Le tableau féminin a été frappé par deux séismes dès la première journée de ce Roland-Garros 2022 : les éliminations d'Ons Jabeur et de Garbiñe Muguruza. Côté masculin, la principale victime se nomme Alejandro Davidovich Fokina, tandis que Félix Auger-Aliassime et Carlos Alcaraz ont tenu leur rang, avec plus de difficulté pour le Canadien.
J1 : tremblements de terre dans le tableau féminin
Première journée dans le tableau principal de ce Roland-Garros 2022 et déjà des émotions fortes..
C’est un retour sur terre brutal pour Ons Jabeur et Garbiñe Muguruza. Respectivement têtes de série n°6 et 10, la Tunisienne et l’Espagnole ont subi les foudres de Magda Linette et Kaia Kanepi dans des rencontres qui se sont ressemblées. Après avoir pris le premier set, les favorites ont semblé faire le plus dur avant de voir leurs adversaires revenir et semer le doute dans leur esprit. La perte du deuxième set a fini de perturber les belles mécaniques de Jabeur et Muguruza.
Frustrées, elles ont multiplié les fautes directes dans la dernière manche : 23 pour la Tunisienne, 13 pour l’Espagnole. “Je suis déçue parce que j’avais l’ambition d’aller loin dans ce tournoi après mon bon début de saison sur terre battue, a confié Jabeur en conférence de presse. Le troisième set a été très frustrant mais je dois accepter cette défaite.”
Maria Sakkari : “C’est mon tournoi préféré”
Autre outsider à débuter son tournoi dans le tableau féminin, Maria Sakkari. La Grecque, tête de série n°4, défiait la Française Clara Burel sur le court Philippe-Chatrier. Malgré une belle résistance de la Tricolore, qui a réussi à prendre à deux reprises le service de son adversaire, la demi-finaliste de l’édition 2021 a évité de tomber dans le piège (6/2, 6/3). “C’est mon tournoi préféré, mon court préféré, a glissé la joueuse de 26 ans après sa victoire. Je sais que 99,9 % du public souhaitait une victoire de Clara aujourd’hui, ce qui est parfaitement compréhensible. J'ai des souvenirs incroyables de l'an dernier, je suis ravie d'être de ce retour.”
Davidovich Fokina terrassé par la douleur
Dans le tableau masculin, la principale victime de la journée se nomme Alejandro Davidovich Fokina. Tête de série n°25, l’Espagnol a chuté contre le Néerlandais Tallon Griekspoor (2/6, 6/0, 6/4, 6/3) dans un scénario qui n’est pas sans rappeler celui des revers de Jabeur et Muguruza.
Dominateur lors du premier set, l'Andalou s’est écroulé dans le deuxième, se plaignant régulièrement de douleurs au pied droit (6/0). La suite a ressemblé à un chemin de croix pour le dernier finaliste du Masters de Monte-Carlo, qui a concédé les deux manches suivantes malgré l’appel à l'équipe médicale pour endiguer ses difficultés (6/4, 6/3). Depuis sa finale sur le Rocher, l’Espagnol n’a plus remporté deux matchs de suite.
Première pour Auger-Aliassime
Lui aussi a senti le vent du couperet balayer sa nuque mais il a réussi à se reprendre… Opposé au qualifié Juan Pablo Varillas, Félix Auger-Aliassime a longtemps vacillé, avant de réagir face à un adversaire à bout de souffle (2/6, 2/6, 6/1, 6/3, 6/3). Tête de série n°9, le Canadien s’est imposé pour la première fois de sa carrière dans le tableau seniors. Il faut remonter aux qualifications du tournoi en 2018 pour trouver trace d’une victoire de FAA sur la terre parisienne. Une histoire décidément contrariée avec la Porte d’Auteuil pour celui qui a perdu en finale chez les juniors face au Français Geoffrey Blancaneaux en 2016. Il défiera au deuxième tour l'Argentin Camilo Ugo Carabelli, qui a renversé dans le dernier set une situation très compliquée face à Aslan Karatsev (6/3, 4/6, 6/4, 3/6, 7/6(5)).
