bossé et fait le choix de ne pas aller à Bordeaux pour bien me préparer avec mes entraîneurs Éric (Winogradsky)et Enzo (Py). Du coup, on est restés ici à s’entraîner et je suis très content du match que j’ai fait face à un très bon joueur qui a eu de super résultats. Je suis très content d’être au prochain tour.
On a pu entendre la Marseillaise, des "Lucas ! Lucas !", cela a dû vous faire chaud au cœur...
LP : C’est pour ça que j’ai eu envie de rejouer au tennis. En regardant Gilles (Simon) à Bercy avec ce genre d’ambiance, ça m’a redonné des frissons. Jouer un 1er tour de qualifs à 20h30 et que le court n°14 soit quasiment rempli pendant une grosse partie du match, avec cette ambiance-là, c’était fantastique.
Il y a eu de très bons passages, retrouvez-vous votre meilleur tennis ?
LP : Je n’irais peut-être pas jusque-là. Mais sur l’ensemble du match, j’ai essayé de mettre des choses en place, d’être très solide du fond, de respecter les fondamentaux dans le jeu et de ne pas forcément me précipiter. C’était des conditions très différentes de la journée, où il faisait 22-24 degrés. Les balles devenaient très lourdes, il fallait travailler les points. Je crois que le premier set dure 1h10 ou pas loin. Il a fallu bosser, les sensations étaient bonnes et maintenant il faut penser à mercredi.
Cette victoire vous donne-t-elle des ailes ?
LP : Quand on commence le tournoi, on n’a pas envie qu’il se termine le premier jour. (rires) Cette victoire me donne beaucoup de bonheur. Maintenant, il va falloir bien se préparer pour le prochain tour, ça fait longtemps que je n’ai pas enchaîné des matchs.
Un peu d’appréhension avant l’entrée sur le court devant l’entourage et la famille du tennis ?
LP : On a toujours cette envie de bien faire à Roland. On sait que les gens sont nombreux, ils ont envie de nous soutenir, envie qu’on gagne. Quand il y a tous ces gens qui sont dès l’entrée sur le court à fond derrière et à scander mon nom, forcément, c’est génial. Souvent, dans leur tête, je reste malgré tout le favori alors que je ne le suis plus du tout en ce moment. J’ai fait une tournée aux États-Unis qui, on peut le dire, ne peut pas être moins bonne. Je me fais mal au dos, je dois me retirer et je viens ici, je me soigne, je m’entraîne bien, mais je n’ai pas de repères. On ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre, mais le seul truc que je savais c’est que j’allais donner 400 % et faire de mon mieux. Ça, on ne pouvait pas me l’enlever.