Fort Alcaraz
Si le tableau féminin a tremblé, lui n’a même pas frémi. Très attendu pour sa première apparition sur le court Philippe-Chatrier, Carlos Alcaraz n’a pas manqué sa rencontre avec le public. Opposé à l’Argentin Juan Ignacio Londero, lucky loser, le Murcien a eu besoin de quelques jeux pour se régler dans le premier set avant de dérouler (6/4, 6/2, 6/0). Petit axe de progrès avant les prochaines échéances : soigner les balles de break (seulement 3/9 dans le troisième set).
“J’ai passé deux semaines sans jouer avant de venir ici. Il a fallu que je me mette en confiance sur ce court”, a glissé le 6e joueur mondial après sa victoire, avant de lancer dans un grand sourire “Merci beaucoup” en français au public ravi d’encourager le nouvel extraterrestre du circuit.
Zverev et Dimitrov déterminés
Parmi les autres qualifiés, de la journée, l’Italien Fabio Fognini. Quart de finaliste en 2011, le joueur de 34 ans a profité des nombreuses erreurs de son adversaire Alexei Popyrin (37 fautes directes contre 20 coups gagnants) pour accéder au tour suivant (6/4, 7/5, 6/4). C’est la onzième fois de sa carrière que Fognini accède, au moins, au deuxième tour à Roland-Garros.
Lui aussi a connu des heures de gloire Porte d’Auteuil. Mais c’est déjà terminé pour Dominic Thiem, sèchement battu par le Bolivien Hugo Dellien (6/3, 6/2, 6/4). Finaliste en 2018 et 2019, l’Autrichien peine à revenir après de nombreuses blessures. En 2022, il n'a remporté aucune rencontre en six tournois.
En revanche, Grigor Dimitrov signe une victoire expéditive. En écartant l’Américain Marcos Giron en trois sets (6/1, 6/1, 6/1) et 1h34, il a pu économiser des forces avant de retrouver Borna Coric au tour suivant. Même situation pour Alexander Zverev. Tête de série n°3, l’Allemand n’a pas traîné sur les courts ce dimanche face à l’Autrichien Sebastian Ofner (6/2, 6/4, 6/4). Il retrouvera au deuxième tour le vainqueur du duel Lajovic - Baez.
Isner, profession serveur, Barrère en terre promise
Autre qualifié, l’un des vétérans de cette édition 2022, John Isner. À 37 ans, l’Américain reste toujours aussi solide au service. En témoignent ses 27 aces face au Français Quentin Halys. Malgré sa solidité sur sa mise en jeu (22 aces de son côté tout de même) et une domination lorsque l’échange s’installait, le Tricolore a subi les foudres du bras droit d’Isner lors des trois tie-breaks (7/6(3), 4/6, 7/6(1), 7/6(6)).
La sentence a été la même pour les Françaises engagées ce dimanche. Le parcours s’est arrêté pour Clara Burel mais également Harmony Tan, sortie par Camila Osorio (6/4, 6/3), Carole Monnet, battue par Karolina Muchova (6/3, 6/3) et Kristina Mladenovic, dominée par Leylah Fernandez (6/0, 7/5). “J’aimerais remercier la foule venue nous encourager. 'Kiki' est une très bonne joueuse. Elle a élevé son niveau dans le deuxième set", a déclaré la finaliste du dernier US Open.
Seule éclaircie pour les Bleus, et pas des moindres, la victoire dans le premier match en cinq sets de la journée, signée Grégoire Barrère. Opposé au Japonais Taro Daniel, il s’est appuyé sur le public d’un court 14 acquis à sa cause pour renverser une situation compromise (3/6, 6/2, 0/6, 6/3, 6/4). "Le public a été chaud bouillant dès l'entrée sur le court, a expliqué Barrère après la rencontre. Quand ils scandent ton nom, qu'ils chantent la Marseillaise, tu as un peu des frissons. Ça donne de l'énergie. Pour l'adversaire, ce n'est pas facile." Au tour suivant, il devra se montrer très efficace sur ses occasions de breaker l’adversaire puisqu’il retrouvera John Isner.